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253.
Léon BLOY
. L.A.S., Bourg-la-Reine 7 février 1913, [à l’abbé
Cornuau
] ; 2 pages in‑8 (fentes réparées).
600/800
Intéressante lettre au sujet de son livre
L
e
S
alut
par
les
J
uifs
(2
e
édition revue, 1906), dont il possède
encore plus de 60 exemplaires qu’il aimerait céder à « un acquéreur riche & magananime », étant même prêt à faire
une dédicace. Il raconte l’histoire de l’édition faite « aux frais de mes chers filleuls, Jacques & Raïssa
Maritain
», mais
dont la vente a été « à peu près nulle », et il a eu le « bonheur incroyable » de se « débarrasser » des invendus chez
un bouquiniste à 50 centimes pièce... Puis il parle de son travail difficile sur la deuxième série de l’
Exégèse des lieux
communs
 : « il ne s’agit pas seulement de flageller le Bourgeois, satisfaction certaine sans doute, mais insuffisante. J’ai
surtout en vue, sous une forme d’ironie & de cocasserie énormes, de pratiquer une sorte d’apostolat, en démontrant
la misère effroyable & le ridicule infini de tout ce qui s’oppose à Dieu »… Il est en outre très inquiet pour sa fille
Véronique : « Elle semble porter un poids immense, un poids
spirituel
qui l’écrase »…
O
n joint
la copie corrigée d’extraits du
Salut par les Juifs
publiés dans la revue belge d’Édouard Bernaert
Par
le scandale
, 4 pages in‑4 collées au dos de feuilles de la
Lettre encyclique à tous les évêques de France
en faveur de la
béatification de Christophe Colomb (1890), avec une longue addition autographe (1 page et quart) correspondant au
chapitre
xxviii
de l’édition de 1906 (fentes réparées).
254.
Léon BLOY
. 2 P.A., brouillons de dédicaces pour
Le Désespéré
(Crès, 1913) ; 1 page in‑12 et 1 page in‑4
(au dos d’une grande enveloppe adr. à Léon Bloy, 25-7-1913).
250/300
À Élizabeth
Joly
« pour qu’elle n’oublie pas que le pire tourment humain c’est la soif de la Grandeur ou de la
Beauté »… ; à Jeanne
Boussac
« Cadeau médiocre d’un vieux bonze très pauvre »… Brouillon de 8 envois à
Raoux
« Ce récit des douleurs anciennes dont Dieu s’est servi pour fabriquer un écrivain malheureux »… ; à Madeleine
Bienvenu
, sa « sœur très chère » ; à René
Martineau
 ; à Frédéric
Brou
« Il n’y a pas de désespoir ni de désespéré
quand on a un ami » ; à « un somptueux ami Alfred
Pouthier
 » ; à Raïssa
Maritain
« pour qu’elle offre elle-même
ce livre au dédicataire
in eremo
 », etc.
O
n joint
un feuillet titré « Préface du
Désespéré
 ».
255.
Léon BLOY
. 4
manuscrits
autographes pour
Le Pèlerin de l’Absolu
, [1910-1914] ; 5 pages in‑12. 300/400
30 novembre [1910]
. « Jacques [
Maritain
] s’est décidé à courir à Tours chez les D. en la maison de qui notre
néophyte a fait son abjuration – pour laquelle sans doute il fallait du décor – gens abominablement riches & désireux
de le voir, j’ignore pourquoi. Jacques est encore plus curieux de les connaître & surtout de savoir ce qu’il y a de réel
dans les affirmations de X [Dr Émile
Amieux
] qui s’est porté garant des intentions sublimes de ces gens disposés à me
couvrir d’or »… [
5 décembre
]. « À la distance de 3 années, je ne peux m’empêcher de voir dans ce fait l’accomplissement
immédiat de la consolation pressentie la veille. Je sais aujourd’hui que cet étranger [Pierre
Van der Meer
] qui m’est
devenu si cher m’était envoyé par la mère de tous les vivants ». – « Le roman comique de la conversion de X [Amieux]
dont cette partie de mon Journal est encombrée menaçant de devenir fastidieux, je me hâte de le résumer. […] Aussitôt
après son baptême X aurait couru
s’excuser
chez les pasteurs »… Etc.
[
24 octobre 1912
], au sujet du numéro spécial des
Marches de Provence
sur Léon Bloy : « Mon excellent & fidèle
René
Martineau
a donné lui aussi, avec sa belle précision de vendeur de peaux d’ours & de commissaire-priseur
de rossignols, une bibliographie des 14 ou 15 vol. publiés par moi depuis dix ans ; & un magistrat qui ne craint pas
l’insomnie a écrit sous le pseudonyme de Jean Faber, 3 pages amusantes »… Au dos, brouillon du prière d’insérer du
Journal d’un converti
de Pierre
Van der Meer
.
[
28 décembre 1912
, au dos d’une enveloppe d’un boucher de Villefranche-du-Périgord], au sujet d’articles sur
L’Âme de Napoléon
par Guy de
Cassagnac
et Edmond
Barthélemy
.
Dédicace
en tête du livre à Philippe
Raoux
 : « Rappelez-vous, mon ami, cet heureux jour de l’an passé où
vous vîntes me voir à Mévoisins […] Je vous offre maintenant ce livre où les
étrangers
ne discerneront peut-être que
la malice qui est au fond de leur cœur. Mais je sais que vous y trouverez le mien »… En tête, ébauche du début de
l’
Épilogue
 : « Me voici à la 20
e
année de ce Journal »….
256.
Léon BLOY
.
Manuscrit
autographe,
Préface du Journal d’un converti
, 3 mars 1914 ; 1 page 3/4 petit in‑4
remplies d’une minuscule écriture.
1.000/1.200
Manuscrit de premier jet
, avec ratures, corrections et additions, de la
Préface
au
Journal d’un converti
de
Pieter
Van der Meer de Walcheren
, traduit du hollandais par l’auteur, publié en 1917 chez Georges Crès. Pierre-
Matthias Van der Meer de Walcheren (1880-1970), écrivain hollandais, devenu un ami intime et le filleul de Léon Bloy,
allait assister à ses derniers instants. Publié d’abord à Rotterdam, ce livre raconte sa conversion au catholicisme.
Léon Bloy a inséré le texte de cette préface dans
Au seuil de l’Apocalypse
, à la date du 3 mars 1914. Il salue ici son
« bien-aimé filleul […] poète & même un de ces poètes dont une nation peut s’enorgueillir, c’est-à-dire un vase de
souffrance, un de ces êtres qui ne peuvent tomber qu’en haut & qui sont pour leur continuelle angoisse, captifs de la
boue terrestre »…
Reproduit en page 137