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le moindre désordre. […] quatre habitants de cette ville dont un duc un prince et un abbé sont arrivés précédés du drapeau
tricolore et ont déclaré au général en chef que le peuple Romain assemblé sur la place du Capitole avait repris ses droits, détruit
le gouvernement papal et demandait la république »… Berthier s’est aussitôt rendu à Rome à la tête de son état-major et d’un
détachement de 2000 hommes : « Arrivé sur la place du Capitole ou était planté l’arbre de la liberté et au milieu des acclamations
les plus vives d’un peuple immense il a proclamé l’indépendance des romains »… Au retour, le général « n’a cessé ainsi que
tout l’état-major d’être accablé par les caresses des patriotes romains qui paroissoient animés d’un véritable enthousiasme »…
223.
Martin de campredon
. L.A., Mantoue 17 germinal VII (6 avril 1799), à sa femme ; 1 page in-4.
200/250
Bataille de Magnano. Hier a eu lieu une bataille générale : « Elle a été sanglante et vivement disputée, la nuit seule a
séparé les combattants. Les succès ont été balancés dans les diverses divisions, mais en tout nous avons fait à l’ennemi plus de
mal qu’il ne nous en a fait. […] la division du centre commandée par le général Delmas où nous nous sommes trouvés pendant
presque toute l’action à fait des prodiges de valeur. Le pauvre capitaine d’Alquier qui t’a porté mon portrait et qui déjà avait été
blessé dans le Tirol a été tué d’un boulet de canon. Moreau qui commandait la gauche s’est couvert de gloire, le genéral en chef
[Schérer] n’a pas quitté le champ de bataille, presque toujours à la portée de la mousqueterie. Depuis le commencement du
mois nous supportons de grandes fatigues, j’espère que nous aurons un peu de repos »…
224.
Martin de campredon
. L.A., 30 thermidor XIII (18 août 1805), à sa femme ; 1 page et quart in-4 (petite
fente).
200/250
Camp de Boulogne. « Nous avons eu avant-hier une journée remarquable pour moi, l’Empereur a passé la revüe des
troupes de l’artillerie et du génie, et j’ai déflé devant lui après en avoir reçu des témoignages de satisfaction. J’ai été ensuite
invité à dîner chez S.M. avec les autres généraux et les colonels qui avoient passé la revüe, nous n’étions que 16 à table y
compris le Prince et la princesse Murat à qui j’ai eu l’honneur de faire ma cour après dîner. Nous avons passé là trois heures
extrêmement intéressantes. L’Empereur était de la meilleur humeur du monde, il a beaucoup causé et excité les autres à le faire
en les mettant à leur aise. On ne retrouve pas souvent d’aussi belles occasions d’observer de près un si grand homme, et tout ce
que je lui ai entendu dire est resté gravé dans ma mémoire. – Du reste nous sommes toujours ici dans la même situation, prêts
à nous embarquer. Les papiers offciels donnent des inquiétudes pour la guerre continentale, mais le secret du gouvernement
est impénétrable, personne n’en sait rien »… Il ajoute : « C’est justement le jour de S
t
Napoléon 16 août que nous avons dîné
chez l’Emp
r
».
225.
Martin de campredon
. 47 L.A. (une incomplète), 1812 et 1814, à sa femme ; 68 pages formats divers, qqs
adresses (déchir. à qqs lettres).
1.500/2.000
Campagne de Russie et captivité.
1812
. Lettres de
Mayence
et
Berlin
en mars et avril, exprimant sa satisfaction quant
aux équipages, sa santé, les offciers supérieurs (Chasseloup, Dode, Dumas, Lapisse, Meynier), l’accueil fait aux Français à
Berlin et Potsdam (le maréchal von Kalkreuth, le ministre von der Golz, Frédéric-Guillaume III)… Relation de la soirée
chez le Roi de Prusse avec le maréchal Oudinot et 8 autres généraux français (27 avril)… à
Moseritz
et
Posen
en mai, il
parle des généraux Chambarlhiac, Dessolle, Fournier d’Albe, Grouchy, Millet, du Prince Eugène, du Roi de Naples Murat
et du prince de Wurtemberg... « On ne sait point encore de quelle manière le Roi sera employé. Il n’a amené avec lui que le
g
al
Dery, Rochambeau et Gobert […]. Il m’a appris lui-même que la Reine était allée prendre le gouvernement du Royaume
pendant son absence » (24 mai)… Début juin, il donne de ses nouvelles de
Thorn
et
Osterode
, du camp au sud de
Königsberg
et
d’
Insterburg
: « l’Empereur est ici, on ne sait rien des mouvements qui se font ou vont se faire » (17 juin)… Il quitte ensuite le
quartier-général pour se rendre auprès du maréchal Macdonald, à Tilsit : « Les grandes opérations sont commencées et nous
voilà à la veille d’événements importants » (30 juin)… « Il y a eu quelques affaires avec les arrieres gardes russes où on leur a
pris du canon et des bagages » (4 juillet)… Depuis
Memel
, aux bords de la Baltique, du 12 juillet jusqu’à la fn du mois d’août, il
annonce des victoires en Russie (« les Russes nous ont abbandonné sans combattre des pays immenses », 21 juillet ; « les Russes
ont évacué presqu’entièrement la Pologne et la Courlande et sont derrière la Dwina », 27 juillet), tout en reconnaissant que les
nouvelles sont rares et que les bulletins de l’armée n’arrivent pas ; la poste, à l’armée, est devenue « un cahos » (31 août)… Il
confesse ensuite avoir commis « une petite supercherie » en datant ses dernières lettres de Memel : « Je suis à
Mittau
depuis
25 jours, ayant été désigné dès le 12 juillet pour diriger le siege de
Riga
» (10 septembre)… Cependant le siège est toujours
retardé, et le « voici dans les honneurs et les fatigues du gouvernement g
al
de la Courlande » (16 octobre)… « Nous venons
d’avoir une affaire assez brillante avec la garnison de Riga dans laquelle par l’habileté des mouvements de M
r
le duc de Tarente
nous avons fait essuyer à l’ennemi une perte de plus de deux mille hommes dont 1300 prisonniers. De notre coté nous n’avons
eu qu’une quarantaine d’hommes tués ou blessés » (20-21 novembre)…
1814
. Il est sorti de
Danzig
« comme prisonnier de
guerre allant en Russie et probablement du coté de Kiow » (
Merve
, sur la route de Thorn 9 janvier)… Leur marche est lente
parce qu’ils voyagent avec les troupes (
Cielesnitza
près de Brest-Litovsk 9 février), mais il n’a pas souffert du voyage puisqu’il
était accompagné de « toutes les commodités possibles » : voiture fermée, fourrures, bons logements, attentions et politesses
du commandant russe, etc., et à
Kiev
, il est logé « délicieusement », et « comblé des politesses les plus affectueuses » ; son nom
est connu « avantageusement » (5 juin)… De retour à
Paris
, il souhaite à ses propres enfants une éducation « plus solide que
brillante » : lui-même n’a pas eu « assez de prévoyance et trop de confance dans les autres »…
On joint une L.A.S. à son beau-frère Théodore Poitevin,
Uhlkau près Dantzig
6 janvier 1814 ; et une l.a.s. de Poitevin à sa
sœur Mme Campredon, se félicitant de la Restauration, Paris 15 avril 1814.