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[ALEXANDRE (Noël)].
Apologie des dominicains missionnaires de la Chine
, ou Response au livre du P. Le Tellier,
intitulé, Défense des nouveaux chrétiens ; et à L’Éclaircissement du P. Le Gobien de la même compagnie, sur les honneurs que
les Chinois rendent à Confucius et aux morts.
Cologne, chez les héritiers de Corneille d’Egmond, 1700
.
2 volumes in-12 : basane fauve, dos à nerfs ornés, tranches mouchetées
(reliure de l’ époque)
.
Deuxième édition, corrigée. Elle a paru un an après la première.
Apologie des Dominicains contre les pères jésuites Le Tellier et Le Gobien. Elle s’inscrit dans la Querelle des rites et comprend
à la fin :
Documenta controversiam missionariorum apostolorum. Imperii sinici de cultu præsertim Confucii philosophi &
progenitorum defunctorum spectantia
.
Le père dominicain Noël Alexandre (1639-1724) enseigna la philosophie et la théologie, puis devint provincial en 1706.
Coiffes et coins restaurés.
(Cordier,
Sinica
, II, 877.- Lust, nº 855).
1 000 / 2 000
Premier récit de voyage en Chine d’un peintre occidental
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GHIRARDINI (Giovanni).
Relation du voyage fait à la Chine sur le vaisseau l’Amphitrite
, en l’année 1698.
Paris, Nicolas
Pepie, 1700
.
In-12 de (5) ff., 94 pp., (1) f. blanc : veau brun moucheté, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, armes dorées au
centre des plats, coupes décorées, tranches mouchetées
(reliure de l’ époque)
.
Edition originale (?). Une autre édition a paru la même année, sans adresse ni nom d’éditeur.
Une expédition française en Chine sous le règne de Louis XIV.
En 1697, une société de négociants affréta, avec l’aide de la Compagnie des Indes orientales, une frégate de la Marine royale,
L’Amphitrite.
A son bord prirent place neuf Jésuites, tous spécialistes en disciplines diverses, et un peintre italien, Giovanni
Ghirardini, qui avait été amené en France par le duc de Nevers (il avait décoré l’église des Jésuites de Nevers et la bibliothèque
de leur collège à Paris). Artiste de talent, il excellait surtout dans l’art de la perspective, « partie de la peinture que les Chinois
ignorent le plus », est-il précisé. L’expédition atteignit Canton huit mois plus tard, en novembre 1698. Le récit de la traversée
qu’en fait Ghirardini est haut en couleur et parfois cocasse. Ainsi, lorsque l’équipage vient à manquer de bois, « il faut vivre de
biscuit & de bœuf salé & boire du vin, qui est détestable ». Ghirardini souffre et se lamente « en pensant aux vins d’Italie, aux
mortadelles de Bologne, au fromage Parmezan, au beurre frais, aux vermicelles, aux salades, au fenochio, & à tous les ragoûts
de [sa] chère Patrie »…
Parvenu en Chine, le gourmet revit, même s’il faut se plier à des coutumes étranges : « Je n’ay point eu de peine à me faire aux
repas chinois, je trouve leurs mets tout Italiens, & par consequent à mon goût. Je m’escrime des petit bâtons tout comme un
autre, & je ne croyois pas manger jamais du ris & des petits pois avec deux pinceaux en guise de cuillere & de fourchette »…
En ce qui regarde sa mission artistique, s’exclamant « Vive l’Italie pour les beaux Arts », le peintre porte un jugement tout en
nuances sur le goût des autochtones : « les Chinois se connoissent en Architecture & en Peinture comme moy, en Grec & en
Hebreu. Ils sont pourtant charmez d’un beau dessein, d’un païsage bien vif & bien ménagé, d’une perspective naturelle ; mais
pour sçavoir comment on s’y prend, ce n’est pas là leur affaire, ils entendent bien mieux comment on pese l’argent, & comment
on prepare le ris » (pp. 78-79)…
On a relié à la suite :
Lettre à Monseigneur le duc du Mayne sur les cérémonies de la Chine,
1700.
Edition originale (?) de la fameuse lettre du père Louis Daniel Le Comte dans laquelle il défend les Jésuites contre les accusations
d’idolâtrie. Les missions étrangères de Paris obtinrent sa censure par la faculté de Théologie en 1700. (Sommervogel II, 1358 :
le bibliographe cite quatre éditions différentes à la date de 1700).
Bel exemplaire en veau de l’époque aux armes La Rochefoucauld, avec cachet de la bibliothèque du château de La
Roche-Guyon sur le titre (Catalogue 1987, nº 553). Mors un peu frottés.
(Lust, nº 221 : pour une édition différente. En effet, le bibliographe croit les deux ouvrages édités en même temps, ce qui
n’est pas le cas : papier, imposition et caractères étant différents : « Account of a voyage to Canton with the Père Bouvet by an
Italian artist »).
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