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« Dans un temps de dissolution, au milieu des orages
et des outrages divers qui tendent à détruire la beauté,
l’œuvre de St. John Perse apparaît un rocher. Ici sont à
la fois une construction dense, opaque, vibrante – dure
et parfaite, originale dans son réemploi des traditions
– prolonge des formes antérieures par des variations
savantes : et une puissance brute, assez sauvage, part en
une découverte mystérieuse. Mais la première et simple
constatation, devant ces grands textes, est celle de la
chose
belle
, voulue à l’origine et poussée jusqu’à l’achèvement.
[…] L’art de St. John Perse est art du verbe au plus haut
degré, et l’est jusqu’au paradoxe, jusqu’au point insolite,
lorsque le poète, dans l’usage de termes étroitement
spécialisés, termes techniques, ou de nomenclature, arête
le sens dans des impasses, pour ne conserver que les pures
syllabes. L’amour de la rhétorique profonde est le seul et
définitif amour, qui légitime toutes opérations oisives et
leur donne le sens sacré. Un grand verset solennel marche
insensiblement du vers organisé à la prose […]. Un sens
si profond du malheur essentiel permet à St. John Perse
d’éprouver, comme aucun poète ne l’a fait peut-être, le
lyrisme du chaos, du désordre et de la faillite, et l’orgueil
de la catastrophe tranquille »…
128.
Paul de KOCK
(1793-1871). 9 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. ou P.A.S.
150/200
2 poèmes autographes :
Le Coin du feu
(page d’album a.s., avec au dos un poème a.s. de Frédéric Soulié), et une chanson en
3 couplets : « Je chante la fin tragique / D’un jeune homme de Paris »… 4 L.A.S. : 3 billets à sa femme (dont un amusant en
spirale), et 22 octobre 1870 à un maire, demandant un laissez-passer pour se rendre à sa maison de Romainville-Les Lilas. Projet
de traité pour la traduction en allemand de 32 romans (1871). État des travaux effectués et à faire dans sa propriété des Lilas
(bois de Romainville) et du bois rasé en décembre 1870 ; acte de location de sa petite maison aux Lilas à Louis Dior, négociant
en vins (1
er
juillet 1871). On joint 27 notes autographes, récapitulatifs annuels de ses recettes, 1841-1870 (plus qqs doc. joints).
129.
Anatole de LA FORGE
(1820-1892) publiciste et homme politique. L.A.S., Paris 25 janvier 1884, à Francis
Magnard, rédacteur en chef du
Figaro
; 1 page in-4 à en-tête de la
Chambre des Députés
, montée sur onglet et
reliée bradel percaline ocre, avec pièce de titre.
80/100
Lettre confidentielle à propos d’un duel impliquant la fille d’Alexandre Dumas.
« Vous avez toujours été bienveillant pour moi et je n’hésite pas à vous demander un service ? Une affaire d’honneur
discutée entre le général Cambriels et Paul de Cassagnac d’une part, Gaston Jollivet et Georges Lachaud de l’autre, et
soumise par eux à mon arbitrage. Il s’agit d’une querelle où une jeune femme digne de tous les respects la fille d’Alexandre
Dumas est bien innocemment mêlée. J’espère arranger l’affaire et empêcher MM. Lippmann et Paul Deschanel de se battre.
Mais je vous supplie de n’accueillir dans votre journal aucun écho relatif à cette affaire »...
130.
Alphonse de LAMARTINE
(1790-1869). L.A.S., Paris 3 juillet [1849], à un ami ; 3 pages in-8.
250/300
À propos de ses candidatures à l’Assemblée nationale législative [ayant échoué aux élections générales du 13 mai
1849, il sera élu député du Saône-et-Loire dans une élection partielle, le 8 juillet]. « Vous êtes toujours la voix des bonnes
nouvelles, l’évangéliste de l’amitié. Je savais ma candidature dans les Vosges. C’est un de ces départements aux races primitives
et héroïques que j’aimerais à représenter. J’ai plusieurs candidatures spontanées, aucune volontaire. Toutes sont extrêmement
incertaines. Si les Vosges veulent bien désirer que je les représente à l’assemblée législative elles ont de grandes probabilités
d’option ou seulement d’acceptation, car je crois que ses candidatures comme les miennes, non provoquées, non suivies, non
soutenues, sont des hasards dans le hasard. Dites cela aux amis inconnus que j’ai le bonheur d’avoir dans ce pays de prédilection
pour mes yeux d’artiste et pour mon cœur de citoyen. J’aurais un vif désir d’être adopté par eux comme un compatriote ». Il
n’en dira pas plus, car il ne faut affirmer que l’irrévocable, et « l’irrévocable n’est que l’événement accompli »…
131.
Gilbert LELY
(1904-1984). 4 L.A.S., et 3 épreuves corrigées, [1947-1967], au peintre Jacques Hérold ; 4 pages
in-8 et 125 pages formats divers , 4 enveloppes ou adresses, en partie sous coffret demi-maroquin rouge doublé de
daim rouge.
800/1.000
Témoignage amical de la collaboration de Lely et Jacques Hérold.
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