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Il a reçu la réponse du comte de Bondy, qui « refuse l’offrande de madame la Duchesse de Berry. N’étant pas, Monsieur,
autorisé à rendre publique la lettre de M. le Préfet, je ne puis à mon grand regret vous la transmettre. Mais comme elle ne
change rien à l’état des choses je vous prie toujours d’avoir la bonté d’insérer dans votre journal la lettre que j’ai eu l’honneur
de vous adresser ainsi que ce billet qui lui servira de
Post scriptum
»...
55.
Malcolm de CHAZAL
(1902-1981). L.A.S., Île Maurice 29 novembre 1954, à un ami ; 3 pages petit in-4 (portrait
photographique joint).
200/300
Intéressante lettre au sujet de ses œuvres théâtrales. Si son théâtre est reçu en France, il espère « un dégagement » :
« tout cela pourrait m’alléger, car je ne me débats pas seulement dans un effort spirituel ! Hélas, mes textes sont manuscrits.
Il faudrait songer à
Judas
d’abord. À tout hasard je vous envoie
Iésou
, dont Daniel-Rops a apprécié le “tremblement ” et que
Jean Cassou a trouvé “révolutionnaire”. Quant aux
Désamorantes
, c’est une autobiographie, mais c’est encore un théâtre
statique où les “idées jouent”.
Judas
est la plus
jouable
de mes pièces [...] plus
acceptable
au public ». Il est en ce moment
« extraordinairement engagé dans un ouvrage qui s’appellera sans doute
Dieu par l’image
, où je cherche l’unité du monde
et son dépassement par la perspective, vue en unique loi. Ceci ne pourra qu’être tout ou rien. Ce texte est accompagné de
graphismes, de dessins d’ordre enfantin ». Il ignore à qui envoyer ce manuscrit d’une trentaine de pages et de « 100 pages de
graphismes. À mon sens, tout ce qui refuse l’image est du prométhéisme. La gravitation des nuages est, à mon sens, la loi même
de l’Univers, que la perspective résume. Ce que je fais c’est du
jeu plastique
élargi, unifié et illustré ». Il propose de lui envoyer
le texte, les dessins suivront si un éditeur est intéressé...
56.
Léon CLADEL
(1835-1892). Manuscrit autographe signé,
Héros & Pantins.
Testament de mort d’un Brigand
de la Loire
,
[1880] ; 2 pages et demie in-4 remplies d’une petite écriture.
400/500
Manuscrit complet de cette nouvelle
recueillie dans
E
ffigies
d
inconnus
(Dentu, 1888), portant en tête le nom du
recueil Héros et Pantins (publié en 1885). Le manuscrit, d’une très petite écriture, présente des ratures et corrections.
Condamné à mort pour avoir rallié la cause de Napoléon aux Cent-Jours, le narrateur, frère de lait du général Desaix,
sera exécuté le lendemain avec La Bédoyère et Ney, et il s’adresse à son fils Hadji, lui racontant ses origines et sa carrière,
et l’expédition d’Égypte avec Bonaparte, la traque de Mourad-Bey et « ses centaures » en Syrie… Il détaille la lutte et
particulièrement la bravoure héroïque de l’un des ennemis, dont ils découvrirent le secret au moment où il rendit les armes :
« Ce héros que nos preux avaient admiré tous était une femme. Oui, te dis-je, une femme, et celle-là même qui te donna le
jour au Caire où, quelques semaines après sa délivrance, elle expira. Voilà le secret que mes bourreaux m’obligent à te révéler
prématurément. Tu n’es donc pas, Hadji, le fruit de mon sang et de ma chair, mais celui de mon esprit et de mon cœur, et je
t’aime, toi mon adoptif autant que si je t’avais créé »…
On joint 3 L.A.S. de sa fille Judith Cladel, et une carte postale a.s. de Paul Margueritte à Judith Cladel.
R57.
Jean COCTEAU
(1889-1963). Poème autographe signé,
Pauvre Jean
; 1 page grand in-fol.
1.000/1.500
Beau manuscrit soigné sur papier vergé de cette pièce de 18 vers, qu’a inspirée à Cocteau son portrait par Irène Lagut, et
recueillie dans ses
Poésies (1917-1920)
(Éditions de La Sirène, 1920)
:
« On réussit le tour
Grâce au nœud de cravate
Jamais un acrobate
Ne tombe dans la cour
Le cygne dit à l’âne
Si vous avez une âme
Mourez mélodieux »…
R58. [
Jean COCTEAU
].
Un film de Jean Cocteau. La Belle et la Bête
, illustré par Christian Bérard (Paris, Discina,
[1946]) ; in-fol., cart. toile avec couvertures d’origine de la plaquette.
200/300
Rare et belle plaquette publicitaire de la Société Discina (manque à la BnF), réalisée par Jacquelin, tirée à 1000 exemplaires
sur BFK de Rives dont 400 numérotés (n° 83), illustré de nombreuses photographies du film.
Envoi autographe signé de Jean Cocteau, signé aussi par Jean Marais, l’interprète du rôle de la Bête : « à Serge souvenir
amical de Jean Cocteau », puis : « et de Jean Marais »…
59.
Jean de COMBLES
(1735-1803) conseiller à la cour des Monnaies à Lyon et littérateur. Manuscrit,
Le Dieu des
vens, ou l’Avanture d’Éole metamorphosé en p-t ou simplement le Dieu Pet
, badinage en vers libres, vint-sept
petits chants
, [XVIII
e
siècle] ; un volume grand in-8 de 329 pages, reliure romantique demi-chagrin noir, dos orné
(qqs lég. mouill., découpe au bas du feuillet de titre).
400/500
Mise au net ou copie avec quelques corrections de ce curieux « Badinage » présenté comme l’œuvre d’un « ancien Regent
de Rhetorique, actuellement professeur aux terres australes du monde littéraire ». Il est placé sous l’invocation de la
Poétique
française
de Marmontel, pour qui il « n’est pas besoin […] qu’une chose soit belle dans la nature pour qu’elle soit belle en
poësie », et précédé d’une préface proposant des considérations historiques et littéraires (il a choisi son sujet « pour le bien de
l’humanité »), et d’un sommaire des 27 chants : « Difficulté d’entrer en matiere », « Nez apostrophés, face d’en haut humiliée »,
… /…