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immortel, le nombre des souscripteurs qui s’est accrû jusqu’à trois mille, l’activité et les soins infatigables des Philosophes
qui sont à la tête de cette entreprise, approcheront l’Encyclopédie de la perfection de volume en volume »... Les critiques
mercenaires y relèveront sans doute des fautes, « et comme ils garderont prudemment le silence sur les choses admirables,
sur les vues neuves, sur les idées grandes et belles qu’on y rencontre presqu’à chaque page, ils doivent etre à leur aise. Je
leur conseillerois même de consulter M. Diderot sur les défauts qu’on peut reprocher à l’Encyclopédie, je suis persuadé
que, malgré toute leur malignité, ils ne les verront jamais aussi bien que ce Philosophe respectable. Il est certain que pour
porter l’Encyclopédie au degré de perfection que l’humanité peut comporter, il faudra en faire une seconde édition [...] Mais
l’ouvrage tel qu’il est aujourdhui, fera toujours la gloire de la nation et du siecle qui l’ont vu naitre. Et quelle reconnaissance des
peuples genereux et sensibles ne doivent-ils pas à des concitoyens d’un merite superieur, assés courageux pour soutenir les
travaux d’une entreprise aussi immense et aussi penible et pour enterrer leur gloire dans un ouvrage où elle ne brillera jamais
dans tout son éclat »... Il recommande particulièrement les articles
Courtisan
et
Courtisane
de d’Alembert,
Déclamation
de
Marmontel, et tous ceux de Diderot, surtout ceux qui concernent les arts mécaniques et la philosophie :
Divination
,
Délicat
,
Décence
,
Cynique
,
Cyrénaïque
, etc., et il regrette que Diderot n’ait pas fait l’histoire de la philosophie dans les premiers
volumes : « C’est une dette qu’il faudra qu’il acquitte tôt ou tard »...