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Le plus ancien manuscrit des
Pandectes
est celui de Florence ; il est lacunaire et date du VIIe siècle. Confectionné à Constantinople
par un Grec au VIIe siècle, il fut très probablement offert par Lothaire II aux habitants de Pise ; il resta dans cette ville jusqu’en
1411 puis passa à Florence où il subsiste aujourd’hui. (Voir à ce sujet Etienne Pasquier,
L’interprétation des Institutes de Justinien
,
1847).
On connaît la genèse du Digeste ou Pandectes. En 530 l’empereur byzantin Justinien chargea Tribonien, questeur du Palais, de
rédiger un recueil composé d’extraits des écrits des jurisconsultes romains. Tribonien se fit assister d’une commission de seize
membres qui compulsèrent plus de deux mille traités. Tout fut achevé en 3 ans: le recueil contenait 150 000 lignes empruntées à 39
jurisconsultes. Les matières qui composent cet ouvrage sont divisées en cinquante livres. Chaque livre comprend plusieurs titres.
Chaque titre est désigné par une rubrique et contient un certain nombre de fragments puisés dans les écrits des jurisconsultes et
appelés improprement des
lois
. Ces fragments sont numérotés; les plus longs sont subdivisés en paragraphes aussi numérotés.
Le feuillet présenté ici contient une partie du titre XXVI intitulé DE PRECARIO (Du précaire) du livre 43
; la rubrique
était sur un folio qui précédait. Les
lois
ne sont pas numérotées, ni à plus forte raison les paragraphes. Nous sommes évidemment
en présence d’une édition archaïque du texte ; la mise en saillie du nom du jurisconsulte a dû tenir lieu de numérotation pendant
longtemps jusqu’aux travaux de l’école de Bologne (XII
e
siècle). Le texte a été rapidement écrit puis corrigé.
Le scribe utilise une
écriture onciale particulière.
Il devait avoir un modèle où les références des jurisconsultes sont cités en chiffres et non en lettres
car il emploie une forme du bas-latin pour les expliciter : VICENSIMO ou TRIGENSIMO pour vicesimo, tricesimo. Sa graphie est
hésitante, il a eu du mal à distinguer dans l’original le C du G et cela se retrouve dans son écriture ; bien souvent on a l’impression
que son C a reçu après coup la barre oblique propre à le transformer en G. Elle est parfois très faible et réduite à un point. Parfois
elle n’existe même pas. Le S a deux formes, l’une est celle classique de l’alphabet latin, l’autre surtout employée en fin de mot ou
de ligne, est en boucle comme le caractère utilisé par les premiers imprimeurs des textes helléniques pour rendre le sigma final.
Enfin en un endroit un R a été mis pour un P qui vaut rho en grec.
Ces indices font penser que le scribe est d’origine byzantine
et vraisemblablement membre de l’administration mise en place après la conquête de l’Italie par Justinien.
Ce qui fournit
du même coup un terminus ante quem : l’invasion lombarde. Un indice important est la correction QUA / QUIA signalée en note.
QUIA est la bonne leçon et tombe sous le sens, ne serait-ce que par symétrie avec la seconde partie de la phrase; mais la correction
est imperceptible : le I est dans l’interligne supérieur et pourrait passer pour un accent voire un trait de plume sans signification;
or certaines vieilles éditions imprimées portent QUA : n’avons-nous pas ici l’archétype dont dérivent les manuscrits utilisés; par
exemple celle d’Adriaan Moetiens écrit QUA POSSEDERAT (1695) avec accent circonflexe sur le A comme si c’était un ablatif ?
La question mérite d’être posée.
Les variantes au texte établi comme vulgate, évoquées ci-dessus ou en marge de la transcription, font de ce document un témoin
incontournable pour l’histoire du texte; il doit trouver sa place dans le
stemma codicum
du Digeste.
