Mercredi 23 avril 2014
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109 - Gustave FLAUBERT.
1821-1880. Ecrivain.
L.A.S. son cher enfant (Philippe Leparfait).
Lundi 4
h. (1869). 3 pp. in-8 sur papier bleuté.
5000 / 6000
€
A propos de la publication posthume des œuvres de
son ami intime, le poète Hyacinthe Bouilhet ; J’ai enfin,
hier au soir, mis la main sur les directeurs de l’Odéon.
Ils m’ont paru fort désappointés lorsque je leur ai fait
voir le second acte. Ils se figuraient, les imbéciles, que
notre pauvre Bouilhet avait pu terminer les corrections
convenues et refaire un acte entier (…). Lorsque je vais
être installé dans mon nouveau logement, il faudra que
tu viennes ici pour que nous rétablissions cet acte
d’après ses notes et ses ratures. Ce ne sera pas chose
facile (…). Flaubert a absolument besoin de lui pour ce
travail et pense publier Aïssé si la pièce n’est pas jouée.
Il poursuit à propos de la publication et de la
souscription des œuvres ; Quant au volume de vers,
Lévy, qui prétend ne pas gagner d’argent avec les vers,
imprimera le volume pour rien, mais c’est tout. (…).
Bref, le succès matériel ds œuvres posthumes de
notre pauvre vieux me parait très problématique. Tu
sais que les absents ont tort et que les morts sont vite
oubliés. Que devient la souscription ? Celle qui est
ouverte à Paris ne marche pas raide. Flaubert propose
de consulter leurs amis communs, D’Osmoy, Guérard
et Caudron. En as-tu fini avec les mesdemoiselles
Bouilhet ? Si elles t’embêtent, envoie-les faire foutre
carrément. Ce sont des misérables à ne pas ménager.
Quand je pense à l’homme de génie, à l’homme
excellent, au cœur d’or qu’elles ont fait souffrir, la
colère m’étouffe et je voudrais pouvoir les injurier en
face, ce que je ne manquerai pas de faire quand
j’écrirai sa biographie (…).
Correspondance inédite en 1930, Girard & Leclerc,
Correspondance (…). Rouen, éd. Connard, 2003.
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