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traiter et conclure… Quant au délai de 16 ou 17 ans prévu par
le traité signé par Louis XII, il ne concerne que le paiement
total de la somme prévue, et ce ne serait alors qu’une trève, et
non un traité de paix et d’amitié qui doit être faite « de sorte
quelle puisse durer non seullement temps preficé et lymité,
mais pour le moins noz vies durant et ung an apres le trespas
du premier decedant »… Ils doivent travailler à diminuer
et rabattre une partie de la somme prévue… Il insiste sur la
nécessité de restituer Tournai à la France… Quant à l’Écosse,
il rappelle la « paix amytié et estroicte alliance » entre les Rois
d’Écosse et ceux de France : « Il fault bien quon entende que
moy qui suis nouvellement venu a la couronne ne me puis
honnestement ne facillement despartyr des anciennes amytiez
et alliances dudit Royaume » ; il ne s’agit pas de faire la guerre,
mais d’aider et favoriser ses alliés d’Écosse dans la défense de
leurs états… Il approuve l’ajout d’articles « faisant mention
de la seureté et bien des marchans et marchandises de noz
Royaumes »… Il évoque ensuite la prochaine conclusion de
la paix avec l’Archiduc prince de Castille [
Charles Quint
] et
son mariage avec « ma belle seur Madame Renée »… Etc.
29 mars
. Il accepte de signer le traité pour une durée de
dix-sept années. Il exige la restitution immédiate de Tournai,
et si besoin est contre la somme de 200.000 écus. Il faut que les
Roi et Royaume d’Écosse soient nommés au traité, comme ils
l’ont toujours été aux traités signés par ses prédécesseurs, en
vertu de l’amitié et bonne alliance unissant « depuis neuf cens
ans » les deux royaumes. Il évoque ensuite le prochain retour
de la Reine
Marie
en Angleterre, et le renvoi en Écosse d’un
navire…
3 avril
. Longues explications sur le voyage en Écosse du duc d’A
lbany
[John
Stuart
], rappelé par les Écossais
« pour y exercer la Regence et gouvernacion »… Il insiste à nouveau sur la « comprehension audit traicté de paix et
amytié des Roy et Royaume d’Escosse », sur la restitution de Tournai à la France, et parle encore du retour de la Reine
Marie
, et d’un incident concernant l’arrestation d’un courrier d’Angleterre…
5 avril
. Le duc de
Suffolk
et les députés l’ont assuré « que le Roy d’Angleterre leur maistre estoit content de
traicter paix et amytié avecques moy pour noz vies et que les Escossoys y seroient compris en la forme et manière
quilz estoient au traicté qui fut fait avecques le feu Roy ». Suit une longue explication sur l’Écosse : l’arrivée du duc
d’A
lbany
en Écosse pourrait être cause de la rupture du traité ; Henry VIII prévoit un délai de trois mois pour que
les Écossais viennent dans le traité, « durant lesquelz ledit Roy d’Angleterre promettra ne faire la guerre en Escosse
par mer ne par terre ne donner aydes ne secours a la Royne sa seur [
Margaret
] directement ne indirectement, et de
ma part que je pourray envoyer audit Royaume d’Escosse tel personnaige que bon me semblera, autre que ledit duc
d’Albany, pour consoler les Escossoys et affin quilz ne pensent que je les vueille habandonner et pour mettre la paix
entre eulx et les Angloys »… Etc.
11 avril
. Il se réjouit que « vous avez conclud paix et alliance avecques les depputez du Roy d’Angleterre pour
la vie de luy et de moy, et que combien que on vous eust fait plusieurs grandes difficultez pour la comprehension
des Escossoys que ce neantmoins ils y avoient esté compris », et qu’ils doivent aller lundi « pardevers ledit Roy
d’Angleterre pour luy veoir jurer ladite paix et alliance et aussi la jurer pour moy et en mon nom ». Il en demande
l’envoi pour la faire publier. Il pense que c’est par oubli que « le prince de Castille archiduc d’Autriche » [futur
Charles Quint
] n’y est pas nommé, et aimerait que son nom soit ajouté, car « jay fait et traicte amytié avecques
luy et alliance de mariage »… La Reine
Marie
partira bientôt « honnorablement accompaignée et de princes et de
princesses »…
On joint
11 lettres, la plupart L.A.S., adressées aux ambassadeurs, et concernant les négociations :
*
 lettre chiffrée (1 p. petit in‑4) ;
*
 Jehan de
Serre
(conseiller au Parlement de Rouen) : 3 L.A.S., Paris 7, 16 et 20 janvier (8 p. in‑fol.), sur la mort
de Louis XII, les débuts du règne de
François
1
er
, son départ pour Reims, etc. ;
*
 Étienne
Poncher
(évêque de Paris et garde des sceaux) : L.A.S., Paris 9 janvier (1 page et demie in‑fol.), sur le
trépas du feu Roi et les premiers jours du règne de François I
er
 ;
*
 Florimond
Robertet
(trésorier de France) : 4 L.A.S., Paris 16 janvier, 21 et 19 mars, et 3 avril (5 p. in‑fol.),
instructions pour la négociation du traité ;
*
 Macé de
Villebresme
(diplomate et poète) : L.A.S., Paris 3 mars (1 p in‑fol.) contant son entrevue avec le Roi
à qui il a remis les lettres des ambassadeurs ;
*
 Antoine
Duprat
(chancelier) : L.A.S., Paris 16 mars (1 p. in‑4), sur l’envoi des pouvoirs pour signer la paix.