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U
NE GRANDE
PARTIE DES QUATRE MILLE
TROIS
CENTS
VOLUMES
PROVENANT DU
CHÂTEAU DE
D
AUBEUF
PORTE
L
EX
-
LIBRIS ARMORIÉ DU MARQUIS DE
P
OMEREU
.
Michel-Marie de Pomereu (1779-1863) fut président au Parlement de Rouen à la veille de la Révolution,
et épousa l’héritière de la famille d’Aligre – quelques volumes de la bibliothèque du château de Daubeuf
portent également des ex-libris gravés et manuscrits de celle-ci.
L
A MENTION
« B
IBLIOTHÈQUE DU CH
au
DU
H
ÉRON
»
fi
gure le plus souvent sur les ex-libris dumarquis de Pomereu.
L
E CHÂTEAU DU
H
ÉRON
INSPIRA DES
PAGES CÉLÈBRES À
G
USTAVE
F
LAUBERT
.
Cette belle bâtisse s’élevait près de la forêt de Lyons en Seine-Maritime (elle fut détruit après la Seconde
Guerre mondiale) : à l’âge de quatorze ou quinze ans, l’écrivain vint y danser au bal et devait s’en
souvenir dans plusieurs de ses écrits.
Il évoque en e
ff
et le château du Héron dans ses textes autobiographiques
Cahier intime de 1840-1841
et
Voyage en Orient
, ainsi que dans sa correspondance : « Je marchais poussant mes pieds devant moi, et
songeant à des matinées analogues... à une entre autres, chez le marquis de Pomereu, au Héron, après
un bal. Je ne m’étais pas couché et le matin j’avais été me promener en barque sur l’étang, tout seul, dans
mon habit de collège. Les cygnes me regardaient passer et les feuilles des arbustes retombaient dans
l’eau. C’était peu de jours avant la rentrée [...] » (lettre à Louis Bouilhet, 13 mars 1850 ).
Surtout, Flaubert a transposé ses souvenirs dans
Madame Bovary
, dans
L’Éducation sentimentale
et dans
Quidquid volueris
. Le château de La Vaubyessard, où madame Bovary participe à un bal, emprunte ainsi
ses traits à celui du Héron : « Le château, de construction moderne, à l’italienne, avec deux ailes avançant
et trois perrons, se déployait au bas d’une immense pelouse où paissaient quelques vaches, entre des
bouquets de grands arbres espacés, tandis que des bannettes d’arbustes, rhododendrons, seringas et
boules-de-neige bombaient leurs tou
ff
es de verdure inégales sur la ligne courbe du chemin sablé [...] »
(
Madame Bovary
, 1857, t. I, chap. 8).