Page 81 - LIVRES-ANCIENS

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toire monumentale, il jette les bases de ce mythe vénitien
auquel ont sacrifié tant d’auteurs du
XIX
e
et du
XX
e
siècle.
Daru a personnellement vécu la chute de la Sérénissime en
1797 et l’un des objectifs de son Histoire de la république
de Venise est de comprendre les causes à la fois proches et
lointaines de cette chute. C’est ainsi qu’il met en avant la
confiscation du pouvoir par l’aristocratie à partir de 1297,
mettant fin à une période de relative autonomie des diffé-
rentes îles et à un certain contrôle du pouvoir du doge par la
Commune censée représenter le peuple. Désormais, ce sont
quelques familles nobles qui contrôlent la cité. Les charges
sont devenues héréditaires et le pouvoir de Venise est sou-
mis au cycle naturel de tous les États : naissance, apogée,
décadence. (...) Venise était le seul État italien qui a su pré-
server son indépendance pendant plusieurs siècles et résister
aux invasions qui avaient ravagé la péninsule. Ce qui expli-
quait la décadence de Venise expliquait également sa gran-
deur. Daru s’est vu confronté à ce qu’il appelait lui-même
l’énigme vénitienne. Il est fasciné par un État qui s’est
maintenu grâce à ses défauts et regrette, au fond, que Bona-
parte ait mis fin à cet équilibre précaire. » (Présentation de
l’édit. Bouquins.). – Est. 150/200
900 DAUDET (Léon). Manuscrit autographe signé,
inti-
tulé « Le Réveil de la cruauté. Dans la manière de Ho-
garth », 10 feuillets in-folio anopistographes à l’encre, con-
trecollés sur papier blanc, reliés en demi-chagrin brun à
bandes à la Bradel, titre doré en long au dos. Belle nou-
velle./
IDEM. Manuscrit autographe signé,
intitulé « Le
Fondement de la propriété », 4 feuillets 4° anopistographes
à l’encre, quelques ratures et corrections. Cart. papier à la
Bradel, étui, chaque feuillet est protégé par une serpente.
Léon Daudet (1867-1942) est un écrivain, journaliste et
homme politique français. Monarchiste orienté à l’extrême
droite, il fut l’une des principales figures politiques de
l’Action française et l’un des collaborateurs les plus connus
du journal du mouvement. S’appuyant sur Fustel de Cou-
langes, Daudet dresse un tableau historique de la propriété,
petite, moyenne et grande ; diversité qui n’est pas selon lui,
une injustice mais « une nécessité d’équilibre ». Il insiste
sur l’importance d’enseigner cette vérité ; ainsi, « quand les
ignares crétins, peints en rouge (...) viendront dans quelques
mois recommencer leurs exercices électoraux dans les cam-
pagnes, célèbreront les principes révolutionnaires, trouve-
ront-ils devant eux des contradicteurs d’Action française qui
les aplatiront comme des galettes ». Et Daudet raconte
comment il a « aplati » Raymond Poincaré « qui venait de
soutenir cette ânerie que la petite propriété était une inven-
tion de la Révolution française ».../ Ens. 2 pièces. – Est.
