Page 24 - cat-vent_rossini28-04-2014-cat

Version HTML de base

22
« Concerts d’en bas charmants », « Triomphe du nouveau dieu » etc.
« Quand les ombres autans dechaînés par le sire
Sortent en foule de leurs trous
Et vont, ministres de son ire,
Menacer tout ce qui respire,
À leurs noires fureurs, mortels derobés vous »… Etc.
60.
René DAUMAL
(1908-1944). L.A.S. « Nathaniel », 9 avril [1934], à Pierre Minet ; 1 page et demie in-fol.
1.000/1.500
Belle et amusante lettre à son complice du Grand Jeu.
Leur voyage est tombé à l’eau, « comme nous dans la purée. Le voyage s’est noyé et la purée n’est pas comestible ». Ce sera
à lui de venir les voir. Léon Pierre-Quint l’a mis au courant de ses affaires, mais Daumal encourage Minet à publier : « En
tous cas, il faut publier un bouquin, au moins, très vite. Quand même, ça vous pose, ça fait monsieur. Dommage qu’on ait si
peu chauffé la publicité des premiers. Pourquoi pas faire de la littérature ? ». Il attend beaucoup de son livre « sur la maladie et
l’hôpital », qu’il a hâte de découvrir : « Simplement dire des choses réelles. Il paraît que tu as inventé une famille (mère et fils, je
crois) de toutes pièces, et qu’elle est viable et même vivace. Ça m’intrigue, parce que c’est une des choses les plus difficiles à faire,
comme d’inventer une histoire qui tienne debout ; Si c’est vrai, ce que dit lpq [Pierre-Quint], c’est admirable ». Ils verront cela
bientôt : « C’est comme si tu allais revenir de voyage. Tu verras comme les gens ont peu changé. Je te préviens, tu vas retrouver
des fossiles et des momies. “Et pourtant ils tournent !” –“Mais non, monsieur, c’est sa tête” (Ah ? c’était un Spiritus ? J’avais
compris une Marie-couche-toi-là) ». Il a rencontré Charles-Albert Cingria, « le bedeau, un ancien copain à toi, je crois. Il a dit
que tous les Chinois étaient catholiques et qu’on ferait bien de rétablir l’Inquisition. On s’est quitté bons ennemis »… Il ajoute :
« Dis à ta jambe que si elle montre encore de la paresse à se réveiller et à faire ses exercices, on le dira au Pape »... Sa compagne
Véra Milanova ajoute à son tour 3 lignes.
Reproduit en page 21
61.
Marceline DESBORDES-VALMORE
(1786-1859). Poème autographe,
Blaingar ou le crieur du Rhône
, Lyon
août 1822 ; 2 pages in-4 sur papier bleu.
1.000/1.200
Beau poème publié pour la première fois dans
Le Réveil
d’octobre 1822, sous le titre
Le Vieux Crieur du Rhône
, puis dans
les
Tablettes historiques et littéraires de la ville de Lyon
du 23 novembre 1822, et repris dans plusieurs almanachs, avant d’être
recueilli dans les
Poésies
de 1830, chez Boulland, dans la section des « Élégies ». Il compte 40 vers, ici divisés en quatre dizains.
Après la date, la poétesse a ajouté : « historique ».
« On avait couronné la vierge moissonneuse
Le village à la ville était joint par des fleurs,
La jeunesse et l’enfance y mêlaient leurs couleurs »…
Avec ce refrain :
« Rendez ! Rendez l’enfant dans la foule égaré !
Pour l’appeler encor sa mère a tant pleuré ! »…
Reproduit en page 21
62.
Marceline DESBORDES-VALMORE
. Poème autographe,
Regarde-le
; 1 page et demie in-8.
1.000/1.200
Beau poème de 6 cinquains, publié en 1827 dans le keepsake
Le Kaléidoscope
, et recueilli dans les
Poésies
de 1830, chez
Boulland, dans la section des « Romances ».
« Regarde-le, mais pas long-temps.
Un regard suffira, sois sûre,
Pour lui pardonner la blessure,
Qui fit languir mes doux printemps :
Regarde-le, mais pas long-temps »...
63.
Marceline DESBORDES-VALMORE
. 3 L.A.S., Paris et Lyon 1833 et s.d. ; 7 pages in-8, une adresse. 600/800
Paris 15 septembre 1833
, à Claude-Charles Pierquin de Gembloux, qui s’occupait de son fils Hippolyte Valmore. Accablée de
malheurs, en deuil du père de Valmore, elle a manqué être tuée sous un cheval qui l’a renversée sur le boulevard, et elle s’inquiète si
M. Froussard n’a pas tardé à communiquer à Hippolyte « la perte cruelle de son grand papa » : hélas, « j’ai à peine senti la douceur
de son succès par vos bons soins – cette nouvelle est arrivée au milieu de trop de larmes »… Elle tâchera de satisfaire à sa requête
d’un portrait d’elle-même à placer en regard de celui de Mme de Sévigné, quoique « je ne trouve aucun droit à cette célébrité que
votre amitié m’accorde. Seulement si la persévérance de l’infortune y donne un titre, je suis distinguée de la foule »… Hippolyte
voulait venir pour les vacances, mais ce voyage « serait en ce moment trop cher pour notre presque indigence »…
Lyon 28 juillet
, à Mme du Pasquier à Lyon. Malade, elle décline son invitation : « Je presse votre lettre dans mes mains, et
je me plains du sort qui me condamne si souvent à m’isoler des arts que j’aime et de l’accueil dont on les honore quelquefois,
comme vous me le prouvez […] par votre affectueux appel »…
« Pour ce monde où tout passe si vite ne trouvez-vous pas ces vers déjà hors de place ? Non que je ne les pense aussi vivement
que jamais et pour toujours – mais je croyais que vous ne le destiniez qu’au journal du mois prochain, et que pour cette époque,
autre chose eût mieux valu »…