toujours des hommes du peuple, des dictons populaires,
des ivrognes, des scènes de ménage... » (idem). « On peut
comparer Pigal à Paul de Kock (...). Si l’un imprime le gros
mot, l’autre le dessine, non par immoralité, mais le conteur
et le peintre ont osé rire des choses dont riaient nos pères »
dit Champfleury (Histoire de la caricature moderne).
« C’est dans les lithographies de Pigal qu’il faut étudier
l’histoire du costume vers la fin de la Restauration : étant
plutôt des études de mœurs que des caricatures, les person-
nages jeunes, avec la prétention de porter la dernière mode,
on retrouve les fameuses manches à gigot dans les habits
des hommes, les pantalons à coupes extravagantes de 1828,
les bouffants et les toques des dames, galettes à carreaux
mises en honneur par le grand succès de la Dame blanche.
Pigal n’aime pas le monde, autre point de ressemblance
avec Paul de Kock. Un dessin représente de bons bourgeois
qui dînent au Cadran-Bleu. Après le dîner ils se lavent les
mains et se rincent la bouche dans des bols en verre. Pigal,
que désespère cette coutume, écrit en bas de l’estampe :
‘Les gorets !’ (c’est l’estampe 45 de notre série) ». Pigal «
étudie le peuple, se fait peuple, est peuple, raconte, chante,
ou peint le peuple, s’exclame ‘L’Artiste’ en 1835. Il ex-
celle « à reproduire le mouchoir d’indienne et le sabot, et le
feutre gris et la grosse joie, et la main rouge et la gorge qui
va au vent (...), et les faciles plaisirs et les faciles colères, et
les grandes tempêtes qui se passent dans un verre de vin au
cabaret (...). Allez donc votre train, Pigal ; faites-nous des
ivrognes, des joueurs, des paresseux, en un mot de ces ex-
cellents parias qui vivent sous le soleil et sous la vigne de
France. À ce prix, on est populaire et on a son nom cloué
avec de la poix dans l’échoppe du savetier du coin où
toutes les commères du quartier viennent vous voir en riant
et se montrer du doigt leurs propres maris en chair et en os,
leurs maris qui sont les amis intimes de Pigal, sans qu’elles
s’en doutent, les bonnes femmes ! » Cette envolée lyrique
de « L’Artiste » est sans doute le meilleur témoignage con-
temporain sur la ferveur que suscitait cet artiste qui fut si
populaire, et qui est un peu oublié aujourd’hui, dans
l’ombre des Daumier, des Gavarni, ou des Grandville (Co-
las, 2366). Incomparable témoignage sur la vie et les
mœurs des années 1820, de toute fraîcheur et dans une très
belle reliure. – Est. 300/400
565 PIRMEZ (Octave). Jours de solitude.
Édit. pos-
thume. P., Plon, 1883, in-12, 413 p., demi-chagrin marron,
dos titré à 4 nerfs./
IDEM. Lettres à José.
P., Perrin, 1884,
in-12, demi-toile rouge à coins, 1
er
plat de couv. cons./
IDEM. Heures de philosophie.
2
e
édit. P., Plon, 1881, in-
12, 534 p., demi-veau glacé à coins, dos fleuronné à 4
nerfs. Envoi./
IDEM. Jours de solitude.
2
e
édit. P., Hetzel,
1869, 8°, 317 p., demi-basane blonde, dos fileté à 4 nerfs
filetés, pièce de titre rouge./
IDEM. Feuillées.
2
e
édit.
Brux., Ve Parent et Fils, 1870, 8°, 224 p., demi-chagrin
marron à coins, dos titré à 5 nerfs perlés, cach., rouss.
éparses./
CHAMPAGNE (P.). Octave Pirmez.
Sa vie et
son œuvre. Liège, La Vie wallonne, 1925, 8°, 98 p., demi-
toile rouge à coins, pet. manque angulaire à 3 f.
On joint
1
volume de tirés à part sur l’œuvre de Pirmez (demi-chagrin
fauve à coins, dos fleuronné à 5 nerfs, titre et tête dorés)./
Ens. 7 vol. – Est. 25/50
OFFERT PAR CHARLES GREY
566 PRÉVOST (Abbé). Histoire du chevalier Des
Grieux et de Manon Lescaut.
