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54. […].
Le Labyrinthe de Versailles.
Paris
,
Imprimerie royale
,
1679
, grand in-8°, maroquin rouge, filets dorés autour des
plats, chiffre couronné en angle, armes au centre, dos à nerfs orné d’un chiffre plusieurs fois répété, tranches dorées
(
reliure de l’époque
).
Seconde édition.
Forme la deuxième partie du sixième volume du
Cabinet du roi
.
Une invention due à
4
amis : Le Nôtre, Le Brun, Perrault et La Fontaine.
Le Labyrinthe de Versailles, créé entre
1664
et
1672
, avait été conçu en réalité pour Nicolas Fouquet (
1615
-
1680
) à Vaux.
Sa disgrâce royale ayant rendu impossible sa réalisation, Louis XIV appela à lui les protagonistes du projet, pour le reprendre
à Versailles. Toutefois, ayant pris ouvertement la défense de son protecteur, La Fontaine fut tenu à l’écart.
André Le Nôtre (
1613
-
1700
) dessina le bosquet ; les fontaines, animées de groupes animaliers en plomb colorié, furent réalisées
d’après les dessins de Charles Le Brun (
1619
-
1690
), qui avait pris quelque distance avec le projet. Isaac de Benserade (
1612
-
1691
) fut chargé d’écrire un quatrain pour rappeler le thème de chaque fontaine, selon le principe des arts de la mémoire si cher
à La Fontaine. Le Labyrinthe contribua à la vogue des fables et des allégories animales des années
1660
, période où La Fontaine
composa ses premiers textes.
Par son dessin et ses ornements, le Labyrinthe formait une énigme proposée au visiteur. Selon Alain-Marie Bassy, chaque
fontaine ayant une signification d’ordre éthique, l’ensemble formait une «
carte de la moralité
», décrivant les vertus, les
qualités, les vices et les défauts de l’honnête homme, tel qu’on se le représentait dans le cercle de Fouquet, et si peu partagée
par l’aristocratie.