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L’une des plus belles cartes anciennes de l’île de la Réunion
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BORY DE SAINT-VINCENT (Jean-Baptiste).
Voyage dans les quatre
principales îles des mers d’Afrique
, fait par ordre du gouvernement, pendant les
années neuf et dix de la République (1801 et 1802), avec l’histoire de la traversée
du capitaine Baudin jusqu’au Port-Louis de l’île Maurice.
Paris, F. Buisson, an XIII (1804)
.
3 volumes in-8 et un atlas petit in-folio de xv pp., (2) ff., (1) p. d’errata, 412 pp. ;
(2) ff., 431 pp. ; (2) ff., 473 pp. ; (2) ff., et 58 planches : demi-maroquin vert à
grain long avec coins, dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin
rouge
(reliure de l’ époque)
.
Édition originale.
L’atlas, de format in-folio, comprend 58 planches gravées sur cuivre d’après les
dessins de l’auteur : vues de Ténériffe, Sainte-Hélène, volcans, histoire naturelle,
botanique, carte de la Réunion, etc.
La dernière planche, représentant la vue à vol d’oiseau du volcan, a été coloriée à
l’époque (voir reproduction ci-dessus).
Engagé comme naturaliste, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent (1780-1846) fit
partie de la seconde expédition de Baudin aux terres australes, commanditée par
le Premier Consul.
Les deux corvettes
Le Géographe
et
Le Naturaliste
appareillèrent en octobre 1800
et contournèrent les côtes de l’Afrique. Lors de l’escale à l’île de France, une partie
de l’équipe scientifique et des marins abandonnèrent l’expédition en raison de
graves désaccords avec Baudin : Bory de Saint-Vincent fut du nombre, mais pour
raisons de santé. Le reste de l’expédition poursuivit sa route vers l’Australie.
Demeuré sur place, une fois rétabli, Bory de Saint-Vincent fut employé par le
gouverneur Magallon de Morlière à l’état-major. Il en profita pour visiter toutes
les îles du voisinage et plus particulièrement celle de La Réunion. Il la parcourut
de bout en bout et en dressa une carte superbe et renommée pour sa précision
(planche X de l’atlas).
Bon exemplaire, en reliure décorée du temps, de la bibliothèque
napoléonienne de
Marcel Dunan
, avec ex-libris.
Historien, il fut président de l’Institut Napoléon durant près de cinquante ans.
Cachet de la bibliothèque
François P.L. Pollen
.
Dos légèrement passés. Petites rousseurs. Mouillure dans l’atlas.
(Monglond, VI, 749-754.-. Gay, 2999.- Chadenat, nº 529 : « Ouvrage très
estimé ».- Ryckebusch, I, 963.- Nissen, 475).
3 000 / 5 000
Une source lointaine de l’expédition britannique en Chine de 1860
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STAUNTON (George).
Voyage dans l’intérieur de la Chine, et en Tartarie,
fait dans les années 1792, 1793 et 1794, par Lord Macartney
, rédigé sur les
papiers de Lord Macartney, sur ceux du commodore Erasme Gower, et des autres
personnes attachées à l’Ambassade.
Paris, F. Buisson, an 7
[1799].
5 volumes in-8 : veau fauve moucheté, dos lisses ornés, pièces de titre et de
tomaison de maroquin rouge et verte, roulette dorée encadrant les plats, coupes
décorées, tranches mouchetées
(reliure de l’ époque)
.
Deuxième édition de la traduction française par Jean-Henri Castéra : elle est
augmentée d’un précis de l’histoire de la Chine par Castéra et du
Voyage en Chine
et la Tartarie
de J.-C. Huttner.
L’illustration comprend un portrait, 34 figures hors texte et 4 grandes cartes
gravées et repliées.
Relation officielle de l’ambassade malheureuse de Lord Macartney en
Chine en 1792-1794.
Confrontée à un déficit marqué de son commerce extérieur avec la Chine –
elle achetait des quantités énormes de thé, de porcelaine et de soieries, mais ne
trouvait aucun débouché pour ses propres marchandises – l’Angleterre dépêcha
une ambassade auprès de l’empereur Qianlong. Le but était d’ouvrir le marché
chinois au commerce britannique : ce fut un échec.
Le récit de George Staunton n’en est pas moins très attachant, avec une attention
marquée pour la vie quotidienne. L’ambassade avait eu la bonne fortune de ne pas
effectuer le voyage du retour par mer mais par l’intérieur des terres, voyageant
trois mois durant de Pékin à Canton.
« Les nombreux récits de l’entreprise de Macartney auront une influence décisive
sur l’opinion publique européenne : l’effet conjugué de ces récits et des articles
de presse qui critiquent ouvertement l’attitude de repli et de refus des Chinois
contribue à faire naître un mouvement de sinophobie en Europe au début du
XIX
e
siècle. (…) La Chine n’est plus perçue comme exotique et mystérieuse,
mais comme un pays socialement et administrativement figé, très en retard sur
l’Europe aux plans scientifique et technologique » (Jean-Paul Reding).
Avec le commerce de l’opium, l’Empire britannique trouva une toute autre
solution à son problème : elle inonda le marché chinois avec la drogue produite en
masse dans l’Inde coloniale, provoquant un désastre sur le plan social et suscitant
une corruption généralisée. Puis elle se servit de ce prétexte pour monter sur pied
l’expédition militaire de 1860.
Bel exemplaire en veau décoré de l’époque.
Petite déchirure à la pliure de certaines cartes.
(Cox, p. 344 : « The account of this famous embassy was prepared at Government
expense. Apart from its Chinese importance it is of considerable interest owing
to the descriptions of the various places en route which were visited, including
Madeira, Teneriff, Rio de Janeiro, St. Helena, Tristan d’Acunha, Amsterdam
Island, Java, Sumatra, Cochin-China, etc. »- Cordier,
Sinica
, 2384.- Schlup,
Levant
, pp. 190-221 : notice de Jean-Paul Reding).
1 000 / 2 000
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