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73 KIRCHER (Athanase). Musurgia universalis sive ars magna consoni et dissoni in X libros digesta.
Rome, chez les
héritiers de François Corbelletti, 1650.
2 tomes en un fort volume in-folio, dos de basane brune orné de caissons
décorés à froid, étiquette de titre manuscrite, plats de vélin rigide à recouvrement peints en rose, filet gras en
encadrement à froid, traces d'attaches, tête bleue (
Reliure de l'époque
).
4 000 / 5 000
Caillet, II, n°5785. — De Backer-Sommervogel, IV, 1046-1077, n°11. — Merrill, n°8.
É
DITION ORIGINALE DE CETTE VASTE ENCYCLOPÉDIE SUR LA MUSIQUE
,
LA PREMIÈRE JAMAIS IMPRIMÉE
, et l'un des travaux
les plus importants et les plus rares de Kircher.
Merrill nous dit, à son propos, que
for musicologists it has long been an invaluable source of information on baroque
concepts of style and composition. Kircher wrote the
Musurgia
at the time of the great transition when the old
Renaissance polyphony, still in use in the Church, was giving way to the new baroque style in secular music, most
notably in opera. Kircher reveals an astounding knowledge and understanding of contemporary music and of this
transition. Indeed, he gives the earliest account of
the doctrine of the affections,
the baroque idea that music should
imitate emotions.
Dans ce livre, Kircher dévoile
le grand art de la consonance et de la dissonance,
sujet qui, à première vue, s'avérait
impossible à traiter sous forme écrite. Avec les armes du baroque, sa curiosité naturelle et l'aide de plusieurs musiciens
— dont le maître de chapelle Abbatini, Frescobaldi, Palestrina et Monteverdi, entre autres — , il parvint finalement à
fournir une étude générale et très poussée sur la musique. Embrassant toutes les branches de l'art musical, il parle ainsi
de l'anatomie des cordes vocales et de l'oreille, des instruments, des notes, de la symphonie, de l'acoustique, du chant
des oiseaux, de la construction des salles de spectacles, ou encore de la propagation du son dans la nature.
L'illustration est d'une grande richesse. Elle renferme un frontispice de
J. Paul Schor
gravé par
Baronius
, un portrait
de l'archiduc Léopold Guillaume d'Autriche par
Pontius
d'après
Schor
, une figure d'Apollon, le dieu entre autres du
chant et de la musique, par
Miotte
, et 20 planches gravées sur cuivre hors le texte représentant des instruments de
musique, les cordes vocales, un théâtre, et différentes recherches de constructions destinées à amortir ou à diriger les
sons dans de grands espaces ouverts.
La planche la plus étonnante de cette iconographie reste sans doute celle qui représente un grand orgue, d'où sortent
des sons, reconstituant l'harmonie originelle de chacun des six jours de la Création.
Un très grand nombre d'exemples de partitions musicales, gravés dans le texte, complètent l'illustration.
Bel exemplaire dans une reliure associant cuir et vélin peint, de facture étrangère, peut-être bohémienne.
Réparation angulaire à quelques feuillets. Teinte des plats légèrement passée.
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