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46. SILVESTRE (I.).
Vue de Paris, des environs de Paris, et des villes et châteaux de France dessinées et gravées par Israël
Silvestre.
Paris
,
Henriet
,
s. d.
[ca 1660], 2 vol., grand in-folio et petit in-folio, maroquin rouge, dentelle du Louvre autour
des plats avec petit soleil en angle, armes au centre, dos à nerfs ornés d’un chiffre couronné [LL] plusieurs fois répété,
tranches dorées (
reliure de l’époque
).
Précieuse collection d’environ
563
gravures, formée par l’abbé de Marolles.
La France sous Louis XIV :
171
vues concernent Paris et
392
, la province, la plupart par Israël Silvestre (
1621
-
1691
).
Issu du milieu artistique lorrain du XVII
e
siècle, qui vit s’épanouir Jacques Bellange, Claude Deruet, Georges de La Tour, Jacques
Callot… Israël Silvestre, très tôt orphelin, migre à Paris chez son oncle Israël Henriet, le marchand d’estampes de Callot. Pour
parfaire sa formation, il voyage en France et en Italie, ce qui lui permet d’être ce merveilleux témoin de son époque, dont on
apprécie le trait en feuilletant ses carnets de route.
L’ensemble est complété par un portrait de Silvestre interprété par Edelinck d’après Le Brun et de
8
estampes de Le Clerc, Della
Bella, Drevet.
Michel de Marolles, un collectionneur d’estampes novateur, dont La Bruyère fit le Démocède de ses
Caractères
.
Traducteur de nombreux auteurs latins, Michel de Marolles (
1600
-
1681
), abbé de Villeloin, fréquenta les salons parisiens, dont
celui de Madeleine de Scudéry. C’est cependant à sa passion des estampes qu’il doit sa notoriété. Il avait en effet rassemblé une
collection de gravures de tous les temps et de tous les pays, considérable par le nombre (
123
000
pièces) et la qualité
(
6
000
artistes, parmi lesquels Mantegna, Dürer, Bosse, Callot…).
La Bruyère en fit l’un de ses
Caractères
, raillant ce qui ne constituait à ses yeux que passion exclusive et obsessionnelle.
L’acquisition par Colbert, en
1667
, de l’ensemble de la collection pour le roi peut être considérée comme l’acte fondateur du
Cabinet des estampes de la Bibliothèque royale. Le classement novateur, en œuvres monographiques et en séries thématiques,
que Marolles avait créé pour sa collection, fut le système adopté pour les collections du Cabinet jusqu’au XIX
e
siècle.
Nos volumes sont décrits aux n
os
133
et
134
de l’inventaire manuscrit du catalogue Marolles du Cabinet des estampes, établi
au début du XVIII
e
siècle. En
1892
(?), ils furent cédés par la Bibliothèque nationale, très certainement à Hippolyte Destailleur
dans le cadre d’un échange.
Luxueuses reliures aux armes royales.
« Lorsque l’abbé de Marolles céda sa collection d’estampes à Louis XIV, il […] constitua des volumes qu’il fit relier en maroquin
du Levant frappé aux armes royales. » (Beaumont-Maillet, p.
6
).
Dimensions :
600
x
460
mm ;
491
x
326
mm.
Provenances
: Abbé de Marolles, avec son numéro d’inventaire,
Marolles n° 133
; Bibliothèque royale puis nationale, avec ses
cachets au recto et verso de certaines vues ; Hippolyte Destailleur (
Cat.
,
1895
,
n° 742
« Collection de pièces en premières et
belles épreuves, formée par l’abbé de Marolles ») ; un timbre humide rouge figurant le chiffre [RB] au verso des gravures ;
F. Pouillon, mais ne figure pas à ses catalogues de vente.
Beaumont-Maillet (L.), « Les Collectionneurs au Cabinet des estampes », in
Nouvelles de l’estampe
, n°
132
, déc.
1993
, pp.
5
-
27
.
Exemplaire de Michel de Marolles