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G
EORGE
BARBIER
Monsieur George Barbier s’est fait un style nouveau, qui est traditionnel sans doute, mais bien à lui.
Les personnages qu’il dessine sont nés entre Athènes et Sardes, entre Cythère et Paphos, sans aucune bâtardise
romaine. Il y a en eux de l’attique et du lydien aussi, mais pas de toscan. Théocrite, Hérondas, Sapho revivent dans
ces clairs paysages, où Properce n’est pas invité.
Mieux que moi, les critiques diront, devant ces aquarelles, l’harmonie des couleurs, la grâce de la composition et
la très remarquable nouveauté des gestes. Même les adorateurs de Hokusaï trouveront chez M. Georges
(sic)
Barbier certains bras de femme et certaines mains qui ne leur rappelleront aucun souvenir.
Puissent-ils prendre de ces figures le même plaisir qu’elles m’ont donné.
Pierre Louÿs
Extrait de la préface de la première exposition George Barbier, mars 1911, à la galerie L’Art Moderne, dont le
manuscrit se trouve dans le numéro ci-après.
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