Page 43 - cat-vent_piasa-6-12-2011

This is a SEO version of cat-vent_piasa-6-12-2011. Click here to view full version

« Previous Page Table of Contents Next Page »

43

212. Gustave CHARPENTIER (1860-1956). 2 L.A.S., [janvier-février 1900, à Albert C arré ] ; 2 pages in-12 et 3 pages et quart in-8 (deuil). 500/600

S ur la création de L ouise (2 février 1900), au directeur de l’Opéra-Comique et metteur en scène de l’œuvre.

[29-30 janvier] . « Choses sérieuses ». Il demande des raccords des chœurs et des marchands des rues « pour la scène des Cris de Paris du 2 e tableau », et pour le 4 e tableau. « On me dit que nous n’aurons plus qu’un raccord d’orchestre. […] Il faut absolument (et vous comprendrez cette exigence d’un auteur qui vous a accordé trop de choses pour n’être pas en droit de demander à son tour ce qu’il considère comme indispensable au succès de sa pièce) une répétition où Louise serait représentée comme à la générale. Avant de mettre le public juge, je désire juger moi-même et je n’en ai pas encore eu l’occasion ». La maison Heugel « a reçu l’ordre de vous dédier Louise  », en témoignage de sa profonde reconnaissance…

Il travaille aux épreuves. « Pourriez-vous demander à Vizentini de soigner les voix des marchands dans la coulisse au 2 e tableau – la rempailleuse ne s’entend pas – le m[archan]d de chiffons gueule trop fort – et les chœurs qui suivent sont tout à fait inutiles car on n’en perçoit que quelques notes qui ne vont pas en mesure. En outre la dernière : à la tendresse… est trop loin on ne l’entend plus. De même pour la petite fûte du chevrier. Il est vrai que c’est n’est pas leur faute – l’orchestre joue de plus en plus fort et je défe que l’on trouve un moment où malgré trois p. il joue seulement piano . C’est invraisemblable »… Il parle aussi de la distribution pour Bruxelles, des négociations avec Berlin et Milan, etc.

213. Gustave CHARPENTIER . L.A.S., L.A. et notes autographes, 1913, à Albert C arré  ; 43 pages in-8 (la plupart au crayon) et 1 page in-4.

1.000/1.500 I mportant dossier sur la mise en scène de J ulien ou la V ie du P oète , poème lyrique en 4 actes et 8 tableaux, créé à l’Opéra-Comique le 4 juin 1913.

2 mars 1913  : Albert C arré , directeur de l’Opéra-Comique et metteur en scène de l’œuvre, pose une série de 8 questions à Charpentier, qui y répond en marge de la L.A.S. de Carré, en y joignant une page explicative sur les Filles du Rêve et les Chimères : «  Filles de Rêve d’accueil au bas de la Colline sainte : feurs vivantes, espiègles, souriantes, légères, d’une contrée lointaine ensoleillée, riches de parures et de couleurs , plus humaines que leurs sœurs du Temple (blondes) (par le geste et par le costume et par le chant) – pour qui elles sont ce qu’étaient les Nymphes aux déesses de l’Olympe. Les Filles de Rêve au Temple , vêtement d’apparat de magnifcence et de clarté – ornements revêtus en hâte par les chanteuses. Les Chimères  : fgures graves, inquiètes, apitoyées, enfantines aussi (brunes). Costumes qui sembleront continuer les brumes qu’elles tissent, les rochers qu’elles surplombent, le manteau de la nuit phosphorescente qui les entoure. Les diadèmes brillent comme les yeux, et leurs bras se penchent comme pour réécrire l’espace »... Une longue lettre critique les maquettes de décors de J usseaume , qu’il juge « ratées », et demande des modifcations. Il insiste notamment sur l’apparition du Temple au dernier tableau : « L’apparition gagne peu à peu tout le fond du théâtre  : il est indispensable qu’elle soit formidable et que tous les choristes y paraissent, les uns prosternés, les autres, la plus grande partie, en démence, hurlante. […] Flanquer 6 colonnes sur la place Blanche est d’un effet peu suggestif et ne constitue pas une manifestation féerique parmi le décor de fête populaire. Le rêve d’un Temple sacré suscité place Blanche au fond du décor forain réclame plus de motifs décoratifs, un autel, un centre, plus ramassé, une atmosphère féerique. […] Se souvenir des paroles dites par la Beauté : Aime ! Cette exhortation à l’amour, souci de tout art et de tout bonheur, devaient inspirer le décorateur dans le sens d’une plastique autant éloignée de la tradition, de la froideur rituelle et de l’art classique que notre Beauté doit l’être de Pallas Athénée. De la simplicité séduisante, tel devrait s’avérer l’apparition de l’“ originaire beauté”, comme il est dit au Prologue, et de son décor, réchauffé, modifé, coloré de motifs chatoyants, guirlandes, orifammes, longs voiles frémissants... et de son Peuple animé d’un amour naïf, follement exprimé »… Etc. Et il dessine la baraque du dernier tableau telle qu’il la voit, avec « des toiles et des mâts de support qui pourraient tomber », ce qui rendrait plus facile l’apparition et permettrait de garder rassemblée la masse des choristes, etc.

