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171. Exceptionnel ensemble de la correspondance de Louis Ferdinand CELINE au journaliste suisse Paul BONNY.

Constitué de 36 lettres manuscrites signées et un télégramme, couvrant la période de Septembre 1944 à Août 1949 (de 2,3, 4 ou 6 pages). Genevois d’origine, journaliste de formation maurassienne, Paul Bonny vient à Paris durant la seconde guerre mondiale pour prendre un poste de traducteur et rédacteur à Radio-Paris. A cette occasion il fait connaissance avec Céline. Lors de leur début d’exil en Allemagne (Baden-Baden puis Sigmarin-gen) les époux Céline reprendront contacts avec Bonny en espérant que l’ami, suisse d’origine, pourra les aider à rentrer sur le territoire hélvétique et obtenir un visa. La plupart de ces lettres furent publiées dans le recueil ; « Lettres des années noires » publié chez Berg International en 1994 sous la direction de Philippe ALMEIRAS.

Dans sa première lettre datée du 5 septembre 44, Céline donne des nouvelles de lui, son épouse, bébert et Robert (LE VIGAN) lors de leur voyage jusqu’à Baden-Baden ; « Berlin ensorcellé au suicide. Le lieu est irrésistible. N’importe quel cimetière est à tout prendre un lieu badin, une rigolade auprès de cette incroyable horreur » puis dès la deuxième lettre du 27 septembre 44 il lui confirme sa démarche auprès de Fernand de BRINON pour rejoindre Bonny et tenter un passage en Suisse. Intervention qui se concrétisera par une arrivée à Sigmaringen en octobre 44 ; « mille affectieux merci pour ton intervention… je te fais ambassadeur admirable et de grande intuition et de parfaite technique. Evidemment que ce retour va donner du mordant aux crapauds !… j’avais imaginé des Affaires Etrangères plus compréhensives et peut-être plus ingénieuses. On me prend pour un jeune romantique de 25 ans ! Mes apparences farceuses trompent le vulgaire » .

Puis la correspondance interrompue durant la période de Sigmaringen où ils partagent les mêmes locaux reprends après l’arrivée des époux Céline à Copenhague en octobre 1945 où, tout en donnant de ces nouvelles il suit le procès de Bonny ;

« Ouf, je te voyais retourné dans le trou… mais tu es comme moi en sursis… tu es bête de toril comme nous sommes tous. La populace veut ses jeux ! tu as bien fait de rester terne aux débats ! Il faut être joliment plat pour passer sous la porte d’une prison ! Tu bombes un peu tout foutu ! C’est l’esprit qui tue davant les jurés ! »

Par ailleurs Céline se remet au travail et lui parle des projets de rééditions (principalement en Suisse chez Bourquins des Editions du Cheval aîlé qui ne donnera pas suite) et de ses nouveaux livres ; « si j’arrive à terminer le premier chapitre de Féérie qui parle du bombardement de Montmartre par la RAF je le ferai passer chez un éditeur suisse »

(27 Juin 1946)… « mais féérie n’est pas prêt-cela ne se chie pas-tu le sais-c’est de la migraine-et puis l’âge mon pote ! C’est la même verve qui fait baiser et écrire… Et je sais bien que les lecteurs attendent les fumiers ! Ils veulent rire ! »

(1er octobre) et de poursuivre ; « féérie je suis dessus, mais tu sais j’écris pour ainsi dire en vers, c’est une transposition qui demande un effort énorme, c’est un procédé tu le sais éreintant « (22 août 1947). Par ailleurs, Céline nourrit des projets pour ses grands titres; « Canavaggia va aller à Lyon voir Frimat qui pense rééditer le Voyage » (projet qui n’aboutira pas)… « pourquoi ne pas tire tout de suite en super luxe Mort à Crédit et Guignol’s I, il y a du pognon à gagner ! » (22 août 47).

Enfin la correspondance et les relations des deux amis se terminent car selon Bonny, « parce que je le compromettais. Je n’avais aucun pouvoir, il l’avait cru un temps » . 30.000/35.000

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