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Six dessins originaux d’Arthur Rimbaud
Ces caricatures furent retrouvées au dos des cartes d’un exemplaire de l’
Atlas de géographie physique, politique et historique
de Delamarche (édition revue et augmentée par
Grosselin, Paris, 1864). Ces dessins fgurent au verso des cartes géographiques. Pour une bonne part d’entre eux, ce sont des décalques d’images parues dans des journaux
illustrés. Le véritable problème que posent ces dessins est l’identité de leur auteur — ou de leurs auteurs. Certains sont-ils à mettre sur le compte de Vitalie Rimbaud, sœur
d’Arthur, dont deux pages du volume portent la signature ? Sont-ils tous, ou en partie, ou aucun, d’Arthur Rimbaud ? (Matarasso et Petitfls,
Album Rimbaud,
Pléiade,
1967, p. 18 : « Plusieurs sont d’Arthur, ceux qui tendent vers la caricature, les plus soignées étant dus probablement à ses sœurs »).
Pour Jean-Jacques Lefrère, « Ce qui plaide avec le plus de force pour l’attribution à Arthur Rimbaud, c’est le thème de certains – les trognes des votants du plébiscite de
mai 1870, le garde national au képi – et surtout l’origine de certains décalques, notamment ceux provenant d’illustrations d’une revue satirique hebdomadaire,
La Charge
,
dans laquelle Rimbaud, à la même époque, était parvenu à faire insérer son poème
Trois
baisers
. Et l’on imagine mal que l’un des autres enfants Rimbaud ait pu lire ce
périodique, au demeurant l’un des plus subversifs de son époque. Enfn, il reste l’argument graphologique pour les dessins comportant une légende : l’écriture semble bien
être celle de l’auteur d’
À la musique
. »
Bon nombre de ces dessins (tous les décalques, en tout cas) furent jadis découpés des pages de l’atlas pour être vendus. L’atlas en question est aujourd’hui exposé dans une
vitrine du musée Arthur Rimbaud de Charleville-Mézières.
Nous remercions Jean-Jacques Lefrère pour les renseignements qu’il nous a généreusement transmis, comme à son habitude, tant pour les dessins de Rimbaud que pour le
poème pastiche,
L’Enfant qui ramassait les balles
.
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