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22 [BLESSEBOIS (Camille de)]. Marthe le Hayer ou Mademoiselle de Scay, petite comédie.
Imprimé pour l’Auteur,
1689.
In-16, brochure moderne.
500 / 600
PIÈCE RARISSIME, à caractère obscène.
L’auteur paraît avoir eu à se plaindre de cette demoiselle
, dit Cléder dans sa notice sur Blessebois (Paris, Aubry
1863
, p. XIII
et XXIV). La vérité, semble-t-il, est que Blessebois suborna Melle de Scay et qu’il dut s’expatrier à la suite d’un duel dont
elle était peut-être la cause ; il s’en vengea en composant cette petite comédie où il dépeint sa maîtresse comme une
courtisane et où il l'accable d'injures de toutes sortes.
L'exemplaire de la collection Soleinne, le seul cité, ne figura pas à la vente,
suivant les indications formelles des héritiers
qui ont fait disparaître ces ouvrages plus ou moins impurs, plus ou moins corrupteurs
qui sont classés au catalogue dans
la catégorie des
livres infâmes, érotiques et sotadiques
[qui]
deviennent tous les jours plus rares.
23 BOISARD. Fables.
Paris, Lacombe, 1773.
In-8, maroquin rouge, filets sur les plats, armes au centre, fleurettes aux
angles, dos lisse orné de fleurettes dorées, dentelle intérieure et tranches dorées (
Reliure de l’époque, pièce de titre
renouvelée
)
.
2 500 / 3 000
Frontispice, vignette sur le titre et cul-de-lampe de
Monnet
, gravé par
Saint-Aubin
; nombreuses vignettes sur bois du
Chevalier de Curel
(qui signait Zapouraph).
ÉDITION ORIGINALE DÉDIÉE À SES JEUNES ÉLÈVES, EMMANUEL ET FRÉDÉRIC DE FONTETTE, fils du Chancelier
du Comte de Provence, qui sont représentés sur le très joli frontispice, récitant dans un parc une fable de leur maître.
Comme M. de Fontette, Boisard appartenait à la maison du Comte de Provence. Il fut Secrétaire des finances de Monsieur
(
1772
) puis Secrétaire du Sceau et de la Chancellerie de ce prince (
1778
).
Voltaire parle avec éloge de ses Fables dans sa correspondance avec Diderot.
EXEMPLAIRE DE MÉRARD DE SAINT-JUST, le fameux bibliomane, lui-même Maître d'hôtel du Comte de Provence ; le
volume est relié à ses armes et porte son ex-libris.
Riche amateur, Mérard de Saint-Just est connu pour la beauté de sa bibliothèque et pour le luxe avec lequel il faisait
imprimer ses œuvres - parmi lesquelles un recueil de Fables qui est l'un des plus rares du XVIII
e
siècle.
Ce volume ne figure pas au catalogue que Mérard de Saint-Just a publié en
1783
. Peut-être s'agit-il de l'un des volumes
qu'il déclare lui avoir été volés l'année précédente :
Les Anglais se sont emparés d’une caisse de 1000 volumes que
j’envoyais en Amérique... sur la Ménagère, frégate du Roi prêtée à M. Caron de Beaumarchais...
L’inscription Cercle de
Lorient dorée sur le premier plat n’est pas incompatible avec cette hypothèse.
Le décor de la reliure est absolument identique à celui du « Recueil de Pièces » de la vente Van der Elst (Monaco, Giraud-
Badin,
13
mai
1984
) dont Mérard, dans son catalogue, précisait qu’il avait été exécuté par Chameau.
Sur Chameau (ou Chamot), l’un des relieurs du Duc de La Vallière, voir Thoinan, p.
227
.
Avec les Fables de Boisard, Mérard a fait relier
5
autres ouvrages dont :
DAQUIN DE CHATEAULYON.
Contes mis en vers par un petit-cousin de Rabelais.
Londres et Paris, Ruault,
1775
. Titre
gravé avec vignette et une figure d’Eisen (figurant La Fontaine entouré de Vénus, d’une nymphe et d’amours). Cohen,
86
.
Édition originale. Recueil de contes galants et libres.
FENOUILLOT DE FALBAIRE.
L’Honnête criminel.
Paris, Merlin,
1767
. Édition originale illustrée de «
5
charmantes
figures de Gravelot » (Cohen,
390
).
Tiré d’un fait divers réel, l’un des plus grands succès de scène de la fin du XVIII
e
siècle et l’une des pièces qui marqua le
plus la sensibilité des contemporains. Elle fut jouée pour la première fois sur le théâtre de Versailles, en
1778
, à la demande
de la Reine Marie-Antoinette.
COLLET D’HERBOIS.
Le bon Angevin ou l’hommage du cœur, comédie-vaudeville
. Amiens,
1775
.
Édition originale. Pièce de circonstance écrite par le futur révolutionnaire à la louange du Comte de Provence. Elle fut
composée, apprise et répétée en cinq jours pour l’inauguration d’un portrait de ce prince offert à la mairie d’Amiens.
24 [BOLINGBROKE (Henri Saint-John, Vicomte de)]. Lettres sur l’esprit de patriotisme, sur l’idée d’un roy patriote, et
sur l’état des partis, qui divisoient l’Angleterre, lors de l’avènement de George I.
Londres
, s.n.,
1750.
In-8, veau
marbré, dos lisse orné, pièce de titre rouge, tranches rouges (
Reliure de l’époque
)
.
150 / 200
Première édition française, traduite par Claude de Thyard de Bissy.
Modèle de Voltaire dans son ironie à l’égard des dogmes de l’Église, Bolingbroke développe une théorie restrictive du
pouvoir royal, il critique vivement l’éducation des princes et le manque de dignité de leur vie privée.
Exemplaire portant la marque au pochoir du libraire chalonnais Delespinasse, sur le premier feuillet vierge.
Quelques frottements.