60/80
901 DESCAVES (Lucien). Manuscrit autographe signé,
intitulé « On inaugure... » 7 feuillets 8° anopistographes à
l’encre, quelques ratures et corrections, en cahier sous
double étui, chaque feuillet protégé par une serpente. Lucien
Descaves (1861-1949), est un littérateur, journaliste, roman-
cier et auteur dramatique. En 1887, il signe avec Paul Mar-
gueritte, Paul Bonnetain et d’autres un manifeste contre Zo-
la à l’occasion de son roman « La Terre » : le Manifeste des
cinq. Il est un des membres fondateurs de l’Académie Gon-
court. Il s’est particulièrement rendu célèbre par un roman
antimilitariste, intitulé « Les Sous-offs ». Texte écrit à
l’occasion de l’inauguration à Waterloo du monument fran-
çais « Aigle blessé » le 28 juin 1904. La péroraison en
donne le ton : « Qui dit inauguration, dit commencement,
origine de quelque chose... Or, je vois bien, hélas ! ce qui
continue, je ne vois pas ce qui commence... Je vois à peu
près partout la mort déguisée en immortalité !, et je ne vois
presque nulle part la vie traduite aux yeux de l’humanité en
modèles et en exemples ». – Est. 50/75
902 DUHAMEL (Georges). Manuscrit autographe signé,
daté de 1943, intitulé « Préface à la Chanson de Roland »,
12 feuillets petit in-folio anopistographes à l’encre compre-
nant 1 f. de titre, corrections et ratures, sous couv. reliés
demi-toile bleu nuit à la Bradel (couv. défr.), chaque feuillet
protégé par une serpente. Ce texte a été publié en 1945 pour
la traduction assonancée de Raoul Mortier avec des
gouaches d’Yves Brayer (Paris, Union latine d’Édition). –
Est. 30/60
903 ESPARBÈS (Georges
D
’). Manuscrit autographe
du
premier et dernier (XX) chapitres de « L’Histoire du soldat
Jean Mornand, depuis sa conscription en 1813 jusqu’au re-
tour dans son village de Moranchin en 1815 » (sans doute
« Le Régiment »), 20 pages petit 4° à l’encre montées sur
feuillets de papier vergé (le manuscrit a été découpé pour la
publication dans « Le Journal » et remonté à l’exception de
deux petits fragments manquants), nombreuses ratures et
corrections. Cartonnage brun à la Bradel, étui (lég. usé).
Thomas Auguste Esparbés dit Georges d’Esparbès (1863-
1944) est un écrivain populaire français. – Est. 50/75
904 FLEURET (Fernand). Manuscrit autographe
intitulé
« Le Général Baron Le Jeune », 52 feuillets 4° anopisto-
graphes à l’encre, corrections et ratures, reliés en un vol.
demi-toile verte à la Bradel, boîte-étui. Fernand Fleuret
(1883-1945) est un poète, érudit et mystificateur. Baigné
dans le microcosme littéraire et artistique parisien avant et
après la Première Guerre mondiale, il côtoie Guillaume
Apollinaire, fréquente Max Jacob, André Salmon, Jean Coc-
teau, et des peintres comme Othon Friesz, Raoul Dufy ou
Gus Bofa. Le général Louis Le jeune (1775-1848) a partici-
pé à toutes les campagnes napoléoniennes. Peintre de ba-
tailles et topographe, il reproduisit fidèlement les uniformes
de ses compagnons. Après la Révolution de Juillet, il devint
directeur de l’École des Beaux-Arts de Toulouse. Le texte
de Fleuret a été publié chez Gallimard en 1937. – Est.
150/200
905 GENEVOIX (Maurice). Manuscrit autographe si-
gné,
14 pages 8° à l’encre montées en cahier, chaque page
protégée par une serpente, sous double étui. Maurice Gene-
voix (1890-1980) est un romancier-poète français, héritier
du réalisme. Très beau texte sur le livre de chevet et les
premières lectures, évoquant longuement « Enfant des
bois » d’Élie Berthet « que j’ai lu quand j’avais 10 ans. Lu,
relu, et jusqu’en pleine classe »..., « Le Livre de la jungle »,
« livre dense et merveilleux » d’une « poésie enchanteresse
»... Puis Genevoix pense aux animaux, aux ours qu’il a ren-
contrés au Canada, aux singes qu’il a vus en Afrique noire.
Il revient enfin à son point de départ, rejetant le livre de
chevet unique, mais choisissant « plusieurs livres également
chers, à tour de rôle ou simultanément - sans préjudice, bien
entendu, de ce qui ne doit rien à la littérature, mais à la vie
et à ses secrètes puissances »... Et c’est aussi un livre qui est
devenu rêve, une petite phrase qui forme « un livre de che-
vet inconnu et magnifique »... – Est. 100/150
906 GOUNOD (Charles). Sérénade avec accompagne-
ment de piano et orgue
harmonium (ad libitum). Poésie de
Victor Hugo. Musique de Charles Gounod. Paris, Lebeau,
sans date, 1 double feuillet grand 4° (très défr., marges en-
tièrement renforcées). Envoi signé de Gounod « à Madame
Marie Alexandre Allart / Hommage affectueux de
l’auteur ». – Est. 25/50