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82.
Sigismund THALBERG
(1812-1871). L.A.S., Milan 25 novembre 1841, à son ami Pierre Érard ; 2 pages et
demie in-8.
200/250
Belle lettre du pianiste au facteur de pianos. Il se réjouit de revoir bientôt « cette belle France » et de leur rendre visite.
« Et puis les pianos donc ! Mais si, comme vous l’assurez, ils ont encore fait des progrès, il n’y a plus de mains humaines dignes
de les toucher ; il faudra faire venir des anges ou Mr Geiger et sa chère épouse ! »... Il le remercie de ses bontés, mais craint
d’abuser de sa patience « et de celle de l’artiste romain, en faisant arrêter le piano à Marseille, car je reste encore ici au moins
deux semaines ». Mais il n’est pas certain de ses concerts à venir : « je crois bien que je ne donnerai de concerts qu’à Marseille
et Lyon, car pour Montpellier, Nîmes et Toulouse, je ne sais trop si cela vaudrait la peine. Ainsi je crois que vous ferez mieux de
ne pas vous gêner et de faire parvenir l’instrument à celui qui certainement l’attend déjà avec impatience »…
83.
Georges THILL
(1897-1984). Huile sur toile, signée en bas à droite « Serge Ghillot » ; 46 x 69 cm, cadre en bois
blanc.
1.000/1.200
Rare tableau du ténor, peintre-amateur, signé de son anagramme « Serge Ghillot ». Paysage, vue d’un village au bord
d’un feuve.
On joint une photographie (carte postale) a.s.
Reproduction page 21
84.
RichardWAGNER
(1813-1883). L.A.S., 10 février 1876, au chef d’orchestreHans Richter,K.K.Hof-Kapellmeister
à Vienne ; 4 pages in-8 (petite fente réparée au scotch), enveloppe timbrée ; en allemand.
5.000/6.000
Intéressante lettre sur la préparation de
S
iegfried
pour la création de la Tétralogie lors de l’inauguration du
Festspielhaus de Bayreuth.
Wagner suppose que Richter s’est mis d’accord avec Janner (directeur de l’Opéra de Vienne) pour la représentation du
20 [de
Lohengrin
, fnalement repoussée au 2 mars]. Il arrivera le 19 au matin pour pouvoir un peu se reposer avant. Il n’a
pas besoin d’une répétition, mais recommande de préparer les chœurs, sinon mieux vaudrait tout annuler. Il remercie les
Materna (Amalie Materna créera Brünnhilde) d’organiser une audition entre amis de la grande scène fnale de
Siegfried
, ce
qui lui donnera l’occasion de juger Unger (Georg Unger créera Siegfried), dont il est à peu près sûr : « Unger est un homme
sérieux et effcace […] Je vous demande de vous charger tout seul de l’accompagnement : dans ce cas, la partition complète
n’est pas essentielle, mais il faut que le chanteur soit accompagné d’une manière intelligente », ce qui n’avait pas été le cas aux
répétitions de l’an dernier. Il pense qu’on pourra la faire chez Bösendorfer, dans la petite salle de musique, sinon dans un autre
lieu. Il souhaite que très peu de personnes assistent à cette audition. Puis il s’inquiète des trompettistes : « En ce qui concerne
les trompettistes, je me rends compte que je ne peux pas compter sur la moitié Est de la patrie allemande. […] j’ai arrangé les
choses de manière telle que je peux laisser les trompettistes autrichiens dans leur écurie ». Il lui envoie la partition de
Siegfried
,
avec la partie de la 2
e
Norne pour Mlle Amann. Il prie Richter d’voir un entretien sérieux avec Mlle Richardis « pour qu’elle
ne me fasse pas honte et à vous des diffcultés », et à qui il ordonne d’être bien portante. Il évoque aussi le chanteur Scaria, au
sujet duquel il a entendu « des histoires extraordinaires »...