Page 13 - LIVRES-ANCIENS

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l’oubli pendant la Révolution française. Ce n’est qu’avec
l’avènement du mouvement féministe des années 1960
qu’elle fut redécouverte et que de nouvelles éditions de ses
œuvres furent publiées. – Est. 100/150
AVEC UN DES PREMIERS DICTIONNAIRES ARGOT-FRANÇAIS
63 GRANDVAL [(Nicolas RAGOT
DE
)]. Le Vice impuni
ou Cartouche, poëme.
Nouvelle édition, revue, corrigée et
augmentée, dans laquelle il y 17 figures. Anvers, et se
trouve à Paris, Laurant Prault Fils, 1768, 8°, [4]-119-[1
blanche] p., 17 h. t. : frontispice et 16 figures dessinées par
Robert Bonnart et gravées par J.B Scotin sur cuivre (Cohen,
449, pour l’édit. de 1726), broché (bords externes effrangés
et salis). À toutes marges. Ce livre est composé de 13 chants
et illustré de 16 gravures aussi éloquentes que sombres.
L’une d’entre elles, fort célèbre, représente Cartouche et sa
bande s’exerçant au vol sur des mannequins piégés de clo-
chettes. Cet ouvrage a largement participé à créer le mythe
d’un Cartouche à la fois fascinant redresseur de torts et hor-
rible bandit. Ce chef d’œuvre d’art populaire comporte en
fin de volume un des premiers dictionnaires argot-français
et français-argot. « Le grand succès du poëme de Granval et
le bruit qui s’était fait quelques années auparavant autour de
Cartouche, mirent l’argot à la mode pendant de longs mois.
[...] Aussi bien la capture, le jugement et le supplice de Car-
touche peuvent être considérés comme le facteur le plus im-
portant de la diffusion de l’argot pendant le second quart du
dix-huitième siècle » (Yve-Plessis, Bibliographie Raisonnée
de l’argot). Sur ce livre et ses éditions, voir http://
www.languefrancaise.net/Argot/VicePuni. – Est. 100/150
RELIURE DE BOZERIAN EN MAROQUIN ROUGE
64 GRESSET (Jean-Baptiste).
Poésies choisies.
Paris,
Renouard, Stéréotype d’Herhan, an XI-1802, in-18, XI-240
p., plein maroquin rouge à long grain, dos lisse orné de fi-
lets dorés, auteur, titre et date dorés, double filet à froid en-
cadrant les plats avec petits fleurons angulaires dorés, rou-
lette dorée sur les coupes et les contreplats, tranches dorées,
légères traces sombres sur les plats (reliure de Bozerian
jeune signée en pied de dos). Un des premiers ouvrages im-
primés par la stéréotypie (explication de ce procédé au verso
du 1
er
f.), orné de culs-de-lampes. Ex. très frais, sur grand
papier vélin. J.-B. Gresset (1709-1777) fut très apprécié de
son temps pour ses poésies élégantes, légères et hamo-
nieuses. Le plus célèbre est le Ver-vert (1734), histoire d’un
perroquet appartenant aux Visitandines de Nevers. – Est.
100/150
RELIURE AUX ARMES DU DUC DE CLERMONT D’AMBOISE
65 GUARINI (Battista).
Le Berger fidelle,
traduit de
l’italien en vers françois. Augmenté dans cette nouvelle édi-
tion de ses Rimes italiennes et de belles figures en taille
douce. Lyon, Léonard de la Roche, 1720, in-12, frontispice,
2 f. de titre (un en français, l’autre en italien, [20 (reliées
dans le désordre)]-553-[1 blanche]-129-[9] p., 5 figures h. t.,
plein veau brun marbré, dos lisse orné, pièce de titre maro-
quinée rouge, filet doré sur les coupes, triple filet doré en-
cadrant les plats, armes dorées frappées au centre des plats
(mors restaurés). Bel exemplaire aux armes du duc de
Clermont d’Amboise, prieur de l’ordre de Malte. Beaucoup
de ses livres sont aujourd’hui à la BnF. Texte bilingue fran-
çais-italien. Jusqu’en 1583 la carrière de courtisan de Gua-
rini (1538-1612) se déroule à la cour de Ferrare, sa ville na-
tale, auprès des ducs d’Este qui lui confient un enseigne-
ment de rhétorique et plusieurs missions diplomatiques à
Rome, à Turin et en Pologne. C’est également à Ferrare
qu’il se lie au Tasse, ami et rival dans la course aux faveurs
du Prince. Un différend avec le duc Alfonso II le pousse en-
suite à entrer au service du grand-duc de Toscane, puis de
Francesco Maria della Rovere à Urbino. Son nom est sur-
tout lié au Pastor fido (1590), fable pastorale en forme de
tragi-comédie en cinq actes et en vers, qui connut de son
temps un extraordinaire succès. L’alternance d’hendé–
casyllabes et d’heptasyllabes qui la caractérise est l’un des
nombreux procédés par lesquels Guarini s’efforce de sur-
passer le Tasse, dont l’Aminta (1573) avait renouvelé le
genre. (Encyclopaedia Universalis). – Est. 150/200
66 [GUICCIARDINI (Lodovico)]. – GUICCIARDIJN
(Lowijs).
