Page 28 - cat-vent_rossini 5-10-2012-cat

Version HTML de base

26
Sur le faux-titre, Villevieille relate les circonstances de l’édition de ces
Mémoires
« qui ne devaient être publiées qu’après
la mort du roi de Prusse [en
1786
] ; ils paraissent avoir été commencés après l’aventure de Francfort en
1753
et terminés
à Ferney. Leur publication anticipée a eu pour cause la cupidité du S
r
Beaumarchais qui ayant acquis de Mme Denys les
manuscrits de feu M. de Voltaire a fait imprimer ces mémoires (...) ainsi la cupidité d’un fripon aura fait la peine d’un grand
monarque ». Au sujet de l’époque où cet ouvrage a été écrit, les biographes divergent. Voir à ce sujet la notice de
Bengesco II,
pp. 76-77
. Villevieille raconte ensuite les circonstances de sa rencontre avec Voltaire : « Je vis pour la première fois mon.
de Voltaire avec M
lle
du Chatelet et Colini leur secrétaire en
1748
à Sarry chez l’évêque de ? [Choiseul-Beaupré]. Une dame
qui avait des bontés pour moy, laquelle demeurait à quelques lieues de là, me mena à cette campagne et depuis cette époque,
je n’ai cessé de cultiver l’amitié du grand homme et surtout après
1755
que j’allai le voir en Lorraine, aux Délices ». La
suite des commentaires concerne le contenu des Mémoires, Villevieille fournit des précisions d’après ses lectures ou ses
conversations avec l’auteur. Les commentaires en marges des pp.
42
-
43
, qui concernent la fuite du jeune Frédéric II, ont été
découpés en
2
endroits avec des manques de
1
x
3
cm. et
2
,
5
x
4
,
5
cm. sans atteinte au texte imprimé. Les divers
commentaires de Villevieille concernent le chancelier d’Aguesseau, Maurepas, Boyer (évêque de Mirepoix)
Dom Cuistre
,
l’archevêque de Paris Beaumont, Maupertuis « mort de chagrin de l’Akakia »
dont il précise plus loin qu’« il y mourut
[à Bâle] entre deux capucins », Boyer d’Argens etc.
Concernant le départ de Voltaire de la Cour de Frédéric (pp.
96
-
97
), l’auteur des notes a, plus qu’ailleurs, noirci les marges
du volume. Il donne de ces événements une version bien différente de celle donnée par Voltaire dans ces mêmes pages.
Villevieille rapporte que contrairement au récit de Voltaire c’est bien Frédéric qui a congédié le philosophe. Il rapporte en
outre que suite à cette dispute, le monarque aurait envoyé l’abbé de Prades chercher Voltaire qui boudait dans sa chambre.
De Prades serait revenu seul et aurait rapporté à Frédéric comme réponse de Voltaire « il a dit que votre majesté aille se
faire f. » à quoi Frédéric aurait réagi avec humour. Ces notes, contrairement aux autres annotations du livre, comportent
de nombreuses ratures et corrections.
D’autres notes concernent l’affaire de Francfort, le roi de Pologne, l’abbé de Bernis, le régicide Damien, l’Encyclopédie, etc.
L’ouvrage se termine (pp.
157
-
174
) avec une
Épitre au Maréchal Keith
, également annotée par Villevieille. Un mors fendu,
charnières fragiles. On connaît des lettres de Voltaire à Villevieille, ce dernier entretenait aussi des relations avec Villette.
83 MÉMOIRES pour servir à la la vie de Voltaire, écrits par lui-même.
Berlin, 1784 ;
in-8, bradel, demi-chagrin rouge
(
Reliure moderne
).
80 / 100
80 pp. (y compris le titre)
.
Édition avec deux notes par Saint-Lambert.
BN 4388 – Bengesco 1642, 3
.
Bon exemplaire.
84 MÉMOIRES pour servir à la vie de Voltaire, écrits par lui-mesme.
Berlin, 1784 ;
in-16, veau fauve, encadrement de
filets dorés, dos lisse orné, tranches dorées (
Reliure moderne
).
80 / 100
115 pp. (y compris le titre)
.
Édition inconnue de Bengesco.
BN 4385
.
Manque à la marge de la page de titre doublé sans atteinte au texte.
85 MICROMEGAS.
Londres, s. d. [1752] ;
in-12, demi-basane blonde moderne.
600 / 800
1 f. (titre gravé orné), 92 pp
.
ÉDITION ORIGINALE recherchée.
Bengesco I, 1429
.
Relié à la suite : – [VOLTAIRE]. Œuvres mêlées d’un auteur célèbre qui s’est retiré de France. Berlin,
1753
;
60 pp
. Ce petit
recueil contient la Diatribe du docteur Akakia ; Décret de l’Inquisition ; et rapport des professeurs de Rome au sujet d’un
prétendu président (daté de Rome
1753
) et Défense de milord Bolingbroke (pp.
39
-
60
).
Titre du Micromegas bruni, rousseurs et qq. taches.
86 MONSIEUR DE VOLTAIRE PEINT PAR LUI-MÊME, ou lettres de cet écrivain...
Lausanne, Compagnie des
Libraires, [Avignon], 1766 ;
2 parties en 1 vol. in-12, basane brune marbrée, dos à nerfs orné, tranches jaspées (
Reliure
de l’époque
).
120 / 150
iv pp., 212 pp. – titre et 70 pp
.
ÉDITION ORIGINALE de ce recueil apocryphe qui connut de nombreuses impressions ultérieures. Au sujet de ce recueil,
Grimm, cité par Bengesco, écrit dans sa correspondance « en ramassant tout ce qu’il a écrit lui-même sur ces querelles, afin
qu’il n’en pût rien nier. Il en est arrivé, contre l’intention du compilateur, que la lecture de ce volume est on ne saurait plus
amusante, et qu’on n’en prend pas plus mauvaise opinion de l’homme illustre pour lequel le compilateur non illustre a voulu
inspirer de l’aversion ». Voltaire a déclaré au sujet de ce livre que « ces lettres sont aussi altérées et aussi indignement falsifiées
que celles qui ont été imprimées à Amsterdam ». Il a cru en démasquer l’auteur d’après une note qui se trouve à la fin de cette
édition (p.
62
) et qui mentionne un M. D. L. B., il s’agirait de La Beaumelle. Cette attribution est mise en doute par
Barbier
III, p. 341
qui écrit que « la préface et les notes de ce recueil ont été attribuées à L. Angliviel de La Beaumelle. Nous avons
sous les yeux une note de Beuchot qui déclare que cette attribution est fausse ».
Bengesco III, 1957
déclare quant à lui que
« Nous n’avons retrouvé cette note dans aucun des exemplaires de M. de Voltaire peint par lui-même, faisant partie de sa