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CHASSÉRIAU
(Théodore) (1819- 8 octobre 1856)
Lettre autographe à son frère Frédéric, Rome 9 septembre (1840) 6p.in-8, déchirure en bas de la 5
e
page sans manque
de texte.
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Très intéressante lettre de Rome dans laquelle il donne ses impressions sur la ville et l’Italie :
« …Je reviendrai bien riche en France avec beaucoup de compositions pour l’avenir et les études faites pour celles que
je veux faire à mon retour. Je regarde Rome comme l’endroit de la terre ou les choses sublimes sont en plus grand
nombre comme une ville ou l’on doit beaucoup voir ou beaucoup réfléchir mais aussi comme un tombeau…l’antiquité
est toujours présente à l’imagination. Comme nous ne pouvons avoir aucune sympathie dans le cœur pour Jupiter Stator
et Vesta et une foule d’autres dieux et déesses ce n’est pas à Rome que nous pouvons voir la vie actuelle et quand on
reste les yeux toujours tournés vers le passé on risque beaucoup de rester dans ces œuvres dans une agréable béatitude
qui vous endort…j’ai fait des études de la campagne si célèbre par sa beauté et qui est si belle que je ne puis te le dire
c’est une chose unique au monde… » Il a réussi à convaincre Lacordaire de faire son portrait : « c’est un des esprits les
plus profonds qu’il puisse y avoir dans ce monde » ; il a porté ses études sur Pompéi et le musée napolitain à Ingres, il
en est très content « me disant que c’était fait comme quelqu’un qui n’avait plus à apprendre ». Ingres est très heureux
du succès de sa Stratonice (tableau intitulé : la maladie dAntiochus 1840). Il n’a pu visiter le nord de l’Italie mais il
compte revenir ; il demande à son frère de lui chercher un atelier.
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CHASSÉRIAU
(Théodore) (1819- 8 octobre 1856)
Lettre autographe signée de son prénom à Frédéric,
Rome 23 septembre (1840),
4p.in-4
800/1 000
€
Intéressante lettre dans laquelle il raconte les tractations relatives au portrait de madame de Latour-Maubourg offert par
son mari à la marquise de Pange sa belle-mère.
« Je suis horriblement occupé par mille études dont j’ai besoin et je viens d’avoir une très bonne chance d’artiste en
apprenant …que madame de Latour-Maubourg désirait son portrait fait par moi. Je l’ai commencé depuis hier…j’ai
fait demander…comme chose fort modérée deux mille cinq cent francs. La dessus le comte qui veut faire un cadeau à
sa femme sans se ruiner s’est agité douloureusement sur son lit et a dit que j’étais trop cher que j’avais assez de talent
pour l’être qu’il était désolé mais qu’il ne voulait pas donner plus de mille francs…le vieillard sachant que tous les
artistes envient ce portrait veut l’avoir pour rien…enfin je suis encore enchanté malgré cela…je désire faire beaucoup
de portraits afin de me faire connaître d’avoir de l’argent et d’accomplir un des devoirs d’un peintre d’histoire. Je serai
à Paris au plus tard le 15 janvier… ». Il doit arriver à Paris plus d’un mois avant le 15 février date de l’envoi de ses
portraits qu’il doit retoucher et de son Andromède qu’il doit retravailler pour le salon.
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CHASSÉRIAU
(Théodore) (1819- 8 octobre 1856)
Algérie : 7 lettres autographes signées de son prénom à son frère Frédéric du 8 mai au 26 juin 1846, 22p.in-8, deux
sont écrites au crayon :
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Marseille 8 mai
: cours récit de son voyage « J’ai vu Arles et Avignon avec détail j’ai fait la des choses qui me serviront
sans nul doute: Lyon…me déplait toujours beaucoup…je me trouve très bien de ce changement d’air et de vie je
reviendrai plus fort pour reprendre mes travaux…le temps est superbe en cette saison et la mer unie comme une glace;
Constantine 13 mai
: « …le pays est très beau et très neuf je vis dans les mille et une nuits je crois pouvoir en tirer un
vrai parti pour mon art je travaille et je regarde...je trouve de vrais trésors pour un artiste… »;
(Constantine) 23 mai
:
« …Il parait que c’est la seule ville vraiment arabe qui reste dans ce pays aussi j’en profite de la j’irai à Alger… » Il a
été bien accueilli partout notamment par le général Bedeau mais il ne le suivra pas dans son expédition en Kabylie:
« j’ai vu tout ce que je voulais voir de Kabiles…ils comptent rester un mois a faire la guerre et ce n’est pas mon
métier…je serai à Paris dans les premiers jours de juillet…Dis bien des choses à M. Ravaisson. J’ai trouvé en lui le cœur
d’un ami et à mon retour j’espère lui montrer des choses qui pourront l’intéresser comme artiste… »;
Constantine 4
juin
: « Je suis encore à travailler à Constantine tous les projets de sortie de guerre du général Bedeau sont remis
indéfiniment et tout la province est tranquille il me donne le moyen par toute sa complaisance de faire des études qui
me sont nécessaires je ne partirai pour Alger que le 15...Ici…c’est le seul endroit vraiment arabe qui reste enAfrique… »;
Philippeville 13 juin
: Il a été très content du général bedeau et du Kalifat « J’ai vu des choses bien curieuses primitives
et éblouissantes touchantes et singulières. Dans Constantine qui est élevé sur des montagnes énormes on voit la race arabe
et la race juive comme elle était à son premier jour. Je te raconterai tout cela et tu verras des études nombreuses tout ce
qu’il est possible de faire en voyant passer en si peu de temps des choses si diverses devant les yeux J’ai pris des notes
et avec le souvenir je pense ne rien oublier…la ville ou je suis maintenant est aussi grande et aussi française que Chalons
macon etc et elle est faite en quatre ans il est donc faux de dire que nous n’avons aucun résultat ceux qui sont obtenus
sont très grands sur une terre fertile et sauvage on refait une segonde France et si on paye tout cela par des sacrifices au
moins on a de vrais résultats… »;
Alger 20 juin
: Il est installé chez son cousin Charles Frédéric Chassériau et décrit
Alger: « …ce qui reste de l’ancienne ville d’Alger donne bien l’idée d’un repaire de pirates riches et hardis l’aspect de
la ville est blanc sur la mer bleue et a l’air de marbre grec. C’est tout autre chose que dans les autres pays d’Afrique plus
musulman et plus turc…j’ai moins souffert du soleil ici qu’en allant traversant les ponts au grand soleil à Paris… »;
Le 26 juin il annonce son retour.
Dessin au crayon représentant une jeune danseuse arabe format in-4°. Joint dessin à l’encre représentant une paire de
jambes.
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