Page 24 - LIVRES-ANCIENS

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dos à 5 nerfs orné de caissons dorés, pièce de titre en maro-
quin rouge, tranches rouges, coiffes élimées, coins usés,
mors lég. fendus sur 3 cm, ex-libris armorié ancien de Gal-
las gravé par Pollak. « L’écrivain militaire le plus discuté de
la 1
re
moitié du 18
e
siècle fut sans aucun doute le chevalier
Jean-Charles de Folard (1669-1752). Sa notoriété fut vérita-
blement européenne. Pour Folard, la colonne est formée
d’un à six bataillons à la queue les uns des autres. Le front
doit osciller entre 24 et 30 files en terrain ouvert. La co-
lonne doit compter sur le choc plus que sur le feu. Elle doit
aborder l’ennemi à l’arme blanche, ce qui convient mieux à
la nation française qu’à nulle autre, estime Follard » (L’Art
de la guerre de Machiavel à Clausewitz). Cette opinion ren-
contra alors de nombreux contradicteurs. Le plus judicieux
de ses critiques était M. de Savornin, général suisse au ser-
vice de la Hollande, qui publia sous le voile de l’anonymat
Les sentiments d’un homme de guerre... Cet auteur est celui
de ses adversaires que le chevalier traite avec le plus
d’égards... (Michaud, Biogr. Universelle) (Barbier, IV,
468). – Est. 75/100
128 SAXE (Maréchal Maurice, comte
DE
).
Lettres et
mémoires
choisis parmi les papiers originaux du Maréchal
de Saxe, et relatifs aux événements auxquels il a eu part, ou
qui se sont passés depuis 1733 jusqu’en 1750, notamment
aux campagnes de Flandre de 1744 à 1748. Paris, J.J. Smits
et Compagnie, 1794, 5 vol. 8°, [IV]-XLVIII-311 (+ p.
294bis et 295bis), 1 blanche ; VIII (f. inversés), 381-[1
blanche] ; XII (f. inversés), 303-[1 blanche] ; [4]-VIII-328,
et [4]-VIII-314 p., demi-basane brune de l’époque, dos
lisses ornés de filets et fleurons dorés, pièces de titre et de
tomaison maroquinées rouge (rel. usées, qq. coiffes frottées,
dos du dernier vol. pelé, lég. bruniss., f. 147/148 du dernier
vol. restauré). Au contreplat de chaque vol. l’étiquette
d’époque « Ridan, libraire, rue de l’Université, N° 5 ». Bon
exemplaire. Maurice de Saxe (1696, Goslar, Saxe – 1750,
Chambord), condottiere, maréchal général de France, naquit
à Goslar, dans le Harz, fils adultérin de Marie-Aurore, com-
tesse de Königsmark, et de l’électeur de Saxe, Frédéric-
Auguste I
er
. Il est alors baptisé Hermann Moritz et immédia-
tement appelé « comte de Saxe », ou « comte de la Raute »
(ce titre disparaît dès 1710). – Est. 50/75
129 SILVA (Marquis
DE
).
Pensées sur la tactique,
et la
stratégique ou vrais principes de la science militaire. Turin,
Imprimerie royale, 1778, 4°, [12]-359-[2]-55-[1-1 (fautes à
corriger pour les 2 ouvrages)] p., 30 planches dépliantes h.
t., plein veau moucheté de l’époque, dos à nerfs (rel. usée,
dos épidermé, qq. rouss. et bruniss.). Nous ne connaissons
rien du marquis de Silva sinon qu’il fut officier dans l’État
major de l’Armée du roi de Sardaigne. Dans ce traité dédié
à Victor Amédée Duc de Savoie, l’auteur expose la plupart
des théories générales de l’époque sur l’art de la guerre
(principes et objets de la tactique, recrutement des armées,
formations et équipement) ; se voulant pragmatique, de Sil-
va s’attache à décrire les connaissances alors mises en
vogue lors de la Guerre de Sept-ans, sur l’utilisation des
armes (de l’impulsion du choc, du choc entre infanterie et
cavalerie, des feux et de l’artillerie) et en donnant une bonne
analyse des manœuvres de l’armée (déployemens, marches
d’armée de front et de flanc, ordre de bataille, des passages
de rivières, sur la défense et l’attaque des retranchements,
etc.). Il semble enfin que le marquis soit d’une part, un fer-
vent admirateur du grand Frédéric de Prusse, appuyant toute
sa démonstration, sur le récit des batailles et victoires prus-
siennes, modèles du genre (Hochkirch 1758, Leuthen 1767,
Torgau 1760), d’autre part, un homme ancré dans le siècle
des Lumières par ses considérations de toutes sortes sur le
rôle de l’État (notamment au chap. 48, du plan de guerre) ou
encore en consacrant un chapitre sur une éducation natio-
nale militaire (pp. 342 et suiv.). Les « Considérations sur la
guerre de 1769 entre les Russes et les Turcs » qui occupent
les 55 dern. pages, est un exposé des forces et causes de la
guerre turco-russe ainsi que des prévisions sur l’issue stra-
tégique de cette guerre, publié avant la fin du traité de Kut-
chuk de 1774, qui confirmera la domination des russes sur
les Balkans. – Est. 200/300
OUVRAGE DE RÉFÉRENCE POUR L’HISTOIRE
DE LA FORTIFICATION ALLEMANDE AU 16
e
S.
