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Catalogue des ventes du jeudi 29 et vendredi 30 octobre 2009
128
567. H
enri
BERGSON [1859-1941]
philosophe.
L.A.S. de 2 pp. (Ft 11x17,5) de 20 lignes, datée Paris le 14 novembre
1905, adressée à l’Administrateur du Collège de France.
« Je m’empresse de vous faire connaître avec plus de détail la raison qui
m’a déterminé à demander un remplaçant. Je souffre, depuis un certain
temps déjà, d’un état de fatigue nerveuse qui se manifeste surtout par de
l’insomnie... Je regrette d’avoir à interrompre, même pour peu de temps,
mes leçons au Collège de France... H. Bergson »
Voir la reproduction.
200 / 300 €
568. J
acques
BOULENGER [1870-1944]
écrivain.
2 L.A.S. de 2 pp. chacune, de 19 & 25 lignes (Ft 11x18) datée du 26
janvier & 15 juin 1904, adressées à l’Administrateur de la Bibliothèque
Ste Geneviève.
« J’ai l’honneur de solliciter de votre bienveillance une prolongation de
trois mois au congé sans appointements qui m’a été déjà accordé. Il m’a
été impossible en effet, de terminer pendant ces trois mois le catalogue de
la bibliothèque Gaston Paris, dont j’ai été chargé par l’Ecole des Hautes-
Etudes... Jacques Boulenger archiviste-paléographe, sous-bibliothécaire à
la Biblioth. Ste Geneviève. »
100 / 150 €
569. J
ules
CLARETIE [1840-1913]
écrivain & auteur dra-
matique.
L.A.S. d’1 pp. de 9 lignes (Ft 13,5 x 21) datée 27 février 1909, à l’en-
tête de la Comédie Française – Administrateur Général, adressée
au ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts [Gaston
DOUMERGUE].
«Monsieur le Ministre. J’ai l’honneur de vous communiquer la copie de la
lettre que je viens d’adresser à M. Le Bargy en réponse à la demande envoyée
par lui au Comité et par lui imprimée dans les journaux... »
80 / 100 €
570. COLETTE [1873-1954]
romancière.
L.A.S. de 2 pp. (Ft 21x27 oblong) non datée, à l’en-tête du journal
Le
Matin
, de 20 lignes.
Elle écrit à un confrère journaliste :
«… C’est entre deux répétitions de «Chéri » que me hante celui de n’avoir
pas répondu à votre lettre. Non, je ne lis pas – pas assez – la Revue des
Deux-Mondes. Je l’ai achetée pour y lire sur votre conseil, un charmant
Gérard d’Houville sur Raquel Meller
[grande figure du music-hall
parisien de 1919 à 1937]
et je ne sais plus quoi.
Je me suis aperçue ainsi que j’opérais dans un genre identique, depuis un
mois, à la
Revue de Paris
. Est-ce à dire que je me bornerai là ? Non pas.
Laissez-moi sortir d’une petite géhenne de répétitions, et nous reparlerons
littérature... signée Colette de Jouvenel.
Voir la reproduction.
300 / 400 €
571. F
erdinand
FABRE [1827-1898]
conservateur de la Bi-
bliothèque Mazarine.
3 L.A.S. de 1 pp. – 1 pp. & 1 pp. ¼ (Ft 11,5 x 17,5) datées janvier
84 – août & novembre 88, portant sur l’attribution d’un appartement.
«M. Renan a mis beaucoup de bonne grâce à m’obtenir les deux pièces de
la Société Asiatique. Il est venu lui-même m’apporter la bonne nouvelle
vendredi, et, depuis, il a dû écrire à M. le Ministre... »
«… Je vais écrire à M. Dupuy pour qu’il veuille bien comme vous le ferez
vous-même certainement, s’intéresser à ma santé, car en ceci il s’agit de ma
santé... »
150 / 200 €
129
Kapandji Morhange
572. F
erdinand
FABRE [1827-1898]
conservateur de la Bi-
bliothèque Mazarine.
L.A.S. de 2 pp. de 30 lignes (Ft 13x20,5) datée du 12 nov. 1888 à l’en-
tête de la Bibliothèque Mazarine, adressée au Ministre de l’Instruction
Publique [Edouard LOCKROY].
