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Il faut sauver la mission du Siam
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[POUCHOT DE CHANTASSIN (Claude-Michel].
Relation du voyage et retour des Indes orientales pendant les années
1690 & 1691
.
Paris, Veuve de Jean-Baptiste Coignard, Jean-Baptiste Coignard fils, 1692
.
In-12 de (5) ff., 332 pp. : plats de veau de l’époque, dos refait.
Édition originale rare.
Relation d’un voyage aux Indes orientales ordonné par le roi Louis XIV ; il s’agissait de sauver la mission du Siam, en danger
à cause des bouleversements politiques survenus en 1688, et de récupérer les marchandises de la Compagnie stockés en Inde.
Le père Tachard et l’écrivain Robert Challe firent partie de la même escadre. Ce dernier publia un
Journal
de ce voyage.
Le 24 février 1690, sous le commandement de l’amiral Duquesne-Guiton, neveu du grand amiral, trois vaisseaux du roi et trois
de la Compagnie des Indes orientales appareillèrent : ils reconnurent Madère et firent route vers le Cap de Bonne Espérance.
La flotte se rendit successivement sur le banc des Aiguilles, à Madagascar, Ceylan, Balacor et Pondichéry. Elle ne rentra
en France qu’en août 1691 après s’être arrêtée à l’île de l’Ascension, à la Martinique et au Brésil.
Dans sa relation, Claude-Michel Pouchot de Chantassin rapporte les batailles avec les Anglais et les Hollandais, fournit
de nombreux détails sur les populations et la faune des pays abordés.
Dix pages (315-325) concernent l’escale à la Martinique.
(Howgego, C-166-167.- Polak, 7721.- Boucher de La Richarderie, V, 21.- Bourgeois & André I, n° 527 : « L’auteur déclare que
ce livre est sa première œuvre et demande l’indulgence du lecteur pour son style. Il a composé, en somme, un itinéraire succinct
et fournissant peu de renseignements, mais précis et nullement ennuyeux »).
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LE GOBIEN (Charles).
Histoire de l’edit de l’empereur de la Chine
, en faveur de la religion chrestienne : avec un
eclaircissement sur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius & aux morts.
Paris, Jean Anisson, 1698
.
In-12 : veau fauve marbré, dos à nerfs orné, armes dorées au centre des plats, tranches mouchetées
(reliure de l’ époque)
.
Édition originale.
Né à Saint-Malo, le Père Charles de Gobien (1652-1708) fut, grâce à sa fonction de secrétaire des missions de la Chine, un des
mieux informés sur les événements qui se déroulaient dans l’entourage de l’empereur Kang-hi. On lui doit les huit premiers
recueils de
Lettres édifiantes et curieuses.
Le décret sur la liberté du christianisme et la Querelle des rites.
L’arrivée des Jésuites français en 1687 renforça leur rôle de conseillers scientifiques. Accueillis par l’empereur dans l’enceinte de
sa Cité, il leur permit de construire une église qu’il honora d’une inscription et leur accorda l’édit de liberté (1692).
Sachant concilier tradition chinoise et christianisme, les pères obtenaient des conversions appréciables : quelque 200 000
néophytes sont dénombrés à l’époque. Mais de graves dissensions internes entraînèrent la condamnation des « rites chinois »,
tels que les autorisaient bon nombre de Jésuites qui se refusaient d’interdire aux Chinois chrétiens le culte des ancêtres et de
Confucius. Le Gobien mit le feu aux poudres en prenant parti contre Pascal et Bossuet, par exemple, qui les avaient condamnés
comme déviation abusive de l’Evangile.
En 1700, la Sorbonne renforcera cette censure, de même que Rome. La querelle amorça le déclin de l’influence des Jésuites,
les mettant en porte-à-faux vis-à-vis de l’empereur qui ne pouvait tolérer que des étrangers puissent décider de ce qui était ou
non acceptable en son empire.
L’ouvrage du Père Le Gobien fait suite aux
Nouveaux mémoires sur l’ état présent de la Chine
du Père Le Comte, publiés la même
année (lot n° 47) ; ce dernier ne cessait de pourfendre les rites chinois.
Exemplaire aux armes de Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu et de Fronsac (1696-1788).
Maréchal de France, diplomate et confident du roi Louis XV, il fut l’un de ces roués « fièrement impies » et sans aucune
croyance. « A côté de lui, Voltaire, qui était son ami intime, serait plutôt un dévot » (Jean de Viguerie). Traces d’usure.
(Lust, n° 822 : « History of the edict in favour of Christianity, and elucidation of the ancestral and Confucian cults. Case for
the Jesuit approach to a missionary role ».- Bluche,
Dictionnaire du Grand
Siècle,
1990, p. 793.- Cordier,
Sinica,
836.- André,
Les Sources de l’ histoire de France
VI, n° 4146).
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