130 SPECKLE ou SPECKLIN (Daniel).
Architectura
von Vestungen Wie die zu unsern zeiten an Stätten,
Schloessern und Claussen,
zu Wasser, Land, Berg und
Thal mit ihren Bollwercken, Cavaliren, Streichen, Gräben
und Laeuffen moegen erbawet Auch wie solche zur Gegen-
wehr wider den Feindt samt dem hiezu gehoerigen Ges-
chuetz ordentlich und nuetzlich sollen gebraucht werden,
Alles auss den Fundamenten samt den Grund Rissen, Visie-
rungen und Auffzuegen für Augen gestellt, durch Daniel
Speckle der Statt Strassburg Bawmeistern seligen Jetzt aber
auffs new ubersehen mit fleiss verbessert auch vielen ande-
ren Visierungen vermehret. Strasbourg, Lazarus Zessner,
1599, in-folio, [8]-111-[2] f., titre-frontispice gravé par Ala-
theus Greuter f. [1]r°, armoiries f. [2]r°, portrait de l’auteur
f.[3]v°, 25 planches gravées h. t., dont 24 sur double page,
comprenant plusieurs figures, 20 bois dans le texte, pleine
toile verte du 19
e
s., dos lisse, titre doré (reliure frottée, titre
un peu court en tête, cachets à la p. de titre). Ex-libris armo-
rié collé au verso du titre (« Ex Bibliotheca Joannis Ludovi-
ci De Tiell »). Ex-libris moderne de Jean-Léon Fuchs au
contreplat. Seconde édition dont les figures sont identiques
à la première (1589). Exemplaire très frais intérieurement.
Daniel Specklin est un architecte alsacien né en 1536 et
mort en 1589. Né à Strasbourg, il apprend le métier de bro-
deur sur soie à travers l’Europe. Grâce à ses talents de des-
sinateur, il entre à Vienne au service d’un ingénieur de
l’empereur Maximilien II, qui lui enseigne l’art de bâtir des
forteresses. De retour à Strasbourg en 1564, il y travaille
comme brodeur, mais participe aussi à la réalisation de
plans de forteresses et de fortifications. Il est nommé archi-
tecte de la ville en 1577. Il s’occupera notamment du rema-
niement de la fortification médiévale de Belfort en 1579. Il
réalise les plans des nouvelles fortifications de Strasbourg et
fortifie de nombreuses cités (Ulm, Bâle, Colmar, Sélestat,
Haguenau, Lichtenberg et Gibraltar). Ce traité est l’ouvrage
de référence pour l’hisoire de la fortification allemande au
16
e
s., développant les suggestions faites par Dürer plus tôt
dans le siècle. Beaucoup voient en lui un lointain précurseur
de Vauban. Cf. « Le Maître de Vauban Daniel Specklin »
par André-Paul Weber. Cockle, n° 789. – Est. 1000/1500
131 SPON (Jacob) et WHELER (George).
Voyage
d’Italie, de Dalmatie, de Grèce et du Levant
fait aux an-
nées 1675 et 1676. Tome 1
er
seul sur 2. Amsterdam, Henry
et Theodore Boom, 1679, in-12, 12 f. y compris le frontis-
pice (fendu au niveau de la gouttière externe), le titre et le
portrait de Jacob Spon, 456 p., 19 planches hors texte dont
certaines dépliantes, pleine basane havane de l’époque, dos
à nerfs orné, titre et tomaison dorés, tranches mouchetées
(manque à la coiffe supér., coins usés, petites mouill. mar-
ginales). Seconde édit. de l’un des plus importants voyages
dans le Levant. L’édit. orig. a paru à Lyon, en 3 volumes, en
1678. « As Laborde says, ‘la publication du voyage de Spon
fut un événement littéraire’. Chateaubriand appréciait
l’ouvrage : ‘tout le monde connaît le mérite de cet ouvrage,
où l’art et l’antiquité sont traités avec une critique jus-
qu’alors ignorée’. Spon and Wheler met in Italy in 1675 ;
they travelled together with Francis Vernon to Zakynthos,