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31. […].
Représentation des fêtes données par la ville de Strasbourg pour la convalescence du Roi à l’arrivée et pendant le
séjour de sa Majesté en cette ville.
Paris
,
Aubert
,
s. d.
[1748], in-folio, maroquin rouge, large dentelle de rinceaux de
feuillage avec cartouche aux armes, armoiries au centre, dos à nerfs orné d’un chiffre couronné plusieurs fois répété,
roulette intérieure dorée, tranches dorées (
Padeloup
).
Alors qu’il est à la tête de ses armées à Metz, Louis XV, du
11
au
19
août
1744
, est en proie à une très forte fièvre, au point de
recevoir l’extrême-onction. À la nouvelle de son rétablissement, des
Te Deum
résonnent un peu partout dans le royaume, et
particulièrement à Strasbourg, qui doit recevoir sa visite.
Son entrée, le
5
octobre, fut triomphale. Douze cents cavaliers et fantassins l’accueillirent au son des timbales, trompettes,
hautbois, cors de chasse et autres instruments. Toutes les cloches de la ville carillonnèrent. Le roi passa sous un arc de triomphe
de soixante pieds de hauteur, se rendit à la cathédrale, puis au palais épiscopal, construit sur ordre du cardinal de Rohan.
La nuit venue, le clocher de la cathédrale, les places publiques et toutes les maisons de la ville furent illuminés, produisant un
effet jamais égalé dans le royaume. Vers
8
heures du soir, un feu d’artifice fut tiré sur la rivière, en face du palais où résidait le
roi.
Pour remercier le peuple de l’accueil qu’il avait fait au roi, les magistrats de la ville firent dresser des fontaines de vin et des
banquets de victuailles. La fête se prolongea plusieurs jours, avec des joutes organisées par les bateliers, des vins d’honneur
présentés par les tonneliers…
Afin d’immortaliser cet événement, François-Joseph de Klinglin, prêteur royal à Strasbourg, ordonna l’exécution de ce
magnifique album.
Il se compose d’un titre gravé par Marvye, d’un portrait de Louis XV gravé par Wille d’après Parrocel, de
11
planches sur double
page interprétées par J.-P. Le Bas d’après Weis, et de
10
feuillets de texte gravés avec encadrements et fleurons variés.
Exemplaire de présent aux armes des Nicolay dans la reliure luxueuse de Padeloup.
L’étiquette d’Antoine-Michel Padeloup (
1685
-
1758
), dit Padeloup le Jeune, est contre-collée sur la page de titre. Il est le plus
célèbre des Padeloup, et fut reçu relieur ordinaire du roi, sur le mandement du duc d’Antin, en
1733
. Il réalise sa seconde grande
reliure à plaques, après celle du
Sacre de Louis XV
.
Le maroquin a conservé toute sa fraîcheur.
Petit manque à la coiffe supérieure. Un mors légèrement épidermé et un coin usé.
Dimensions :
625
x
469
mm.
Provenance
: ex-libris gravé du XVIII
e
siècle, D. D. P. P. de Nicolay.
Vinet,
520
; Ruggieri,
574
; Cohen,
870
; Gourary,
475
, pour un ex. en demi-maroquin moderne ; Olivier,
1730
-
1736
et
2495
.