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96. BOUILLART (J.).
Histoire de l’abbaye royale de Saint-Germain-des-Prez contenant la vie des Abbez...
Paris
,
Gr. Dupuis
,
1724
, in-folio, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, armes au centre, tranches dorées (
reliure de l’époque
).
ÉDITION ORIGINALE.
Première biographie dédiée à l’abbaye royale de Saint-Germain-des-Prés.
L’abbaye, l’un des principaux monastères bénédictins, fut créée vers
557
par le roi mérovingien Childebert
I
er
(ca
497-558
), fils
de Clovis. À la mort de Germain, évêque de Paris, qui l’avait consacrée en
558
, elle reçut le nom de Saint-Germain. En
756
, les
reliques de son patron furent transférées dans l’église abbatiale en présence de Pépin le Bref et de son fils Charlemagne. Elles
y firent dès lors l’objet de la dévotion de très nombreux pèlerins. Dévastée par les Normands en
886
, l’abbaye fut reconstruite
au XI
e
siècle. Autour de sa très riche bibliothèque tant d’imprimés que de manuscrits, elle devint l’un des principaux centres
intellectuels de France. Au XVIII
e
siècle, la Congrégation de Saint-Maur en fit son abbaye mère. Dans le même temps, Louis de
Bourbon-Condé (
1709-1771
), comte de Clermont, y commandita de grands travaux sous la direction de son architecte, Jacques
Hardouin-Mansart de Sagonne (
1711-1778
), petit-fils de Jules Hardouin-Mansart.
Sous Louis XV, en l’absence d’abbé, sa gestion fut confiée à l’administration des Économats. Louis XVI, quant à lui, nomma à
sa tête Charles-Antoine de La Roche-Aymon (
1697
-
1777
), qui en fut le dernier abbé, après quoi elle repassa définitivement
entre les mains de l’Économat.
En
1792
, l’église fut fermée, les bâtiments monastiques vendus comme biens nationaux, les manuscrits dispersés. Une grande
partie fut acquise par le diplomate russe Piotr Doubrovski (
1754
-
1816
). La plupart des tombeaux mérovingiens furent détruits.
Transformée en raffinerie de salpêtre en
1794
, douze tonnes de poudre qui y étaient entreposées explosèrent, détruisant
l’œuvre de l’architecte Pierre de Montreuil (ca
1200
-
1267
), dit aussi Pierre de Montereau, ainsi que le cabinet des antiquités et
la bibliothèque. Par chance, les livres furent épargnés.
Un recueil de pièces justificatives (chartes, bulles papales, lettres des évêques, nécrologies et anciens usages de l’abbaye)
constitue la dernière partie de l’ouvrage.