Page 48 - BRG-225x245

Version HTML de base

46
63 L’AMANT 1984
Tapuscrit
avec nombreuses
corrections autographes, signé
en page de titre, quelques corrections
d’une autre main. Neauphle le Château, février mai 1984, 98 pages in-4°. Rajouts collés avec quelques
lignes autographes (p. 54, 83). Sur la première page, Marguerite Duras a signé, et a écrit le titre en gros
caractères, puis a noté : «
manuscrit définitif
» et « attention 1 page bis : 70 bis » ; Sur la chemise qui
contient ce roman, elle a signé au crayon, a inscrit le titre en gros caractères également puis « exem-
plaire définitif » et « ne tenir compte que de la pagination rouge ».
60 000 / 80 000
Il s’agit du tapuscrit complet de « L’Amant », quelques modifications ont été faites dans l’édition : quelques lignes ont été
ajoutées, quelques mots changés (la page 84 de l’édition n’est pas dans le manuscrit).
« L’Amant » obtient le prix Goncourt en 1984, et devient un succès mondial, vendu à 2 240 000 exemplaires ; il fut adapté
au cinéma par Jean Jacques Annaud en 1992.
Roman autobiographique relatant, son désir d’émancipation et d’indépendance à à peine seize ans, par sa première expé-
rience sexuelle en Indochine avec un jeune chinois très riche, bravant les interdits de sa famille, de la société coloniale
comme ceux de la société chinoise.
Extrait de la page 59 du livre de Jean marc Turine :
« … Je reste avec Marguerite. Elle termine
l'amant
dans un état de fatigue et de grande concentration. Elle dort peu. Elle
consulte " les Pages Asie " d'un vieil atlas. Elle se moque de mélanger les géographies, mais elle veut que les noms des
villes , des lieux soient exacts. Les pages du manuscrit sont étalées sur la table de la salle à manger. Elle découpe des pas-
sages qu'elle colle plus loin. Elle recoupe pour recoller. La pagination est sans cesse bouleversée. Nous utilisons des crayons
de couleurs différentes. Elle se perd dans ce fatras de pages dispersées. « Compte, toi, moi je n'y arrive pas. Durant trois
jours, nous travaillons ensemble à mettre au point le scénario d'Ernesto et je l'aide à achever le manuscrit qu'elle a promis
à Jérôme Lindon, le directeur des Éditions de Minuit… Nous quittons Neauphle le 6 juin, à regret. Nous déposons un
exemplaire du scénario chez Gérard Depardieu à Bougival. Marguerite est inquiète. Comme à la fin de chaque livre, elle
doute… En fin d'après midi, je dépose le manuscrit chez Jérôme Lindon.
©DR
MARGUERITE DURAS (1914-1996)