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ton ancien. Elle devrai aller en Amérique où elle peut faire quelque chose parce qu’ici elle perd son temps »… Il pense souvent
à Ruth et « je me demande ce que tu deviens, si tu es heureuse si tu t’amuse et si tu pense encore à Kiki qui t’as si souvent
embêté. Comme tu vois je suis dans ma jolie maison et je pense que je viverai ici toute ma vie. Paris est magnifique ! mais
vraiment trop fatigant et puis j’aime trop le Midi et la campagne. Je suis en train de bâtir un belle atelier pour pouvoir faire de
modèles. La vie est facile – je n’ai plus besoin de m’occuper de vendre moi-même parce que je viens de faire un contrat avec
deux galeries importantes à Paris qui prennent toute ma production. Comme tu vois la vie est belle ! […] J’écris cette lettre
devant la fenêtre ouverte par où je vois le ciel resplendissant et le soleil me parle même un peu fort »…
Reproductions ci-dessus
196.
Moïse KISLING
. L.A.S. « Kiki », Paris 5.I.1948, à Ruth Thomas à New York ; 2 pages in-4, enveloppe.
600/800
Il comprend que sa pauvre Ruth a été très malade et il espère en savoir plus long, ainsi que sur sa vie à New York et
ses projets présents et futurs. « Quant à moi ? Beaucoup de choses se sont passées depuis mon arrivée en France. Comme
tu vois je ne suis pas à Sanary et j’ai décidé de me fixer définitivement à Paris. Beaucoup de facteurs on joué pour ça entre
autres le plus important que j’ai tout dépensé et qu’il faut que je gagne de l’argent beaucoup d’argent ! pour vivre et ça je peu
trouvé qu’à Paris. Et puis – malgré que je suis très ami avec ma femme je suis arrivé à une conclusion que c’est très difficile de
vivre avec une femme dans une seule maison. Plus je deviens vieux plus je deviens terrible ! – Tu as dû t’en apercevoir depuis
longtemps. Je travaille beaucoup mais je travaillerai mieux dans deux trois mois quand j’aurais en ménagé dans un magnifique
atelier que je viens de louer mais qui demande beaucoup de traveaux »…
197.
Moïse KISLING
. L.A.S. « Kiki », Sanary-sur-Mer (Var) 9.II.1948, à Ruth Thomas ; 5 pages in-4, enveloppe.
1.000/1.500
Très belle et longue lettre. À Pâques il rentrera à Paris dans son nouvel atelier au 6, rue du Val-de-Grâce ; pour vivre
à la campagne il faudrait beaucoup d’argent et « une certaine atmosphère dans la maison », et le contexte avec sa femme est
difficile, « malgré que la pauvre fait tout pour m’être agréable ». Il s’installe donc à Paris et ira de temps en temps à « la Baie »
à Sanary « pour gouter le beau soleil du midi. Quant à la liste noir que j’ai commençai à Hollywood elle n’existe plus parce
que le monde n’existe plus pour moi. L’humanité est décidément trop bête, toutes les leçons qu’elle a reçu ne lui sert à rien
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