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226.
Martin de campredon
. 4 manuscrits dont 2 autographes, sur le siège de Dantzig, 1813-1814 ; 164 pages
in-fol.
2.500/3.000
Intéressant ensemble sur le siège de Dantzig par le général Campredon, commandant supérieur du génie à ce siège,
de janvier 1813 jusqu’à la capitulation le 2 janvier 1814. Ces manuscrits ont sans doute servi à la publication des
Documents
militaires du lieutenant général de Campredon. Défense de Dantzig en 1813. Journal de siège…
, édition procurée par Ch. Auriol
en 1888.
Journal du blocus et du siège de Danzig
, manuscrit en partie autographe (cahier de 102 pages in-fol., sous chemise). Il
comporte 1° un résumé de l’attaque et des travaux de la défense du 15 janvier au 10 juin 1813 ; 2° « quelques détails sur la
situation de la garnison et de la place à la cessation des hostilités et pendant le temps qui s’est écoulé jusqu’à la rupture de
l’armistice », le 24 août 1813 ; 3° le journal, divisé en « Attaque » et « Défense », sur des pages en regard l’une de l’autre :
précisions sur les tirs, les escarmouches, les dégâts, les travaux incessants.
Nuit du 10 au 11 octobre
. Attaque : « à 7 heures du
soir il commençat un feu très vif de bombes. Elles étaient tirées de Kabrun […] mais le plus grand nombre de ces projectiles
restat dans les fossés de l’enceinte et dans le jardin Napoléon »... L’ennemi lança aussi « beaucoup de fusées incendiaires », dont
une tomba « dans le grenier de l’hopital n° 2 renfermant des russes et des vénériens » : « La négligence et la mauvaise volonté
que montrerent les bourgeois dans les secours qu’ils porterent furent cause que le bâtiment fut entierement consumé »…
Défense : « à 7 heures du soir touttes nos batteries ayant vue sur celles de l’ennemi répondirent a son feu avec beaucoup de
vigueur la canonnade fut de part et d’autre très vive et dura toutte la nuit »…
Notice sur le siège de Danzick en 1813
, manuscrit autographe de premier jet (19 pages in-fol.), et copie datée de Paris 18 août
1814 (cahier de 13 pages in-fol.). « Après la désastreuse retraite de Moskow, une portion assez considérable des restes de notre
armée fut jettée dans la place de Danzick, et y forma tout à coup une garnison plus nombreuse que forte. Au commencement
de janvier 1813, on y recueillit 36 mille hommes de troupes de vingt nations diverses, français, polonais, espagnols, napolitains,
et allemands, sujets de 12 à quinze princes. Ces troupes appartenoient à plus de cent corps différents et renfermoient une foule
d’hommes malades, écloppés, épuisés de faim, de fatigue ou à moitié gelés, dont la plupart portèrent dans leur sein le germe
de cette fevre nerveuse répandue alors dans toutes les armées […] la contagion fut si rapide qu’en moins de trois mois on vit
périr la moitié de la garnison […] et vers les 1
ers
jours de mars, à peine avoit-on 6 à 7 mille hommes à présenter à l’ennemi »…
Journal historique du siège de Dantzig
(cahier de 30 pages in-fol.). Relation fondée sur des états nominatifs, des tableaux
de troupes, des chiffres, etc., et comportant des précisions sur les emplacements de batteries et le texte de l’ordre de capitulation
donné par le Major général de l’Armée.
Reproduction page précédente
227.
Martin de campredon
(1761-1837) général. Manuscrit autographe de son
Journal
, principalement Paris et
Montpellier janvier 1817-août 1818, 1822-1836 ; environ 520 pages in-fol. ou in-4 en 26 cahiers.
