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99. BERGIER (N.).
Histoire des grands chemins de l’empire Romain, contenant l’origine, progrès & étendue quasi incroyable
des chemins militaires, pavez depuis la ville de Rome jusques aux extremitez de son empire. Où se voit la grandeur & la
puissance incomparable des Romains, ensemble l’éclaircissement de l’Itinéraire d’Antonin & de la carte de Peutinger.
Bruxelles
,
J. Léonard
,
1728
, 5 parties en 2 vol. in-4°, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, armes au centre, dos à
nerfs ornés d’un chiffre entrelacé couronné, roulette intérieure dorée, tranches dorées (
reliure du XVIII
e
siècle
).
PREMIÈRE ÉDITION ILLUSTRÉE et la meilleure que l’on ait de cet ouvrage, publié pour la première fois en
1622
à Paris par
C. Morel.
L’auteur, Nicolas Bergier (
1567
-
1623
), natif de Reims, exerça en cette ville la profession d’avocat et de syndic, ce qui lui valut,
à la demande des Rémois, de défendre leurs intérêts à Paris. Lors de l’un de ses séjours dans la capitale, il rencontra et se lia à
Peiresc. Encouragé par ce dernier et aidé de ses conseils et documents, il entreprit l’étude des voies romaines pour aboutir à la
publication de cet ouvrage.
De ce travail, il ressort que les Romains avaient aménagé leurs voies terrestres en fonction des nécessités de la guerre et des
conquêtes, permettant ainsi la circulation des légions et de la poste impériale. Leur souci était donc moins d’intensifier
l’exploitation des richesses des pays envahis, notamment la Gaule, que de faciliter leur mainmise sur les pays.
Cette édition est la meilleure par la présence de la carte itinéraire de Peutinger, ou
Table de Peutinger
, ici réduite par G. Hornius,
qui est certainement le document le plus utilisé pour tenter de comprendre l’organisation des routes romaines.
Elle a été établie d’après une copie médiévale du XII
e
ou XIII
e
siècle, léguée en
1508
par Konrad Celtis (
1459
-
1508
) à Konrad
Peutinger (
1465
-
1547
), d’où son nom. Cette copie est aujourd’hui conservée à la Bibliothèque nationale de Vienne.
La Table de
Peutinger
montre les itinéraires que l’État contrôlait, plus ou moins rectilignes et parallèles, indépendants les uns des autres,
se développant d’est en ouest. Des bornes milliaires indiquent les distances des relais assurant aux voyageurs montures et
attelages. Les noms des peuples rencontrés, des régions et des villes traversées, des fleuves y sont également mentionnés.
Il est intéressant de constater que ces routes évitaient les fonds des vallées et les grands massifs forestiers, recherchant toujours
dans un souci de stratégie, les crêtes dégagées d’où la surveillance était plus facile.
Un frontispice de B. Picart,
2
portraits représentant l’auteur et le dédicataire, François de Rubempré,
4
 figures et la carte
itinéraire de Peutinger, formée de
8
planches.
Superbe exemplaire, L’UN DES RARES SUR GRAND PAPIER, aux armes et chiffre de Marie-Jean-Louis de Riquet, dit
marquis de Caraman (
1731
-
1806
), chevalier de l’ordre du Saint-Esprit et brigadier des armées du roi.