Page 50 - cat-vent_piasa27-03-2012

Version HTML de base

48
195
193.
Bertrand, comte CLAUZEL
(1772-1842) maréchal. L.A.S.,
Alger
18 mars [1836, au maréchal O
udinot
, duc de Reggio] ; 1 page et demie
in-4, en-tête
Gouvernement des possessions françaises dans le nord de l’Afrique
.
60/80
« J’ai accueilli votre fils avec les sentiments que je lui devais et pour vous et pour lui. J’étais heureux de l’avoir aidé dans la carrière
et d’avoir pu aussi récompenser un dévouement. Le général O
udinot
est un de nos meilleurs généraux : il vous rend ce qu’il a reçu de
vous. L’armée le trouvera digne de son père »...
194.
Étienne CLAVIÈRE
(1735-1793) homme politique, ministre des finances ; arrêté avec les Girondins, il se poignarda. P.S. comme membre
du Conseil exécutif, Paris, 27 mars 1793 ; 1 page in-plano en partie impr. (petites fentes aux plis).
70/80
R
écompense
nationale
décernée, au nom de la Nation, par le Conseil provisoire exécutif, à Charles D
elaistre
-C
hampgueffier
, « pour
récompense de 70 ans 10 mois de services y compris 14 campagnes de guerre commencées en 1734 »…
195.
Georges CLEMENCEAU
(1841-1929) homme politique. L.A.S., New York 6 septembre 1867, à Mme Louise J
ourdan
, au Pommier de Pin
(Loir et Cher) ; 4 pages in-8, enveloppe, dans une chemise chagrin rouge avec pièce de titre maroquin noir sur le plat sup.
1.000/1.200
L
ongue
et
belle
lettre
à
propos
de
l
exécution
de
M
aximilien
I
er
au
M
exique
, alors que Clemenceau s’est exilé comme médecin à New York.
Après avoir évoqué un séjour dans le Massaachussetts, il veut vider leur querelle : « Que diable allez-vous vous imaginer de plaindre
des Maximilien et des Charlotte. Mon Dieu, oui, je le sais, ces gens-là sont toujours charmants. Cela était convenu d’avance : il y a cinq
ou six mille ans qu’ils sont comme cela. Ils sont la recette de toutes les vertus et le secret de toutes les grâces. […] tous ces empereurs,
rois, archiducs et princes sont grands, sublimes, généreux et superbes, leurs princesses sont tout ce qu’il vous plaira ; mais je les hais
d’une haine sans merci, comme on faisait autrefois en 93, alors qu’on appelait cet imbécile de Louis XVI l’exécrable tyran. Entre nous
et ces gens-là il y a une guerre à mort. Ils ont tué dans des tortures de toute espèce des millions d’entre nous, et je ne parierais pas
que nous en ayons tué deux douzaines. Il est vrai, grande est la classe des exploiteurs de l’imbécilité humaine ; mais ils sont à leur
tête et comme tels c’est eux qu’il faut viser, je n’ai point de pitié pour ces gens-là. Plaindre le coup, c’est commettre un crime envers
les moutons. Celui-là voulait commettre un vrai crime : ceux qu’il voulait tuer l’ont tué. J’en suis ravi. Sa femme est fille : rien de plus
juste : cela me ferait presque croire à une Providence. C’est l’ambition de cette femme qui avait poussé cet imbécile. On a tué bien des
hommes pour que votre Charlotte fût saluée du nom d’impératrice. Il paraît cependant qu’on n’en a pas tué assez. Tenez je regrette
qu’elle soit folle, et ne puisse pas comprendre que son mari est mort par elle et que c’est un peuple qui se venge. D’ailleurs ne rejetez
pas la responsabilité sur autrui. Si Maximilien n’a été qu’un instrument, son rôle est plus vil (car il y a de la grandeur dans un beau crime
bien prémédité) mais n’en est pas moins coupable. Vous voyez que je suis féroce : ce qu’il y a de pire c’est que je suis intraitable »… Tous
ces gens-là se valent : « Si par impossible il y avait un enfer et qu’il n’y eût pas une cave spéciale pour eux, le bon Dieu descendrait dans
mon estime. Je doute beaucoup qu’il y ait un autre athée qui regrette autant que moi l’absence d’une Providence : j’abandonnerais