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PATERSON (William).
Quatre voyages chez les Hottentots et chez les Cafres, depuis mai 1777 jusqu’en décembre
1779
.
Paris, Didot l’aîné, 1790
.
In-8 de (2) ff., 329 pp. : maroquin rouge à grain long, dos lisse orné, filet doré encadrant les plats, coupes et bordures intérieures
décorées, doublures et gardes de soie moirée verte, doubles gardes de peau de vélin, tranches dorées
(reliure de l’ époque).
Édition originale.
Une des deux traductions en français publiées la même année. Celle-ci est due à J.-B. de La Borde. Peu commune, elle n’est
pas citée par Mendelssohn.
Intéressante relation des quatre expéditions en Afrique du Sud de Paterson.
Officier écossais et botaniste, le lieutenant William Paterson (1755-1810) est un des premiers Britanniques à décrire l’intérieur
de l’Afrique du Sud. Son Journal, publié en 1789 à Londres, rend compte des expéditions entreprises entre 1777 et 1779,
notamment en compagnie du colonel hollandais Robert Jacob Gordon et de l’explorateur van Reenen. Il devint par la suite
gouverneur en Australie de la Nouvelle-Galle du Sud.
Remarquable exemplaire tiré sur grand papier vélin, finement relié en maroquin du temps.
Quelques cahiers légèrement brunis. Un coin restauré.
De la bibliothèque
Charles Van der Elst,
avec ex-libris.
(Howgego I, P29 : « Paterson’s journal, one of the first in English to describe the interior of South Africa, was published
in 1789 ».- Mendelssohn,
South African Bibliography
II, p. 144 ; pour la seconde traduction française et sans mention de la
présente édition.- Chadenat, n° 1688.- Monglond I, 1109).
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Les colons haïtiens, farouchement opposés aux avancées de la Révolution, maintiennent l’esclavage
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Serment prononcé par la Compagnie des Volontaires du Port-au-Prince, le 12 juillet 1790
.
Port-au-Prince, Imprimerie
de Mozart,
[1790].
Placard imprimé 328 x 210 mm.
Précieux placard imprimé à Port-au-Prince en juillet 1790.
Fleuron de l’empire colonial français, responsable notamment des trois quarts de la production sucrière du monde, Saint-
Domingue – aujourd’hui Haïti – était une société esclavagiste : 30.000 Blancs y dominaient près d’un demi-million de Noirs
esclaves et environ 300.000 « gens de couleur » affranchis. Quand survint la Révolution et que la nouvelle assemblée eut aboli
les privilèges et proclamé l’égalité des citoyens, les colons s’opposèrent à l’application des nouveaux droits aux esclaves. Par
décret du 8 mars 1790, les colonies furent autorisées à faire connaître leurs souhaits quant à la constitution, la législation et
l’administration qui leur conviendraient : les colons, qui obtenaient ainsi satisfaction sur leur principale revendication, c’est-à-
dire leur autonomie, décidèrent de maintenir le système, notamment les assemblées coloniales.
Le serment imprimé sous forme de placard afin d’être affiché dans Saint-Domingue, signait donc le maintien
de l’esclavage à Haïti.
L’arrestation puis l’exécution du mulâtre Vincent Ogé en février 1791 marqua, par la suite, le début de la révolte des esclaves
auxquels s’étaient joints les affranchis ; soulèvement sanglant qui déboucha sur la reconnaissance des droits civiques et, plus
tard, l’abolition de l’esclavage.
Le
Serment
a été publié peu après dans la
Gazette nationale
du 8 septembre 1790 et dans le
Procès-verbal de l’Assemblée nationale
(tome XXXIII, 1790).
Parisien d’origine, Charles-Théodore Mozart (1755-1810) embarqua pour Saint-Domingue à une date indéterminée où il
devint précepteur puis journaliste. Amateur de sciences naturelles et de physique, il ouvrit un commerce de librairie et de
papeterie vers 1784, avant d’obtenir en février 1788 le droit d’établir une imprimerie royale à Port-au-Prince. Fin 1791, il perdit
son atelier et ses magasins dans un incendie.
Placard d’une grande rareté, en bon état de conservation.
Deux exemplaires sont répertoriés, tous deux conservés à la Bibliothèque nationale de France.
(
Negro History, 1553-1903,
Philadelphia, 1969, nº 64, à propos du
Concordat ou Traité de paix
conclu en 1791 à la suite de la
révolte des esclaves : « The equality promised by the French Revolution encouraged the mulattos and blacks of St. Domingo
to seek it for themselves. A decree granting civil rights to mulattos had been so vigorously opposed by whites on the island that
it was revoked. In August 1791, a slave rebellion broke out in answer to the revocation ».- Colin Clair,
The Spread of Printing,
pp. 32-36, à propos de l’imprimeur : « Mozart was afterward Consul of the French Republic in Boston »).
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