Paris, Imprimerie des
Frères Mame, 1808, in-12, front., f. de titre, 240 p., plein
veau fauve glacé, dos à nerfs décoré, armoiries dorées
frappées au centre du plat avant (mors avant fendu en sa
base, qq. rouss.). Malgré la mention « Avec figures », nous
ne relevons qu’un front. Armoiries de Charles John Shoppe
(1823-1897), dont ex-libris au contreplat avant. Mention au
f. blanc avant au-dessus d’annotations mss sur l’œuvre des
dates 1820 et 1824 et entre parenthèses de « The Gift of Sir
Charles Grey ». Il s’agit sans doute de l’ancien Premier
ministre du Royaume-Uni, Charles Grey (1764-1845). –
Est. 40/60
567 ROBIDA (Albert). La Nef de Lutèce
pour tous péré-
grins et gentils homes voyageans es rues du moultviel
quartier du Vieux Paris. P., Imprimerie Lahure, 1900, 4° à
grandes marges et non rogné, 1 f. page de titre et 30 p. cal-
ligraphiées sous forme de manuscrit dans le goût du 15
e
sur
papier parchemin et illustrées en rouge et noir, couv. fac-
tice (?). – Est. 25/50
568 RONSARD (Pierre
DE
). Œuvres choisies.
Avec no-
tice, notes et commentaires par C.A. Sainte-Beuve. Nou-
velle édition, revue et augmentée par M.L. Moland. Paris,
Garnier Frères, « Chefs-d’œuvre de la littérature fran-
çaise », n° 48, 1879, grand 8°, portr., LXIX-434 p., demi-
chagrin rouge de l’époque, dos à nerfs orné, tête dorée (qq.
rares rouss.). Bel ex. – Est. 25/50
569 ROPS. – Suite
complète de 9 héliogravures par Féli-
cien Rops retravaillées par F. Courboin et d’un portrait par
Rajon de Barbey d’Aurevilly pour orner l’édit. de « Les
Diaboliques » (Paris, Lemerre, 1882, in-12) (Talvart et
Place, I, 217). Les 10 planches sont chacune sous passe-
partout (Rouir, E505 à 513). – Est. 100/200
570 ROSSI. – REY ROIZE (H.). Le Bréviaire d’Amour
.
Illustré par Lucius Rossi avec portrait de l’auteur, eau-forte
originale de Waltner. Paris, Georges Petit, 1897, gd 4°,
demi-basane maroquinée bleu à coins, dos à 5 doubles
nerfs, titre doré à froid, tête dorée (coins lég. frottés). Édit.
tirée à 200 ex. sur Vergé Hollande num. de 51 à 250.
Belles ill. typiques de la fin du 19
e
dues au talent du peintre
italien Lucius Rossi (1846-1913). – Est. 100/150
571 ROUSSEAU (Jean-Jacques). Les Confessions.
Pa-
ris, Werdet et Lequien fils, 1827, 3 vol. 8°, portr.-front.
[4]-404 p., 5 figures h. t., [4]-482 p., 3 figures h. t., et [4]-
393-[1] p., soit 8 figures (sur 14 ?), demi-veau glacé vio-
line à coins, dos à nerfs richement décorés (dos lég. éclair-
cis, qq. griffures, rouss.). Belle reliure. – Est. 25/50
RELIURE DE CARAYON
572 ROUX. – AICARD (Jean). Roi de Camargue.
Illus-
trations de Georges Roux. P., Émile Testard, 1890, 8°, 384
p., 14 pl. h. t. et 78 bois dans le, texte, demi-maroquin
rouge à coins, dos lisse orné d’un décor floral mosaïqué,
tête dorée, couv. et dos cons. (reliure signée Carayon)
(frottements aux mors et au dos). Édit. orig. tirée à 1000
ex. num. Ex. unique sur Japon contenant 4 suites des 14
eaux-fortes : 1. l’eau-forte pure ; 2. l’eau-forte avant la
lettre ; 3. l’état définitif, et 4. un état définitif tiré sur satin.
Cet état spécial n’est signalé par aucun bibliographe. – Est.
50/75
RELIURE DE THOUVENIN
573 SAINT-PIERRE (Bernardin
DE
). La Chaumière
indienne,
suivie du Café de Surate, et du Voyage en Silé-
sie. Paris, Imprimerie de P. Didot l’Aîné, 1807, in-32, CIV-
198 p., plein veau lisse olive, dos à nerfs orné de fleurons
dorés, plats encadrés d’un filet doré et d’une petite roulette
à froid, petite roulette dorée sur les coupes, roulette dorée
intérieure, tranches dorées (reliure signée Thouvenin) (rel.
frottée, particulièrement aux mors). – Est. 20/40
574 SAINTE-BEUVE (Charles Augustin). Galerie de
femmes célèbres
tirée des Causeries du lundi. Illustrée de
13 portraits gravés au burin par Gouttière, Outhwalte,