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162.
Auguste RENOIR
. L.A.S. avec 4 dessins, Samedi, à sa femme ; 3 pages et demie in-8.
3.000/4.000
Instructions pour la construction d’un lit, avec 4 croquis explicatifs.
Il a acheté une pendule. Il faut demander au père Charles de « me faire faire par un menuisier, ceci, très bas, de la grandeur
de notre lit [dessin d’un sommier sur pieds courts]. 20 centimètres de pieds pas plus, des sangles dans le milieu, et deux matelas
en varek ou quelque chose d’analogue, pour que ça ne se mange pas aux vers, le tout recouvert en toile comme celle que tu as
achetée pour tes rideaux, et une garniture rouge ». Il dessine aussi « le profl du matelas », puis « l’ensemble », en haut à gauche
dans la marge. Il s’inquiète de la chaleur à Paris, lui dit de prendre la pendule qui est dans son atelier rue Saint-Georges, et refait
un dessin du cadre du sommier en bois, précisant qu’il faut « rajouter deux coussins »…Au dos, il ajoute, en recevant la lettre
d’Alice : « Voilà ce que c’est de mettre des corsets ridicules et de mal se tenir. J’espère qu’après cette leçon je te trouverai 18 ans
à mon retour ».
163.
Auguste RENOIR
. Carte postale a.s., [Essoyes 30 août 1917], à son fls Jean Renoir, Secteur 77 ; carte postale
illustrée (Essoyes, Rue de la Gare), texte et adresse au verso.
1.000/1.200
À son fls, sous-lieutenant dans une escadrille, pendant la Guerre. Il a bien reçu ce matin sa lettre : « Je les reçois régulièrement.
Je vais bien et je pense quitter Essoyes vers le 6 ou 8 septembre »…
164.
Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE
(1734-1806). L.A.S. « Restif Labretone », Paris 25 ventose V (15 mars
1797), à la citoyenne Fontaine à Grenoble ; 3 pages in-4, adresse.
4.000/5.000
Très belle et rare lettre sur
M
onsieur
N
icolas
.
« Estimable Citoyenne ! […] Pour perdre votre amitié, il ne vous faudrait que lire ma
vie
. Pour ne plus vous interesser, il
ne faudrait que me voir. Devenu vieux, abatu par les peines de toutes espèces que je rencontre à chaque pas, je serais expiré
de douleur, &, le dirai-je ?... Non, je ne le dirai pas… sans les attentions dont m’a soutenu un de nos cinq directeurs, le
D
irecteur
Carnot. Tous les Hommes, excepté lui, m’ont trompé : je ne l’ai pas été par toutes les Femmes ; benies soient-elles, ces
sublevatrices de ma douloureuse existance ! Votre lettre m’a faté, m’a consolé. Abandoné de toute la Nature, je voudrais avoir
la possibilité d’aller mourir auprès d’une Amie, qui me fermerait les ïeux, après avoir adouci mes dernières momens. Mais cela
ne saurait être. J’ai deux Filles de mon mariage : La Cadète, veuve & chargé de 3 Enfans au berceau, est celle chez laquelle je
mange, pour que ma pension lui aîde. L’Aînée est mieux, après avoir été souverainement fortunée : je la néglige depuis qu’elle
est moins à plaindre. Je viens de publier ma
vie
, pour vivre & elle ne me sert à rien ; un Miserable, nommé Bonneville
,
rue du
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