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Charles-André pozzo di borgo
(1764-1842) diplomate. 5 L.A.S., 1820-1822, à la marquise de Montcalm ;
20 pages in-8.
1.500/2.000
Très belle correspondance à la sœur du duc de Richelieu, commentant la situation en Europe.
Troppau 26 décembre 1820
, au sujet du congrès de Troppau, pour lutter contre les mouvements révolutionnaires en Europe :
« on croit que je lierai les mains à tous les carbonari d’Italie […]. Vous voyez par là qu’on augure à merveille des affaires de
France, c’est ma faute, le desir de les dire bonnes m’a porté sans m’en apercevoir a les representer excellentes : j’attends les
premieres nouvelles avec le frisson dans le dos ; celles que j’ai déjà reçues de votre frere [le duc de Richelieu] n’étaient pas
consolantes. Notre politique est franchement antirévolutionnaire, mais jusqu’à present nous n’avons pas encore trouvé moyen
de nous rattacher au drapeaux blanc »…
Laybach 12 février 1821
. Congrès de Laybach. Il suit avec inquiétude ce qui se
passe à Paris : « Quelques anciens forcenés renforcés par quelques frippons plus anciens encore et dirigés par le grand apostat
travaillent à compromettre, et s’il dépendait d’eux à déshonorer le Royalisme ». Il parle de Chateaubriand et raille le « grand
plan salutaire aux Bourbons » qui le retient à Paris ; puis d’une nouvelle tentative d’attentat aux Tuileries… Il a pu faire adopter
son point de vue que « les carbonari muratistes de Naples complices des antibourbonistes de Paris devaient être comprimés par
la force étrangère […] Ma destinée me commande donc d’aller contribuer à une troisième restoration, je partirai pour Naples
comme dans d’autres circonstances avec mon Roi dans sa chaise pour ensuite le replacer sur son Trone »…
Florence 10 avril
1821
. Il s’était attendu à quelque résistance de la part des Napolitains : « leur lacheté a surpassé les bornes du mepris que j’avais
pour eux : dans une autre occasion ils m’auraient fait peine, dans celle-ci je me resigne, leur deshonneur affecte plus ou moins le
Parti revolutionnaire partout, et nous avons besoin de le deprimer sans etre scrupuleux sur les moyens. La revolte du Piemont a
été une surprise diabolique, et j’avais exhorté les Autrichiens de se renforcer en Lombardie, mais il faut que les evenemens leur
operent la cataracte, sans cela il n’est pas dans leur nature de voir ou de pouvoir. Dans la diffculté nous avons montré bonne
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