Beschryvinghe van alle de Neder-landen ;
an-
derssins ghenoemt Neder-Duytslandt (...). Overgheset in de
Nederduytsche spraecke, door Cornelium Kilianum. Nu
wederom met verscheyden historien ende aenmerckinghen
vermeerdert ende verciert door Petrum Montanus (...). Ams-
terdam, W. Jansz. [= W. Blaeu], 1612, [10 (sur 12]-396-[26]
p., 97 (sur 100) cartes, plans, vues h. t., la plupart sur double
page (manquent le f. de Table à la fin des p. préliminaires,
le f. des armoiries, la carte des Pays-Bas et les planches 46,
61 et 73), un portrait de Vivès ajouté (entre les pp. 82/83),
pleine basane brune du 18
e
s., dos à nerfs décoré (rel. frot-
tée, coiffes arasées, mors en partie fendus, 4 planches bru-
nies (5, 7, 15 et 36), 2 planches courtes de marges, marges
renforcées à la pl. 7, déchirure marg. à la pl. 42). Très bon
exemplaire de la première édition de la traduction flamande
du célèbre ouvrage de Guicciardini. – Est. 2000/2500
67 HEINECCIUS (Johann Gottlieb).
Recitationes in
quinquaginta libros Digestorum.
Ex lectionibus tam pu-
blicis quam privatis, variorum professorum depromptae et
usibus Belgii accomodatae, cum relegatione ad recitationes
Heineccii, in titulis Digestorum Institutionibus analogis.
Lovanii, Typis Ludovici Josephi Urban, sans date (fin 18
e
s.), 5 vol. 8°, VIII-403-[1 blanche], [2]-411-[3], [2]-416-[2],
[2]-391[1 blanche-4] et 396-[7-1 blanche] p., demi-basane
brune de l’époque, dos lisses, pièces de titre et de tomaison
(qq. traces d’usure, début des mors du 1
er
vol. fendu, qq. p.
brunies). L’imprimeur Louis Joseph Urban (Dinant, 1744 –
St-Josse-ten-Noode, 1833) est établi à Louvain après 1774
jusque vers 1792. Élève de Thomasius (1655-1728), profes-
seur de philosophie (1716) puis de droit à Halle (1721), Jo-
hann Gottlieb Heineckem, dit Heineccius (1681-1741) fut
appelé en 1723 à Franecker (Frise), ville où existait une
vieille université que Napoléon supprimera en 1810. Après
être passé par Francfort-sur-l’Oder, Heineccius revint à
Halle où s’écoula la plus grande partie de sa vie universi-
taire et scientifique, particulièrement active. Son œuvre fait
de lui l’un des grands juristes européens du 18
e
s. – Est.
25/50
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[HÉROUVILLE
DE
CLAYE (Antoine
DE
RI-
COUART
D’
)].
Traité des légions,
(à l’exemple des an-
ciens Romains ;) ou Mémoires sur l’infanterie composés par
Mr. le Maréchal Comte de Saxe. Ouvrage posthume. La
Haye, aux dépens de la Compagnie, 1753, in-32, [2]-152 p.,
3 tableaux typogr. dépliants h. t. Ouvrage que l’éditeur a at-
tribué par erreur au maréchal de Saxe, ce qui sera élucidé à
partir de la 4
e
édit. parue la même année. Le véritable au-
teur, le comte d’Hérouville, avait confié son manuscrit au
maréchal de Saxe, qui l’avait annoté et lui avait ajouté le
sous-titre de « Traité des légions », d’où la confusion (Qué-
rard, II, 95-96 et VIII, 500). Bel exemplaire. – Est. 50/75
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[HURTAULT (P.-T.-N.)]. L’Art de péter.
Essai théori-
physique et méthodique à l’usage des personnes constipées,
des personnages graves et austères, des dames mélanco-
liques, et de tous ceux qui sont esclaves du préjugé. Suivi de
l’Histoire de Pet-en-l’Air et de la Reine des Amazonnes, où
l’on trouve l’origine des Vuidangeurs. En Westphalie, Chez
Florent-Q, rue Pet-en-Gueule, au Soufflet, 1776, front., XI-