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1 BRÛLEBOIS 1926
Premier roman de Marcel Aymé âgé de 23 ans. Il en termine la rédaction en avril 1925, puis le corrige
après les observations de son frère et de sa sœur, et en septembre 1926, « Brûlebois » paraît aux Cahiers
de France à Poitiers. Marcel Aymé est alors inconnu, il reçoit le prix Corrard de la Société des Gens de
Lettres. Le roman est ensuite réimprimé chez Gallimard en 1930 avec quelques modifications. Cette der-
nière version voulue par l’auteur a disparu.
Ce roman met en scène de nombreux personnages assez singuliers dans une petite ville qui évoque
Dole, en Franche Comté.
Un manuscrit autographe
26 000 / 30 000
Manuscrit autographe,
sans lieu ni date (1925-1926), 91 pages in-4° d’une écriture serrée sur un cahier dont les pages
quadrillées sont séparées. Les 34 premières pages sont à l’encre noire, les suivantes, l’épitaphe et les corrections du début
du manuscrit à l’encre bleu turquoise.
Manque la page 4
. Nombreuses ratures et corrections, nombreux croquis à la plume
ou au crayon en bas de page ou au verso.
Il s’agit du
manuscrit de premier jet
de « Brûlebois », le seul qui subsiste. Les deux couleurs d’encre laissent à penser que
le manuscrit a été rédigé en deux temps.
Le présent manuscrit montre de nombreuses variantes avec le texte de 1930, celles-ci sont en grande partie décrites par
M. Y-A. Favre dans la Pléiade, mais il n’a pas toujours signalé la différence de ponctuation : l’édition définitive comporte
beaucoup de virgules, des alinéas, quelques changements dans le choix des adjectifs, des membres de phrases sont enle-
vés, d’autres ont été rajoutés, certaines expressions diffèrent… Enfin, Marcel Aymé a agrémenté le bas de quelques pages
ou les versos, de nombreux croquis à l’encre ou au crayon représentant des portraits, des silhouettes de vagabonds, de
femmes, des portraits, des profils plus ou moins élaborés. Dans ce manuscrit, comme le signale M. Favre, la rue Edgar
Quinet deviendra la rue des Nèfles, le prénom Justin est barré et devient Hector. Les corrections et ratures nous donnent
un aperçu du travail de l’auteur.
Le roman décrit la vie d’une petite ville de province dans l’entre deux guerres, Brûlebois en est le héros : devenu clochard
alcoolique mais si gentil et généreux, recueilli jusqu’à sa mort par son ami La Lune, un marginal. Il est l’ami du fils d’un
couple de bourgeois aisés, les Reboudin, lui est royaliste et athée, sa femme, très catholique, ils se détestent et rivalisent
même le jour de leur mort, l’un voulant survivre à l’autre, l’oncle laïc, le neveu Rodolphe un excentrique qui finira à l’asile.
Enfin, les deux cafés : le café du lion avec le billard où se réunit la bonne société et le modern’ bar où se réunissent les
travailleurs émigrés.