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107. [BRISEUX (Ch.-É.)].
L’Art de bâtir les Maisons de Campagne. Où l’on traite de
leur distribution, de leur construction et de leur décoration...
Paris
,
Prault Père
,
1743
, 2 vol. in-4°, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, dos à nerfs ornés,
tranches dorées (
reliure de l’époque
).
ÉDITION ORIGINALE.
L’Art de bâtir des maisons de campagne
, l’égal du
Traité d’architecture dans le goût
moderne
de Jean-François Blondel.
Charles-Étienne Brizeux (
1680
-
1754
) est plus connu aujourd’hui pour ses ouvrages
que pour les constructions qu’il a laissées. Il est plus un théoricien qu’un architecte.
Son
Art de bâtir…
exerça une certaine influence, qui fut plus notable en province.
260
planches gravées par Moreau, Mutel, de la Marquade et Babel d’après Briseux
dont
97
représentent des détails d’ornementations intérieures de style Louis XV
qui
peuvent parfaitement rivaliser avec celles de Blondel
.
Elles se composent de frontons, de vases, d’agrafes, de croisées, de lambris sculptés,
de cadres de glaces, de couronnements de portes et de niches à lits, de fonds de salons
et de pièces de serrurerie.
Superbe exemplaire.
L’ornementation des caissons de tomaison présente quelques petites différences.
Dimensions :
280
x
214
mm.
Provenances
: timbre humide, Berengere (?) ; Ortiz-Patino (
Cat. I
,
1998
,
n° 51
).
BAL, I,
383
(éd. de
1761
) ; Fowler & Baer,
68
; Katalog Berlin,
2401
; Millard, I,
41
;
Cohen,
190
.
108. BOFFRAND (G.).
De architectura liber... Livre d’architecture contenant les principes généraux de cet art... ouvrage
français et latin.
Paris
,
G. Cavelier
,
1745
– Description de ce qui a été pratiqué pour fondre en bronze d’un seul jet la
figure équestre de Louis XIV... Ouvrage français et latin.
Paris
,
G. Cavelier
,
1743
, 2 ouvrages en un vol. in-folio, maroquin
bleu nuit, filets dorés autour des plats, dos à nerfs orné, tranches dorées
(reliure de l’époque)
.
ÉDITION ORIGINALE.
Germain Boffrand (
1667
-
1754
), l’architecte des grands de ce monde.
Il se forme chez Bouchardon, pour la sculpture, et chez Jules Hardouin-Mansart, pour l’architecture. De
1685
à
1699
, il travaille
au service des Bâtiments, qu’il quitte pour acheter un office d’architecte-juré de la ville de Paris. Là commence la carrière qu’on
lui connaît, bénéficiant de la protection du duc du Maine et de deux amies, Mme d’Argenson, future maîtresse du Régent, et
Mme d’Arco, maîtresse de l’électeur de Bavière.
D’abord parisienne, sa clientèle compte donc le duc du Maine et sa mère, la marquise de Montespan, la princesse Palatine, les
Colbert de Torcy, les Soubise, les Mesme... La maison qu’il construit pour le peintre Charles Le Brun, lui vaut les éloges du
moraliste La Bruyère.
L’exil de Mme d’Arco est pour Boffrand l’opportunité de bâtir Bouchefort, où, selon Michel Gallet, se dessinent les grands traits
de son art, telle « sa disposition à spéculer en géomètre sur des figures simples et claires, à diversifier la forme des pièces, à
limiter la fréquence de l’angle droit, à juxtaposer les volumes, plutôt qu’à les unifier et à en réduire les contrastes ».
Introduit par les Orléans auprès de Léopold, duc de Lorraine, il en est nommé premier architecte en
1711
. Le duc et sa cour
s’étant réfugiés à Lunéville, il confie à Boffrand le soin de lui édifier un château. Celui-ci y réalise alors ce que
les architectes
de Versailles
[avaient]
rêvé de faire
, avec un corps central bâti selon l’ordre colossal, que somment un attique et un dôme.
Son influence grandissant, Boffrand seconde Léopold pour les travaux de la collégiale de Nancy, donne les plans de Commercy
et de la Malgrange, où il introduit la forme ovale. Il travaille en outre pour la maison de Beauvau-Craon, pour laquelle il
construit le château d’Haroué,
l’un des prototypes de la maison française du style Louis XV
, ainsi que pour les Raigecourt,
Custines, Curel, Vitrimont… Sa notoriété s’étend jusque dans le sud de l’Allemagne, où il est devenu la règle de consulter
Boffrand et Cotte pour valider un projet architectural.