Mercredi 23 avril 2014
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73 - Bertrand CLAUZEL.
1772-1831. Général comte
d’Empire, maréchal de France.
Apostille signée sur une lettre à lui adressée.
Au
Q.G. de Bassano, 20 mars 1807. 3 pp. bi-feuillet in-4.
100 / 150
€
Lettre du capitaine Detchandy, l’aide de camp du
général Clauzel, demandant sa retraite de l’Armée,
suite à la perte de sa vue ; après deux campagnes à St-
Domingue sous ses ordres, par suite des maladies que
j’ai essuyées, occasionnées par les fatigues de la
guerre et le climat mal sain de la Colonie, j’ai eu le
malheur de perdre presque totalement la vue (…).
Depuis, sa santé ne s’est pas améliorée, et se sent
incapable de mener les missions en campagne ; la
faiblesse de ma vue serait peut-être dans une
circonstance difficile, capable de compromettre mon
honneur, votre réputation et le salut de la division qui
vous serait confiée. L’expérience m’a appris que
souvent, la réussite d’une affaire dépend de la célérité
avec laquelle un aide de camp porte les ordres de son
général (…). Suit le certificat du général Clauzel
attestant des services et du handicape de son aide de
camp demandant son congé.
74 - Charles COCHON.
1749-1825. Comte de
Lapparent, député conventionnel, ministre de la Police
sous le Directoire
L.S. au ministre de la Guerre.
Paris, 9 floréal an 5
e
(28
avril 1797). 1 pp. ½ in-4, en-tête du ministre de la Police
avec petite vignette.
100 / 150
€
Le ministre demande de déterminer si les Belges
restés dans leurs pays après la trahison de Dumouriez,
peuvent être contraints à rejoindre les drapeaux de la
République. Il lui envoie à ce sujet copie d’une lettre du
général Wirion qui présente plusieurs questions en
particulier sur un arrêté du Directoire qui enjoint aux
déserteurs absents de rejoindre les armées.
75 - Jean-Baptiste de COLBERT.
1619-1683. Ministre
de Louis XIV.
P.S.
Au Camp devant Ypres, 20 mars 1678. 3 pp. petit
in-folio sur vélin.
500 / 600
€
Extrait des registres du Conseil d’Etat où Colbert rend
publique la décision de Louis XIV que les derniers
procédans de la récompense de la charge de
secrétaire des commandemens de la Reyne dont
estait pourveu le Sr de Brisacies (…) soient payés à ses
héritiers sans qu’aucun créancier ne puisse les saisir.
Pièce fait au Conseil devant le siège d’Ypres qui sera
prise le 25 mars.
76 - [Marquise de COLIGNY].
Manuscrit.
Lettres de Madame la Marquise de
Colligny à Monsieur de Rivière
.
S.l.n.d. (XVIIIe s.) In-
8, titre et 84 ff. recto/verso, broché.
500 / 550
€
Suite de la correspondance de la marquise de Coligny
composée de 37 lettres à son amant (ff. 1-74v),
Monsieur de Rivière, et d’une lettre à Mme de
Sandaucour (ff. 75-76), suivie de 5 lettres de Monsieur
à Madame (ff. 76-84).
Exceptionnelle copie de cette correspondance
amoureuse, qui semble en grande partie inédite,
précédant son mariage et s’étalant de 1670 à juillet
1681. Cette relation met en scène Louise-Françoise de
Rabutin (1642-1715) veuve du marquis de Coligny, qui
s’était éprise chez son père d’un gentilhomme, Henri-
François de La Rivière. De cet amour passionné allait
naître un enfant, conduisant à un mariage en catimini,
sans le consentement du comte de Bussy le 19 juin
1681. Ce dernier apprenant la nouvelle de la bouche de
sa fille le 25 juillet suivant, fit détruire les documents
de mariage, envoya sa fille au couvent des Ursulines
de Montbard, avant d’intenter un procès contre le
marquis de Rivière. D’une émouvante spontanéité,
n’étant pas destinés à la publicité, nombre de lettres
circulèrent pourtant, ajoutant encore au scandale du
procès qui eut un grand retentissement.
f.1-3 (…) J’aurais mieux réglé mes sentimens si je
n’avais écouté mon cœur avant ma raison, mais enfin,
abandonnée que je suis à vous aimer, j’ay de cruels
remords sur ce que je sçays de vous (…). Il ne faut
qu’un regard mal placé pour détruire la réputation que
j’ay méritée. Voilà tout ce que je pense pour ce que je
sens (…) et je ne m’en dédiray jamais, trop heureuse
si en vous donnant un cœur qui n’a jamais rien aimé
que vous, je puis arrester le vôtre pour le reste de ma
vie (…). Je suis épouvantée de mes sentimens de mes
discours, de ma conduite, est-ce moy, mon Dieu ?
ff.58-59 (…) Je suis résoluë à la mort ou à la soutenir.
Tu crois bien qu’on n’aura pas de peine à me résoudre
à quitter la vie. C’est la plus douce chose qui me
puisse arriver après t’avoir perdu. Ton état est
effroyable, le mien est affreux (…). J’envisage une
mort de langueur qui me fait frémir (…). A Dieu, mon
tout, je me meurs. Dieu mercy !
PROVENANCE : Envoi autographe en ex-dono sur la
page de titre, du docteur Couchoud (1879-1959), ami
intime et médecin d’Anatole France, connu aussi pour
ses thèses sur la non-historicité de Jésus Christ ;
« J’offre cette histoire d’amour à ma fiancée pour le
dernier jour de sa liberté », du 20 mai 1918.