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Un précieux texte de la Renaissance consacré à l’Afrique
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LÉON L’AFRICAIN (Jean).
Historiale Description de l’Afrique
, tierce partie du monde, contenant ses royaumes, regions,
viles, citez, chateaus & forteresses : iles, fleuves, animaus, tant aquatiques, que terrestres : coutumes, loix, religion & façon de
faire des habitas, avec pourtraits de leurs habis : ensemble autres choses memorables, & singulieres nouveautez : escrite de nôtre
temps par Jean Leon, African, premierement en langue arabesque, puis en toscane, & à present mise en françois.
En Anvers,
de l’Imprimerie de Christophe Plantin, 1556
.
In-8 de (16) ff., 412 ff., (24) ff. : vélin souple à rabats
(reliure ancienne)
.
Deuxième édition française.
Imprimée en caractères italiques, elle suit le texte donné à Lyon, la même année, par Jean Temporal ; sans les voyages de
Ramusio, ajoutés par Temporal.
« Edition peu commune » (Brunet), issue des presses de Christophe Plantin, avec sa marque sur le titre et le dernier feuillet.
Elle est illustrée de 18 vignettes gravées sur bois : chameau à chevaucher, accoutrements des habitants de Fez et des Africaines,
cueillette de dattes, guerriers du désert de Libye, médailles …
L’Occident tributaire de Léon l’Africain pour la connaissance de l’Afrique et de l’Islam.
Géographe, diplomate et grand voyageur, Léon l’Africain (Grenade, vers 1483-Tunis, vers 1555) est un personnage de roman
qui échappe aux classifications traditionnelles. « Ce musulman, né à Grenade a passé une grande partie de sa jeunesse à Fez.
Très instruit, il est chargé de missions diplomatiques par les souverains marocains et parcourt à cette occasion une bonne part
de l’Afrique musulmane, jusqu’en Egypte et à la vallée du Nil » (Numa Broc).
Il fait ensuite le pèlerinage de la Mecque. Il revendique aussi avoir visité l’Afrique centrale, l’Arménie et la Tartarie. Lors de son
voyage de retour, son bateau est capturé par des pirates siciliens. Proposé au pape Léon X comme esclave, ce dernier charmé par
son intelligence obtient la conversion de son protégé et lui donne son propre nom de baptême. Maîtrisant l’espagnol, le latin
et l’italien, c’est à Rome, vers 1526, qu’il achève la
Description de l’Afrique,
publiée par Ramusio, en guise de premier volume à
la collection des
Navigazioni e viaggi
(1550).
Il s’agit d’une véritable géographie, fondée sur l’expérience de ses périples et celle des voyageurs arabes, surtout Idrisi, son
compatriote du XII
e
siècle. Le récit, animé d’anecdotes, décrit aussi les mœurs et les institutions. L’auteur consacre près de la
moitié de l’ouvrage au Maroc qu’il connaît particulièrement bien.
Bon exemplaire, dont les gardes ont été renouvelées. Le cahier G est plus court en marge de gouttière.
(Brunet III, 981.- Rahir,
Bibliothèque de l’amateur,
p. 506.- Broc,
La Géographie de la Renaissance,
1986, p. 149 : « Le
principal mérite de Léon l’Africain, intermédiaire entre la chrétienté et l’Islam, est d’avoir transmis à l’Europe l’essentiel des
connaissances des Arabes sur l’Afrique. Jusqu’à Mungo-Park et René Caillé, l’Occident n’en apprendra pas beaucoup plus… ».-
Atkinson
,
n° 109.- Voet,
The Plantin Press
III, n° 1517A.)
4 000 / 5 000
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