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26. […].
Entrée de Charles IX à Paris. Bref et sommaire recueil de ce qui a esté faict, et de l’ordre tenüe à la ioyeuse et
triumphante Entree de très-puissant seigneur… Prince Charles IX… Avec le couronnement de tres-haute tres illustre &
tres excellente Princesse Madame Élizabet d’Autriche son espouse, le Dimanche vingtcinquième. et entrée de ladicte dame
en icelle ville…
Paris
,
Imprimerie de Denis du Pré
,
pour Olivier Codoré
,
1572-1571
, 4 parties en un vol. in-4° de 53, [2 pl.
et 1] ff. ; 10 ff. ; 26, [2 dern. bl.] ff. ; 9, [un bl.] ff., vélin blanc à rabats, dos lisse avec titre en long à l’encre brune, traces
de lacet (
reliure de l’époque
).
Première édition.
Ce récit décrit les festivités (entrée et couronnement) organisées du
6
au
25
mars
1571
, par la ville de Paris, en l’honneur du
couple royal, Charles IX et Élisabeth d’Autriche, la fille de l’empereur Maximilien II.
La relation de ces événements que l’on doit à Simon Bouquet, fut imprimée l’année suivante. Ces récits sont entremêlés d’un
grand nombre de pièces de RONSARD, Baïf, Jamyn, Dorat…
Le XVI
e
siècle, âge d’or des entrées royales, qui furent un laboratoire d’essais, révélateur de l’évolution générale de l’art autant
qu’instrument essentiel de l’affirmation du pouvoir monarchique.
Conçues à la façon des anciens triomphes romains, elles étaient l’objet de longs et coûteux préparatifs. Ces fêtes se déroulaient
dans un décor éphémère, réalisé à partir de structures en bois sur lesquelles étaient tendues des toiles ornées de figures en
trompe-l’œil. Ces créations étaient dues à un nouveau type d’artistes qui se faisaient à la fois architectes, peintres et sculpteurs.
Les poètes composaient pour la circonstance des vers soit déclamés au passage des cortèges, soit inscrits sur les édifices.
Les échevins de Paris, avec à leur tête Simon Bouquet, confièrent ici à Ronsard et à Dorat la responsabilité des deux entrées
solennelles dans la capitale.
Ronsard, l’organisateur principal, choisit alors un programme iconographique reflétant deux thèmes : l’union de deux pays, la
France et l’Allemagne, assurée par le mariage de Charles IX et d’Élisabeth, et la paix retrouvée, en vertu du traité de Saint-
Germain.
Plus de six mois furent nécessaires à la préparation ; les responsables engagèrent pour l’occasion Germain Pilon (ca
1528
-
1590
)
comme sculpteur, Le Conte pour les travaux de charpenterie ; les perspectives et les peintures furent confiées à Pierre d’Angers
et à Nicolo dell’Abbate (ca
1509
-
1571
), l’émule du Primatice à Fontainebleau.
Bien que les entrées aient eu lieu à trois semaines d’intervalle, celle du roi le
6
mars et celle d’Elisabeth le
25
, quatre jours après
le couronnement, il semblerait que leur programme ait été le même.
16
bois gravés à pleine page forment le cycle iconographique.
On les doit au graveur et lapidaire Olivier Codoré. Ils représentent les arcs de triomphe élevés à la porte Saint-Denis, à la porte
aux Peintres, et au bout du pont Notre-Dame, les fontaines du Ponceau et des Saints-Innocents, la statue de Junon, l’arc de
triomphe élevé devant le Châtelet, à l’Apport de Paris, la décoration du pont Notre-Dame, le surtout de vermeil offert au roi
par les échevins de Paris…
La quatrième partie, qui manque à la plupart des exemplaires, est occupée par un long poème d’Étienne Pasquier, où l’historien
célèbre le traité de Saint-Germain, terme d’une décennie de guerres qui avaient ajourné d’autant l’entrée de Charles IX dans
sa capitale. La paix, signée en août
1570
, offrait enfin un moment propice pour les cérémonies.
Seul Ruth Mortimer distingue différentes émissions pour cet ouvrage. Notre volume a le feuillet G
3
imprimé en caractères
romains, les feuillets I
2
et I
3
recomposés ; en revanche, le mot vouloir au verso du f.
I
2
n’a pas été ajouté.
Exemplaire parfaitement conservé, à très belles marges, traces de témoins, dans sa première reliure en vélin.
Mortimer décrit un exemplaire sur papier fort d’après l’épaisseur du volume qui est de
15
mm, elle est ici de
16
mm.
Condition rare.
L’exemplaire est placé dans une boîte à rabats et dos de maroquin bleu.
Dimensions :
243
x
164
mm.
Provenance
: Helmut N. Friedlaender (
Cat.
,
2001
,
n° 142
).
Gourary,
342
(“First edition of one of the finest french fête books of the
16
th
century”) ; Ruggieri,
276
, pour un ex. sans la
4
e
partie,
relié par Lortic ; Vinet,
474
; Destailleur,
1891
, n°
293
; Mortimer, I,
205
-
206
, pour des ex. reliés au XVIII
e
et XIX
e
siècle ; Fairfax-
Murray, I,
152
, pour un ex. sans la
4
e
partie, relié par Niédrée ; Barbier,
Ma Bibliothèque poétique
, II, Ronsard,
79
; Tchemerzine,
IX,
97
-
98
; Veyrin-Forrer (J.),
Ronsard
,
la trompette et la lyre
, Bibliothèque nationale, pp.
173
-
174
; Guignard (J.),
Trésors de la
bibliothèque de l’Arsenal
, n°
158
, pour un ex. en vélin relié par Claude de Picques pour être offert au roi.
ARCHITECTURE
ÉPHÉMÈRE