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Éclairé par son ministre Colbert, Louis XIV chercha, dans un double souci de propagande et de mécénat, à faire reproduire ses
collections ainsi que les événements culturels importants de son règne. Les commandes qu’il passa, formèrent le fonds que l’on
connaît sous le nom de
Cabinet du roi.
Afin d’en contrôler la bonne marche, un premier arrêt du Conseil d’État, daté du
22
décembre
1667
, interdit de graver et
d’imprimer à tous les graveurs et imprimeurs autres que ceux choisis et nommés par Colbert. Ainsi de
1665
à
1670
, une
cinquantaine d’estampes isolées furent déposées tous les ans à la Bibliothèque du roi. Il fallut attendre le
22
février
1670
, pour
que Colbert, dans un mémoire adressé à Charles Perrault, dresse une série de recommandations visant à réunir ces planches
sous forme de volumes entiers. Ce dernier fit un inventaire des planches existantes. Il en compta environ
300
dont celles des
Maisons Royales
. Lorsque des recueils entiers étaient constitués, ils étaient confiés à des relieurs : L. Delatour, Jeanne Sare
veuve Mérieux, Eloi le Vasseur et J. de Launay. Les volumes étaient alors, selon les destinataires, reliés en veau ou en maroquin,
ces peaux étant fournies par la Bibliothèque royale qui avait chargé M. de Monceaux d’en faire l’acquisition en Orient (Smyrne,
Alep, Constantinople...).
Les plats de ces recueils étaient ornés des armes du roi, frappées au moyen d’un fer gravé par Thomassin.
Une fois reliés, Colbert, à la demande du roi, les distribua en grande partie aux ambassadeurs français afin que ces derniers les
montrent ou les offrent dans les diverses cours européennes où ils étaient envoyés.
À la mort de Colbert, en
1683
, Louvois, puis l’abbé Bignon furent chargés de s’occuper de cette publication. Ce dernier décida
en avril
1723
de procéder à une réédition définitive en
23
volumes, tous de format grand aigle.
En dépit de son échec économique, le
Cabinet du roi
fut l’une des plus belles réussites vouées à la gloire du roi.
Grivel (M.), RBN,
18
, hiver
1985
; Grivel (M.), « Ouvrages, volumes et recueils. La constitution du recueil du
Cabinet du roi 
»,
in
À l’origine du livre d’art
,
les recueils d’estampes comme entreprise éditoriale en Europe (XVI
e
-XVIII
e
siècles
), p.
79
;
Jammes (A.),
Louis XIV
,
sa bibliothèque et le
Cabinet du roi ; […],
Catalogue des volumes d’estampes dont les planches sont
à la Bibliothèque du roi
. Paris, Imprimerie Royale,
1745
.
n° 50 - [...]
LE CABINET
DU ROI