« M. Renan a eu l’obligeance de me venir voir pour m’annoncer que « La
Société Asiatique » dans sa séance du 9 novembre, séance présidée par lui,
avait accepté l’échange que vous m’aviez autorisé à lui proposer...
Il est bien évident, Monsieur le Ministre, que tout ceci ne peut se réaliser
qu’avec votre agrément... Ferdinand Fabre ».
Il est joint :
L.A.S. de plus de 2 pp. de 33 lignes (Ft 21x27,5) datée du 12 octobre
1893 à l’en-tête du Palais de l’Institut, par l’Administrateur de la
Mazarine Alfred FRANKLIN, au Ministre de l’Instruction Publique
[Raymond POINCARE].
«… M. Ferdinand Fabre est un homme d’une parfaite honorabilité et
un écrivain de grand talent. Il n’en constitue pas moins pour la Mazarine
une non valeur dans un personnel à peine suffisant. Vous concilieriez,
Monsieur le Ministre, les intérêts de la Bibliothèque et les égards dus à M.
Fabre si, lui concernant le logement qu’il occupe à l’Institut, vous vouliez
bien remplacer son traitement de conservateur par une indemnité littéraire
qui certainement n’aurait jamais été mieux placée... »
200 / 300 €
573. É
mile
FABRE [1869-1955]
auteur dramatique.
L.A.S. de 2 pp. ½ de 41 lignes (Ft 13x21) datée 23 mars 1921, à l’en-
tête de la Comédie Française – Administrateur Général, adressée au
Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts [Léon BERARD].
« Le Comité a été saisi d’une demande formée par deux sociétaires... Ils
sollicitent chacun, de la Comédie française, un prêt de dix mille francs,
remboursable en deux ans, et garanti par une assurance sur la vie.
Cette opération a déjà été faite pour d’autres sociétaires. Le Comité n’a
donc pas hésité à accéder à la demande... »
100 / 120 €
574. L
éon
-P
aul
FARGUES [1876-1947]
poète et écrivain.
L.A.S. de 5 pp. (Ft 21 x 27) datée du 9/4/42 adressée à
Mon cher
Martin
sur le musicien Claude DEBUSSY.
« J’ai connu Debussy par Pierre Louÿs, en 1895. C’était peu de temps
avant le moment que nous allions fonder
Le Centaure
... Nous avions
installé nos bureaux au 10 de la rue des Beaux-Arts, à côté de l’école,
au fond d’une cour, au premier étage : Trois pièces flanquées d’un cagibi
vitré mais mal éclairé qui servait de bibliothèque et où un vieux piano
(droit, naturellement, pas mauvais du tout, d’ailleurs) présentait comme
des armes des appliques d’un luxe bizarre. Debussy venait quelquefois nous
voir et nous faire un peu de musique, amené par Louÿs, ou seul.
Nous le voyions arriver d’un air sombre, coiffé d’un petit chapeau de feutre
très étroit, cravaté d’une lavallière, en rafalé d’un grand capuchon triste.
Quand il s’était débarrassé de cette voilure, il apparaissait extrêmement
pâle, d’une pâleur mate, le cheveu très noir, envahi d’une barbe clairsemée,
d’une sorte de lichen dévorant qui lui broutait le visage jusqu’aux yeux, le
front en prone jupitérïen, la paupière chargée, le petit nez comme rapporté.
Seule une belle bouche, rouge et sensuelle, posait une note de couleur là-
dedans... »
«Debussy s’asseyait silencieusement au piano du petit cabinet-bibliothèque
et se mettait à improviser. Tous ceux qui l’ont connu savent ce que cela
pouvait être. Il commençait par frôler, par tâter, par faire ses passes et puis
touchait dans le velours, s’accompagnant parfois, la tête baissée, d’une jolie
voix du nez, comme d’un chuchotement chanté. Il avait l’air d’accoucher
le clavier. Il le berçait, il lui parlait doucement, comme un cavalier à son
cheval, comme un berger à son troupeau, comme un batteur de blé à ses
bœufs. C’est sur ce vieil instrument qu’il nous joua un jour ce qu’il avait
déjà composé de Pelléas : le dernier acte, je crois... »
Superbe !
Voir la reproduction.
400 / 500 €
LETTRES AUTOGRAPHES & DOCUMENTS –
YVES SALMON EXPERT pour les lots 567 à 781
592
567
574
576
570
587
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