Une série de notes au crayon, avec de nombreux renvois à la partition, précisent, tableau par tableau, la mise en scène, les costumes, les éclairages, les mouvements des acteurs et des choristes, les danses, la répartition des chœurs, le jeu des chanteurs, etc. Ainsi, pour le 7 e tableau : « Durant le début de la scène avec la Fille, Julien, un coude sur la table, méditatif douloureusement, ne bougeant pas, ne se reculant pas, en proie à l’I dée F ixe . Je verrais aussi avec plaisir la flle lui murmurer à l’oreille ses premières paroles, se redresser sur pour oublier l’amour , recommencer – à l’oreille – sur moi je connais un philtre puis, sur : c’est une science, c’est un métier ..., aller vers la porte du cabaret nonchalamment, jeter un regard qui est un ordre, revenir vers Julien sur : poète malchanceux . C’est ainsi que je la voyais, rôdant autour de lui avant de se fxer à sa table. Plutôt entendue que vue aux 1 ères paroles, se dessinant en silhouette en revenant vers le cabaret. […] Réféchissez que (?) les gamins précèdent tous vos cortèges, à celui-là je verrais la musique d’abord, les

gamins sur les côtés de la bande, un peu dispersés – les ténors fermant la marche – portant des lampions minuscules peut-être ? ou des attributs de bal des 4 z’arts  : grosses têtes cartonnages, hallebardes ou boucliers. Quelques-uns pourraient avoir des casques. Une femme nue sous son manteau de fourrure s’en verrait dépouillée une seconde par son voisin »… Etc.

Reproduction page 40

214. Gustave CHARPENTIER . 8 L.A.S. et 2 L.S., 1920-1924, à son avocat ; 22 pages in-8 et 2 pages et demie in-4. 600/800

I ntéressante correspondance au sujet de l adaptation de L ouise au cinéma  : tractations avec P athé ou d’autres maisons de cinéma, et avec des agents et intermédiaires, comme L eprince  ; conditions fnancières («  cent mille à la signature, cent mille pendant l’exécution, cent mille à la fn du négatif, cent mille trois mois après »), hésitations entre un forfait et un pourcentage sur les recettes, prétentions de l’éditeur H eugel (« vous jugerez de la part qu’il convient d’accorder au digne fls du plus grand usurier parisien ») ; discussions avec Albert C arré , directeur de l’Opéra-Comique (« Je ne puis faire d’objection me dit-il que si vous réalisiez une Louise en synchronisme – issue de celle que nous représentons. Je n’eus pas de mal à lui faire comprendre qu’un scénario de flm est un contresens, s’il est la copie du théâtre, et que le mien comportait tout autre chose que la petite histoire de la pièce musicale, notamment le développement du rôle

Page 43 - cat-vent_piasa-6-12-2011

This is a SEO version of cat-vent_piasa-6-12-2011. Click here to view full version

« Previous Page Table of Contents Next Page »