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Présentation

résenter un catalogue est, pour l’expert, l’ultime plaisir de la préparation d’une vente. Et ce plaisir s’accroît quand les choses qui y sont décrites revêtent un caractère de haute exception, et que l’on s’apprêtre à livrer à l’imprimeur une maquette qui n’en soit pas indigne. Voici en effet réunis, de diverses parts, des manuscrits rares & variés, issus tant de l’Orient que de l’Occident, et qui forment comme un bouquet original dont le feuron principal est le Livre d’heures « fouquettien » de Sainte Catherine aux Paons.

L’Orient, tout d’abord, apporte ses manuscrits, dont le plus ancien –l’ Évangéliaire grec de l’Asie Mineure– remonte au XII e siècle, et parmi lesquels on remarquera en outre la riche enluminure arménienne de l’ Hymnaire charagan et l’abondante illustration éthiopienne des Homélies de l’archange Michel .

L’Occident, lui, offre la majeure part de l’ensemble, dont on évoquera particulièrement une Sainte Bible

enluminée à Paris au XIII e siècle, des livres d’heures des XIV e & XV e , la grande lettrine Q de l’ Antiphonaire cistercien du XII e , un grand nombre de chartes scellées, les trognes du Terrier de Collonges en Autunois . Ensuite, ce sera la cinquième partie de la série « quelques manuscrits... », consacrée aux chartes & sceaux des Souverains bourguignons, espagnols et austro-impériaux : qu’elle est impressionnante, la majesté qui rayonne de ces sceaux de cire rouge & de ces diplômes armoriés ! Et qu’elle est touchante, en comparaison, l’humilité des bulles de simple plomb qui appendent aux actes des Pontifes romains qui, se succédant sur la chaire de Pierre de façon continue malgré antipapes & intrus, formèrent ainsi, sous le titre de serf des serfs de Dieu , la plus ancienne souveraineté du monde, la seule spirituelle d’ailleurs. La suite de ces « quelques manuscrits... » viendra dans d’autres ventes.

Quant aux Heures de Sainte Catherine aux Paons , feuron de ce catalogue et, disons-le d’emblée, un des feurons majeurs du marché parisien du début du XXI e siècle, elles furent écrites & enluminées à Tours, vers 1460-1465, dans l’atelier de Jehan Fouquet, en qui l’on s’accorde à reconnaître le meilleur peintre français de son temps. On n’ose affrmer « par Jean Fouquet en personne », alors même que l’image de saint Jean Baptiste est si intimement « fouquettienne » que ... pourquoi pas ? ! Départager les mains qui œuvraient voici plus de cinq siècles dans l’atelier tourangeau, voici ce que les connaisseurs ne manqueront de faire en étudiant les nombreuses reproductions insérées au catalogue : à chacun de trancher.

La redécouverte de ce manuscrit fouquettien est donc une chose, plutôt une aventure, de la plus pure exception. Et de ce bonheur, il convient que nous exprimions notre reconnaissance à l’actuel représentant de la famille qui le conserva pieusement depuis plus de deux siècles, et qui nous a fait le haut honneur de nous le confer. Jamais vu sur le marché, unique en mains privées, absent des coffres-forts des grands marchands internationaux, un tel livre d’heures fouquettien semblait ne jamais pouvoir se rencontrer. Puisque la Providence a voulut qu’on nous en confât un dont nous identifâmes l’origine, les qualifcatifs les plus louangeurs ne seront pas de trop : sublissime, magnifquissime, exceptionnellissime. Et à la fois si simple, si humble, si accessible, si « là » !

Parmi toutes les autres documents présentés, retenons les deux fonds de Rolin et de Vandenesse. Voici deux archives familiales, elles aussi sagement co longtemps par les générations successives, et qui sont maintenan vents des enchères. Le fonds de Louvain, trouvé dans un grenie vrai !– subira le même sort, ainsi que les papiers Belloy-Biencourt.

que vent emporte, et il ventera devant notre porte.

Achevons cette courte présentation en remerciant nos ven Contrairement aux idées reçues, vendre est un acte vraiment patrim (dans les deux sens du mot) : en effet, les choses sont ainsi étudié dans un catalogue, mises à la dispositions des chercheurs, et surtout à une nouvelle vie dans de nouvelles mains qui les tiendront d’aussi que par le passé. C’est donc à la fois pour remercier nos vendeurs et p au maximum –tant artistiquement & historiquement, que fnanciè documents qu’ils nous confent, que depuis longtemps déjà nous parti de réaliser de jolis catalogues dignes de ces beaux témoins de Mais est-elle vraiment révolue, la beauté qui survit au sein d’un m

Roch d