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DUPAIX (Guillaume).
Antiquités mexicaines.
Relation des trois Expéditions du Colonel Dupaix, ordonnées en 1805, 1806
et 1807, par le Roi Charles IV, pour la recherche des Antiquités du pays, notamment celles de Mitla et de Palenque, avec
les dessins de Castañeda, dessinateur en chef des trois expéditions et du Musée de Mexico, et une carte des pays explorés,
suivie d’un parallèle de ces monuments avec ceux de l’Égypte et de l’Inde, par M. Alexandre Lenoir, d’une dissertation sur
l’origine et sur la linguistique des populations primitives des deux Amériques, d’un Historique des diverses antiquités et des
fossiles du double Continent, par M. Warden, avec un discours préliminaire des travaux et documents divers, de M.M. de
Chateaubriand, Farcy, Garlindo, de Humboldt et de St Priest et plusieurs autres voyageurs qui ont visité l’Amérique.
Paris, Au
Bureau des Antiquités Mexicaines, Imprimerie de Firmin Didot, 1844.
1 volume de texte et 1 volume d’atlas grand in-folio, en feuilles, conservés dans deux boîtes modernes de toile marron.
Édition originale. Exemplaire de seconde émission.
En Europe et en Amérique, le retentissement de la publication des
Antiquités mexicaines
fut tel qu’on la considéra non seulement
comme le pendant de la
Description de l’Egypte,
mais aussi en tant que supplément indispensable des
Voyages dans l’Amérique
de Humboldt.
Le roi d’Espagne Charles IV confia au capitaine Dupaix la direction des trois expéditions (1805-1807) chargées de procéder
aux fouilles des ruines de
Mitla
(Oaxaca) et de
Palenque
au Yucatan.
Esprit curieux, Guillermo Dupaix (1750-1817) avait voyagé en Grèce et en Italie. Il était accompagné par un dessinateur
mexicain attaché au Museum de Mexico, Jose Luciano Castañeda. Rapport et dessins devaient être envoyés à Madrid
lorsque la révolution mexicaine éclata. L’abbé Henri Baradère, qui avait repris les fouilles de ces mêmes sites mayas, obtint du
gouvernement mexicain la cession de ces précieux documents (ancienne collection Charles de Beistegui), en contrepartie de
leur publication à Paris.
La redécouverte de la civilisation maya et des monuments enfouis dans la jungle tropicale depuis un
millénaire d’abandon.
Les monuments érigés au VII
e
siècle sur les sites de Palenque et de Mitla sont les plus représentatifs d’un art maya parvenu à la
perfection de la période classique. Le Palais de Palenque, construit au-dessus d’un ensemble de terrasses artificielles, est entouré
de cinq temples, dont celui du Soleil et celui des Inscriptions. Bon nombre des bas-reliefs et des sculptures sont en stuc, art
fragile qui ne subsiste qu’en partie mais que les dessins de Castañeda et la gravure ont conservé.
« Il nous semble presque inconcevable aujourd’hui que la puissante civilisation maya de la haute époque soit demeurée dans
l’obscurité, ignorée au Mexique comme en Europe, jusqu’au milieu du siècle dernier » (Soustelle,
Les Mayas,
1982, pp. 218-220).
Somptueuse iconographie : un frontispice, 166 planches lithographiées et une carte, coloriées à l’époque.
Publié par souscription, l’ouvrage se vendait en livraisons, au prix de 520 fr. et de 780 fr. avec les planches coloriées.
Alexandre de Humboldt vante la « scrupuleuse exactitude » des dessins de Castañeda, restitués ici avec fidélité. Ce qui n’est pas
le cas des éditions londoniennes de Bullock ou d’Edward King où, par superstition du grandiose, les compositions originales
sont nettement « arrangées ».
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