Au début du XIX
e
siècle, quatre feuillets manuscrits du X
e
livre des
Pandectes
, de la même époque que celui de Florence, furent
trouvés à Naples par M. Perz, et publiés par le professeur Gaupp, en 1823, sous le titre
Quatuor folia antiquissimi alicujus Digestorum
codicis Vratislav
. Le présent manuscrit est probablement de la même série mais différent des feuillets publiés (qui ne se réfèrent
qu’au « libro nono » d’Ulpianus, alors qu’ici il s’agit du « libro secundo »).
Mis à part quelques fragments lacunaires,
aucun document occidental aussi ancien n’est apparu sur le march
é.
(Voir reproduction page suivante et 1 de couverture.)
25 000 / 35 000
E
L
OIR
-
ET
-C
HER
. Voir n° 184.
124
L
OIRET
. 2 manuscrits, le premier d’environ 200 pp. in-folio + pages vierges, le second de 183 pp. in-folio. Fortes
mouillures entrainant un collage de certaines pages. 1696-1717.
Inventaire des meubles et effets du château du Bruel
, près de Marcilly-en-Villette, au décès de son propriétaire, Jérôme Herlant,
trésorier des gardes françaises et suisses,
réalisé en janvier 1717. A la suite, de nombreuses pages vierges dont une partie a servi
de livre de comptes probablement pour des métairies dépendant du château (Soulas, la Quimaudière, les Pointes, etc.). Le second
est l’inventaire après décès de dame Claude Lesguillier, veuve de Nicolas Marescot, épouse en seconde noces de Nicolas Jérôme
Herlant., réalisé en décembre 1696.
400 / 600
E
L
OT
. Voir n
os
67 à 73.
125
[L
OUIS
XVI]
. Lettre en partie imprimée, signée « Louis » (secrétaire de la main de Louis XV), contresignée par Phélypeaux.
Versailles, 23 août 1754 [jour de la naissance du futur roi]. 1 p. in-folio (mouillures, trou consolidé au dos).
Naissance du futur Louis XVI
. « Nous ressentons une joye d’autant plus vive de la naissance d’un fils, dont
notre chère fille la
Dauphine vient d’être heureusement délivrée
, que cet événement, en réparant la perte que nous avons faite du duc d’Aquitaine,
contribue à perpétuer le bonheur de nos sujets et la tranquillité de nos états […]
nous écrivons à nos archevêques et évêques de
notre Royaume de faire chanter le Te Deum dans les églises de leurs diocèses
; et nous vous faisons cette lettre pour vous mander
et ordonner d’assister en corps et en la manière accoutumée […] ». Au dos, deux mentions manuscrites : « sur la naissance de M. le
duc de Berry 23 août 1754 » et plus bas : « lue les chambres assemblées le 7 septembre 1754 ».
Rare document.
600 / 800
E
126
L
OUIS
XVI
. Pièce signée sur parchemin (signature autographe), contresignée par François Emmanuel Guignard de Saint-
Priest (1735/1821) et Jérôme Champion de Cicé (1735/1810), archevêque de Bordeaux et garde des sceaux, auteur du
projet de déclaration des droits de l’homme. Paris, 7 novembre 1789. Seau à sec manquant.
Election des députés
. Décret de l’Assemblée nationale du 5 novembre 1789 : «
Il n’y a plus en France aucune distinction
d’Ordres
; en conséquence, lorsque dans les bailliages qui n’ont point nommé de Suppléans, il s’agira d’en élire à cause de la mort
ou de la démission des députés à l’Assemblée Nationale actuelle, tous les citoyens qui, aux termes du règlement du 24 janvier et
autres subséquens,
ont le droit de voter aux assemblées élémentaires, seront rassemblés, de quelque état et de condition qu’ils
soient, pour faire ensemble la nomination médiate ou immédiate de leurs représentans, soit en qualité de Députés, soit en
qualité de Suppléans
[…] ».
800 / 1 200
E
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