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VERDI Giuseppe (1813-1901) Compositeur italien.
Lettre autographe signée, ¾ de page in-8 ; Paris, 7 octobre 1848.
Adresse autographe sur la IV
e
page.
«
… V
oilà
les
airs
des
ballets
… V
ous m
obligerez
beaucoup
en me
donnant
les
détails de
la
première
représentation de
Nabucco
 ».
Belle lettre à Ferdinand Gravrand (1818-1889), traducteur, avec Jules
Guillaume, de son opéra
Nabucco
pour Bruxelles.
Verdi lui adresse l’original des airs de ballets, lui demandant d’avoir la
complaisance de le lui renvoyer au plus tôt. Il lui réclame des détails sur la
première représentation belge de son
Nabucco
qui allait être donnée au
Théâtre
Royal
de Bruxelles le 29 novembre 1848.
A noter que deux jours après avoir rédigé notre lettre, Verdi signait le contrat fnal
avec les traducteurs bruxellois pour la représentation du
Nabucco
à Bruxelles.
Ces airs de ballet pour la version belge de
Nabucco
restent un mystère, aucune
partition musicale relative à cette musique n’ayant été retrouvée. Lors de son
bref passage à Bruxelles, en juin 1847, Verdi avait abordé avec Gravrand et Jules
Guillaume, les traducteurs belges de l’œuvre, l’idée d’ajouter des airs de ballet à
son opéra. Ce n’est qu’au milieu de l’année suivante que la décision fut prise : alors
que Verdi s’était installé à Passy avec sa compagne Giuseppina Strepponi (qu’il
épousera en 1859) et qu’il composait
La Battaglia di Legnano
, dont la première
allait être donnée à Rome l’année suivante, il travaillait aussi à ce nouveau ballet
pour
Nabuchodonosor
, qu’il termina en septembre.
D’après une lettre que le compositeur adressa à Gravrand en novembre 1848, on
sait que la partition de ce ballet fut bien rendue au compositeur, mais aucune
trace ne subsiste sinon un article détaillé de l’
Indépendance Belge
du 6 décembre
1848 : « 
Il n’y a pas de divertissement dans le
Nabuchodonosor
italien. Comme il
est convenu que les opéras français ne peuvent se passer de danse, on a introduit dans
la traduction des pas dont Verdi a bien voulu, suivant ce que nous apprend l’affche,
écrire la musique. Ces airs de danse sont, il faut l’avouer, d’une grande vulgarité.
Dans ce genre de composition, les artistes français ont une supériorité marquée. Auber
en remontrerait à tous les maîtres italiens
 ». Cette critique a sans doute contribué
au fait que Verdi attendit plus de sept années avant de consentir à introduire un
ballet dans ses œuvres, et il n’est pas improbable qu’il ait repris ces airs de ballet
tant critiqués du
Nabucco
pour
Les Vêpres siciliennes
,
Le Trouvère
ou la version
française de
Macbeth
.
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