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150 CONSERVATEUR (Le).
Paris, Le Normant Fils, 1818-1820.
78 livraisons en 6 volumes in-8, cartonnage papier orange
marbré, pièces de titre et de tomaison verte, tranches jonquille (
Reliure de l’époque
)
.
400 / 500
Collection complète des
78
numéros du Conservateur, qui parut d’octobre
1818
à mars
1820
, après la chute de Decazes
et le rétablissement de la censure.
Avec l’aide de Monsieur, frère du roi, qui fournit la première mise de fonds, dix personnalités fondèrent
Le Conservateur
:
Bruges, Talaru, Polignac, Vitrolles, Mathieu de Montmorency, Fiévée, Villèle, Castelbajac, Trouvé et Lamennais. Si
Chateaubriand ne fit pas partie des fondateurs, contrairement à la légende, il en fut le porte-drapeau et le véritable chef
intellectuel, et son nom restera définitivement lié à sa publication.
Bel exemplaire en cartonnage d’époque.
Petits frottements aux coiffes de tête, rares défauts d’usage.
151 DAMPMARTIN (Anne-Henri Cabet de). Lettres de Madame le Vicomtesse de Dampmartin, née Mademoiselle
Amélie de Durfort. On a joint des lettres de quelques personnes de sa famille.
Paris, 1822.
Manuscrit in-12 de 453 pp.,
maroquin rouge à long grain, filet doré et roulette à froid en encadrement avec écoinçons dorés, médaillon central à
froid, dos orné, chaînette dorée sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées (
Thouvenin
)
.
1 000 / 1 200
Manuscrit inédit soigneusement calligraphié.
Anne-Henri Cabet de Dampmartin (
1755
-
1825
) se fît remarquer sous la Révolution à laquelle il fut d’abord favorable. Mais
les événements le poussèrent rapidement vers l’émigration dont il a laissé d’excellents souvenirs. Veuf, il épouse Amélie
de Durfort en
1811
, belle sœur du général Beurnonville, ce qui lui valut de fréquenter les milieux impériaux.
Dans ce charmant petit manuscrit, élégamment relié par Thouvenin, il donne une copie des lettres reçues de son épouse de
1811
à
1819
, reconnaissant dans un avertissement le grand talent épistolaire des femmes. Il revient sur quelques détails de
son existence durant cette période et joint au volume une des lettres originales d’Amélie pour donner une idée de son
écriture à la fois jolie et correcte.
Ces
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lettres, écrites alors que Dampmartin est en
déplacement en province, principalement en Provence,
sont empreintes d’une mélancolie qui préfigure le
romantisme déjà éclos dans les milieux émigrés.
Quelques personnages de leur fréquentation sont
évoqués au fil des pages : le Gal Gouvion va être aussi
des notres, il a envoyé un pâté de rouge gorges gros
comme le rocher (page
38
) et elle évoque longuement sa
visite dans les pages suivantes ainsi que dans d’autres
lettres (pages
159
-
160
) ; on retrouvera également les
noms de Fontanes, Macdonald, Denon (dont une lettre
de
1812
est copiée), Beurnonville, ainsi que des grands
noms de l’émigration, Castries, la duchesse d’Uzès,
Damas, Ecquevilly, Brissac.
Son époux étant absent, les réceptions vont cependant
bon train. Elle donne à ce sujet quelques détails
gastronomiques qui peuvent ouvrir l’apétit : M. de
Duras à voulu savoir par lui-même si la réputation des
carpes et des brochets de Balincourt était telle qu’on lui
avait faite ! il en a été plus que satisfait et n’a rien eu à
reprocher cette fois aux purées de gibier ... (page
65
). De
telles évocations culinaires se retrouvent en d’autres
lieux de la correspondance à tel point qu’Amélie lui
écrit : Je gage que tu penses déjà que ta femme est
devenue un ogre (page
192
) ; elle lui promet également
un filet de bœuf à son retour (page
214
). D’une façon
plus générale, cette correspondance donne un éclairage
très personnel sur la vie mondaine sous l’Empire et la
Restauration.
La fin du recueil est occupée par une lettre d’Amélie à
sa belle-mère, des lettres du maréchal et de la maréchale
de Beurnonville, sa sœur, et des lettres de son frère,
Armand de Durfort.
Très bel exemplaire, avec l’ex-libris d’A.-H.
Dampmartin.