Mercredi 23 avril 2014
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203 - Paul de MUSSET.
1804-1880. Ecrivain, frère du
poète Alfred.
2 L.A.S. à son éditeur Charpentier.
S.l., mai-décembre
1858. 2 pp. ¼ et 3 pp. su bi-feuillet in-8.
700 / 800
€
Sur l’élévation du tombeau du poète joint à une
émouvante correspondance relative au souvenir de son
frère Alfred, décédé un an plus tôt, évoquant Venise,
George Sand, son amitié avec Victor Hugo, etc. 31 mai :
Les frais d’érection du tombeau de mon frère se
composent de deux mémoires ; celui du sculpteur et
celui du marbrier. On me présente le premier ce matin.
Puisque vous tenez à l’honneur de partager avec moi les
frais du monument, Voici l’arrangement que je vous
propose (…). Suit le détail du financement, dont avec une
partie des droits de la réimpression du Voyage en Italie.
2 décembre ; attribuant la datation d’une ”petite pièce
de vers” de son frère Alfred ; il a acquis la certitude que
la pièce a été écrite en 1830 ; (…)
Ce qui m’avait fait
croire qu’elle était de 1834, c’est que mon frère, avant
de tomber malade à Venise, a eu des hallucinations
qui ressemblaient assez à ce tableau si riche de
couleurs. Mais la coupe des vers, l’allure jeune, la
manière où l’on sent l’influence de Hugo et de l’école
romantique, prouvent que ce morceau est du même
temps que les
Contes d’Espagne
(…). Il compare
l’écriture des poèmes au manuscrit de Mardoche et
demande de supprimer une note ajoutée ; Les éternelles
allusions à l’Histoire de Venise (…) finiraient par
assommer le public. Il y a autre chose que cela dans la
vie de mon frère, et vous verrez bien par sa biographie,
qu’on a donné trop d’importance à cet épisode. Ce n’est
pas seulement une femme qui lui a fait mal, ce sont les
femmes. J’efface donc Venise sur l’épreuve et je mets
1830 au lieu de 1834 (…). La seconde strophe rappelle
la Ballade à la Lune,
et il pourrait se faire que cette
pièce de vers, que mon frère avait serrée dans un
carton et complétement oubliée, ont été récitée en
1830 à V. Hugo et à ses amis. M. Sainte-Beuve
pourrait s’en souvenir
(…).
204 - Paul de MUSSET.
1804-1880. Ecrivain, frère du
poète Alfred.
2 L.A.S. à son éditeur Charpentier.
1860-1862. 5 pp.
in-12.
200 / 300
€
A propos de sa collaboration à la Revue duThéâtre ; Vous
savez que je ne vous ai jamais manqué de parole et que
la copie est toujours arrivée à temps. Ne vous agitez
donc pas mal à propos. La Revue du Théâtre sera faite
le 2 juin et emportée à Paris (…), c’est-à-dire huit jours
avant la date fixée pour la publication du numéro (…).
Musset lui demande de penser à une édition illustrée de
Bida ; c’est une grande et bonne idée. Il fait part des
sujets qu’il va traiter, principalement sur la musique,
notamment à propos de Glück dont il veut lui enlever le
titre de « chevalier » ; il prépare une étude sur Mozart et
sa correspondance.
205 - Paul de MUSSET.
1804-1880. Ecrivain, frère du
poète Alfred.
3 L.A.S. à son éditeur Charpentier.
Nice, Venise,
Florence, avril-juin 1863. 8 pp. ½ in-8.
500 / 800
€
Belle relation de Paul de Musset sur son voyage en Italie
sur les pas de son frère et en qualité de directeur de la
Revue nationale. Avril : il est retenu à Nice par une
indisposition de sa femme ; (…) Ce retard a changer mes
plans. Je me suis trouvé retenu dans un pays où il n’y a
rien autre chose à observer que la beauté du climat. Il
n’est pas disposé à écrire un article sur cette nouvelle
possession française, craignant la défiance des Italiens
à ce sujet ; Les habitants de l’endroit en concluraient que
je voyage pour ne pas mourir faute d’impression (…). Je
pourrais les faire jaser à mon aise si je ne suis censé en
Italie que pour mon plaisir (…). Il est passé dans le grand
salon de lecture deVisconti ; Tous les journaux et revues
de tous pays se trouvaient sur la table, à l’exception de
la Revue nationale. M. Visconti a fini par le reconnaitre
mais Musset ne sait si son intention sera de réparer ce
tort. Il a diné chez Alphonse KARR avec CHENAVART et
envisage de faire une excursion sur la corniche depuis
Monaco. Mai : Avant d’arriver à Venise, il a passé
quelques jours à Turin et à Milan où il a eut une
conversation confidentielle avec le ministre d’Italie. Il a
l’intention de partir bientôt pour Bologne et Florence,
quoique ma femme se soit éprise de la vie vénitienne,
au point que cela commence à m’inquiéter ; j’ai peut
qu’elle ne veuille plus sortir des lagunes. Il se plaint de
la mendicité qui règne à Venise et fait part de son
impression sur le théâtre italien ; Ce que j’ai observé de
plus intéressant dans les salles de spectacle, c’est
l’habitude du public qui rit naïvement et applaudit de tout
son cœur, car l’ignoble institution de la claque n’existe
pas sous le beau ciel d’Italie. Si je rencontre quelque part
une pièce originale, je l’écouterai avec attention. Quant
aux acteurs, ils sont tous passables et quelques uns
excellents. A propos de sa pièce dont il a appris la
prochaine représentation par les feuilletons du Lundi, sur
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