4.000/5.000
Très intéressant journal des activités, entretiens et correspondance du général Campredon, d’abord à la retraite, puis
inspecteur général des écoles militaires (5 août 1818-2 août 1831), et enfn pair de France (11 septembre 1835). Y manquent les
cahiers du mois d’avril 1817 et de la période de septembre 1818 à décembre 1821. Ce répertoire de soirées mondaines, échanges
avec d’autres offciers et hommes politiques, lectures, sorties au spectacle (théâtre, concerts, tribunaux, Institut), témoigne
du grand intérêt du général pour des analyses d’histoire militaire et politique et aussi pour des inventions scientifques et
techniques. Campredon livre aussi de nombreuses anecdotes sur ses contemporains. Nous n’en pouvons donner qu’un rapide
aperçu.
1817
.
19 janvier
. « Déjeuner chez M. Mangin avec le G
al
Rapp et le fameux tragique Talma. Je cause avec lui de M
de
Siddons
et de son frère Kemble. – Dîner chez M. Daru avec MM. Silvestre de Sacy (et le fls de M. de Sacy, fort helléniste) et Chaptal »…
8 mai
. Jugement sur la leçon d’éloquence de Villemain à la faculté de lettres, et le soir, Mlle Mars au Théâtre-Français…
12 septembre
, conversation avec le chevalier de Panat sur la conspiration de Drouet d’Erlon (1815), et sur son dîner peu avant
Waterloo avec Benjamin Constant et les généraux Delort et Bernard : « Benjamin paroissoit croire à la bonne foi de Bonaparte
pour le rétablissement des libertés nationales. Delor manifesta une opinion toute opposée et lui dit :
Si B. est vainqueur ce sera
avec une compagnie de grenadiers qu’il chassera votre corps législatif actuel et rétablira son ancien despotisme, s’il est battu
la comédie qu’il joue ne lui aura pas nui
»…
1818
.
26 juillet
. Le baron Évain lui propose de la part du ministre une place
d’inspecteur des écoles militaires (acceptation dès le lendemain)…
1822
.
21 septembre
. Explications du général Baudrand sur
les démêlés de la Guerre avec la Marine au sujet du port de Cherbourg…
16 octobre
. « Je trouve à dîner chez le c
te
Daru le
g
al
Bertrand avec qui je reviens bras à bras. Il me parle beaucoup de l’ouvrage d’O’Meara et de Sir Hudson Lowe. – Anecdotes
de Daru sur les brochures lues pendant 3 heures aux portes de Moscou – sur les 200 portefeuilles brulés à la retraite – sur le
dejeuné de Pirna dans la camp
e
de Dresde, dejeuné dont les suites furent si fatales par le subit retour de N. à Dresde avec toute
son armée, tandis que Vandamme était aux prises avec l’ennemi. N. fut atteint d’une violente colique »…
10 novembre
. Visite
aux princes, conversation avec le duc d’Angoulême, le marquis de Dreux-Brézé, le duc de Narbonne, etc.
1823
.
8 février
.
« Discours attribué au duc d’Angoulême au sujet de la guerre d’Espagne à laquelle il paraît très opposé. Il ajoutait dit-on qu’il
y avait à la cour cinq ou 6 intrigants […] qui entraînaient le gouv
t
à toutes ces fâcheuses mesures, mais que s’il parvenait jamais
à la couronne leur compte serait bientôt fait »…
23 février
. « Dissensions vives, dit-on, dans le conseil d’État entre M
rs
de
Villèle et de Chateaubriand ; ce d
er
a, dit-on, lu son projet de manifeste et de discours à la chambre chez M
des
de Duras et
Récamier (retirée à l’abbaye auxbois),avant de l’avoir communiquée auPrés
t
du conseil qui ena témoigné dumécontentement »…
29 octobre
. « Publication de l’ouvrage du duc de Rovigo [Savary] sur la mort du duc d’Enghien, Desbassyns m’apprend que le
Roi a fait supprimer dans le manuscrit plusieurs phrases contre le P. de Talleyrand en rapellant les obligations qu’il lui a. – On
assure que Bonaparte dans son testament déclare qu’il ne se repent point de sa conduite envers le duc d’Enghien et la justife